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lundi 6 mars 2017

TODD RUNDGREN ~ A Wizard, A True Star [1973]


"Rivers of blood, oceans of tears."
La première fois que j’ai entendu parler de Todd Rundgren, je pense que c’était dans Best. Tiens, si ça se trouve, c’était signé de Patrick Eudeline. Ouais, j’aimais bien Best, parce qu’il y avait un poster, et c’était plus facile à lire que Rock & Folk, qui était écrit petit, tout ça; non, moi, Rock & Folk, c’est venu après… Euh, où j’en étais ? Ah, ça commence bien ! Oui, c’est ça : alors, les mecs, ils disaient, en substance, hein : "Todd Rundgren, il a salopé le premier album des New York Dolls avec sa production." Ah, merde ! J’aime autant vous dire qu’à l’époque je n’avais aucune idée de ce que c’était qu’un producteur, un peu comme aujourd’hui, d’ailleurs, mais comme on nous bassinait depuis des mois avec l’arrivée prochaine des Sauveurs Du Rock (je ne savais pas non plus qu’Il était en danger), et que j’apprenais que Todd Rundgren il avait salopé leur disque, hé ben, je lui en voulais. Et je le racontais à qui voulait l’entendre. Autant dire personne. Un peu plus tard, je l’ai écouté ce disque des Dolls. En même temps que le second en fait, j’étais un peu long à la détente et aussi un peu jeune, enfin bref. Double claque, évidemment, et la production… mon cul, ouais, ce mec avait participé à l’élaboration d’une bombe atomique, un point c’est tout. Et me voilà devenu fan de Rundgren (dont je n’avais pas écouté un seul disque) et légèrement sceptique sur l’honnêteté des rock-critics, ça aussi, je le criais à qui voulait l’entendre et, non, y avait toujours personne. Du coup, je me suis promis de détester à jamais les bons producteurs (Eno, Cale, heu… Eno etc.) et adorer les mauvais (Todd, donc, Chilton, Dickinson etc.), et je m’y suis tenu. Encore aujourd’hui, je le crie sous tous les toits et, non, toujours personne pour m’écouter; ça en deviendrait fatigant, si je n’étais pas si têtu… Expert dans un domaine où je ne connaissais toujours rien, voilà le titre que je venais à tout jamais de me décerner. J’en n'ai pas écouté beaucoup des disques de Rundgren, oui, parce que ce billet normalement il est centré sur lui, Nazz un peu grâce à Nuggets, deux ou troistrucs solo et ça me suffisait. Et puis, paf, ces fameux rock-critics qui me rattrapent (je vous la fais courte, hein, je m’étais vite rabiboché avec certains d’entre eux) et figurez-vous qu’Assayas dans son dico… mais non, je déconne, Antoine, je ne l’ai jamais lu son dico; le seul dico que j’aie jamais lu, c’est celui du Diable d’Ambrose Bierce, mais c’est une autre histoire… Ah, je me marre, tout seul certes, mais je vous l’ai dit, j’ai l’habitude. Non, en fait, c’est dans Magic que j’ai lu que… Hahaharrr, je t’ai bien eu, hein, Charlu ! Jamais lu Magic, non plus. Uncut, voilà, en fait, j’ai le dernier Uncut sous les yeux. Uncut, ce sont des anglais qui ont le bon goût d’aimer la même musique que moi, en général, et surtout si elle vient des US. Brillants, ils sont brillants, hé, ouais, il en reste. D’ailleurs, on est en février et c’est le numéro d’avril dont je vous parle, c’est vous dire s’ils sont à la pointe. Et donc, en couverture, c’est Bjork et…  Mais c’est quoi ce bordel, Bjork ? Non, mais ça n’a rien à voir, excusez-moi. En fait, c’est le numéro de mars qui nous intéresse, où je l’ai foutu déjà?… Ah, ça y est : en couverture la magnifique tronche de Beefheart barrée d’un grand Freak Out ! et sous-titrée d’un alléchant : "101 weirdest albums of all time". Vous faut une traduction ? Non ? Tant mieux, on continue. Je suis comme vous, j’adore/je déteste les listes de ce genre. Mais bon, comme on est chez Uncut, j’ai confiance et, d’ailleurs, ils te préviennent d’entrée : "on ne prétend pas avoir établi la Liste Ultime et, c’est sûr, vous allez nous flamber la gueule pour tel ou tel oubli, et vous aurez raison, mais…" Je me rue sur le truc, j’ai évidemment déjà trouvé le Numéro 1, mais Uncut c’est la classe et la chronique qu’ils dédieront à Trout Mask Replica, c’est un nectar dont je me régale à l’avance et, et...…et Pan ! Dans la gueule ! Je ne l’avais pas vu venir, celle-là : A Wizard, A true star, le voilà le Bizarro Numero Uno. Sur le cul, le gros malin qui vous parle. Jamais écouté, celui-là, mais j’y crois pas. Je vous ai déjà raconté ma découverte de Todd Rundgren ? Ah, oui, merde, je viens de le faire. Hem, reprends-toi, mon gars ! Première écoute (ben oui, j’allais pas bouder indéfiniment) : heeeeeh, y a quelque chose, oui, mais quoi, Something ? Anything ? Naah !... Deuxième écoute : quelle année vous dites, 73 ? Merde, mais c’est l’année de sortie du premier Dolls. Et cette pochette pourrie… Reste concentré, ne te disperse pas... Troisième écoute… Aaarrggh, touché-coulé ! Sont trop forts à Uncut, m’ont scié là. Je m’en vais le crier à qui veut l’entendre. Autant dire personne... Quatrième écoute, série en cours. Z’êtes toujours là ? Moi non plus.
Everett W. GILLES [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaires !]





01 - International Feel
02 - Never Never Land
03 - Tic Tic Tic, It Wears Off
04 - You Need Your Head
05 - Rock & Roll Pussy
06 - Dogfight Giggle
07 - You Don't Have To Camp Around
08 - Flamingo
09 - Zen Archer
10 - Just Another Onionhead; Da Da Dali
11 - When The Shit Hits The Fan/Sunset Blvd.
12 - Le Feel Internacionale
13 - Sometimes I Don't Know What To Feel
14 - Does Anybody Love You?
15 - I'm So Proud [Medley]: Ooh Baby Baby/La la Means I Love You/Cool Jerk
16 - I Don't Want To Tie You Down
17 - Is It My Name?
18 - Just One Victory
MP3 (320 kbps) + Cover
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