"What makes him do It ? Does Döder make him do it ?"
Vous allez souffrir.
Ce
disque sera votre pire cauchemar. Tout ce que vous détestez est dedans,
un melodica, un banjo, un baril de lessive (déjà faut en trouver un…)
ou des boîtes en ferraille comme percussions, un piano plonk-plonk
(ouais, il est désaccordé) le tout unplugged bien sûr, essaie
d’électrifier un melodica on va rire deux minutes.
Y
a aussi un flot incessant de paroles menaçantes, à tout le moins, et
tiens-toi bien des yodels en veux-tu en voilà. T’en veux pas ? Tant pis
pour toi, y en a.
Au
milieu de tout ça des trucs dont la seule utilisation humainement
imaginable serait la sonorisation d’un dessin animé tchécoslovaque des
années 70. "Attention Pierre, le Loup, le Loup !"
Ah rien qu’à voir vos tronches à l’écoute du barouf je me marre. Bah ouais je les vois vos tronches.
Et vu comme je m’applique à vous le vendre vous êtes forcément en train de l’écouter hahahaaaaar… non ?
Ceci-dit
faudra penser à me remercier de ne vous infliger que la version
digitale de l’affaire (comme si j’avais le choix…). L’objet est d’abord
sorti en vinyle rouge, sang de bœuf plus exactement, oxenblood in
english, et nombreux sont les cas rapportés d’auditeurs qui ayant écouté
le disque en regardant fixement sa pochette ont vu leurs dents
s’allonger, leur vue baisser, des sabots leur pousser vous savez où puis
leur enveloppe corporelle terrestre exploser dans leur salon. C’est
dingue. Faut dire que sur ces trucs auto-produits les mecs oublient
parfois le sticker censé te prévenir que va y avoir des problèmes.
Bon
allez, on fait quoi maintenant, un peu d’histoire, d’ethnologie, de
géographie ? On reparle de Pierre et le Loup ? Le Loup qui a essayé de
manger votre petit chat ? Vous inquiétez pas Rebecca s’occupe de tout.
Rebecca c’est bien la seule trace d’humanité que vous trouverez dans ces 40 minutes, un comble pour une vétérinaire.
Assistante
vétérinaire en fait, c’est sûrement pour arrondir ses fins de mois
qu’elle fait de la musique avec son fiancé Jay Munly, alias Munly, alias
Munly-Munly, alias Munly J Munly, alias Munly the 32rd. Rebecca et
Munly ont fait les beaux jours d’environ 80 groupes différents,
j’exagère à peine. L’avantage c’est que leurs membres étaient les mêmes,
je réduis à peine.
Là
il ne leur en reste que 3 si je sais compter. Et comme à chaque fois
Pentacoast et Cessna sont dans le coup. On l’entend pas trop ici le
Slim, j’aime bien son contre-point vocal habituel mais là il est trop
occupé à taper sur des trucs pour chanter. Dwight lui à lâché sa
guitare, mettez-vous à sa place y avait un melodica qui traînait par là…
Enfin, y a quand même un peu de guitare mais j’ai du mal à discerner
qui en joue. Y a aussi un truc qui ressemble à une basse mais si ça se
trouve c’est un synthé ce qui ferait que je vous raconte des conneries
depuis le début. On va faire comme si de rien n’était.
Les
4 loustics j’les avais vus dans une autre de leur formation, l’illustre
DBUK. On devait être 25 dans la salle, cette salle où plus tard Duke me
traîna voir les Supersuckers. Autant dire que rien à voir. DBUK live je
vois pas comment qualifier ça autrement qu’une expérience. Pour
continuer à vous emmerder je vous mets un lien Youtube un peu plus bas. A
mon humble avis (et après quelques visionnages) Munly & The
Lupercalians live c’est encore plus grave, et je dis pas ça pour vous
retenir, vous pouvez partir quand vous voulez.
Mais
vous allez rester hein, dites-moi ? Non parce que j’ai gardé le
meilleur pour la fin, ce serait trop bête que vous manquiez l’info. Qui
va suivre, vous inquiétez pas. Et on parlera bien sûr du SCAC, je dis ça
pour les impatients. Le SCAC aussi j’les ai vus live, y en a une trace
chez Marius et comment dire, le SCAC c’est pas pareil, live le SCAC
c’est une expérience. Haha. Mais revenons plutôt à ce qui nous amène
ici, un peu de critique musicale. Mais non, j’déconne.
Il
sera maintenant question de géographie. Alors oui Denver bien sûr mais
en fait non : Lupercalia. Lupercalia c’est le nom du bled, quant à Kinnery c’est un truc du genre "la communauté". Nos zèbres (y en a pas
beaucoup dans le Colorado des zèbres, heureusement diront certains) ont
donc imaginé de toutes pièces cette communauté où il fait bon vivre
surtout quand on est un animal détraqué, une plante tordue, un hominidé
foutraque ou un croisement des trois, névrosé de préférence. Bien
légitime la névrose, on ne saurait leur reprocher à ces pauvres heu…
gens, déjà faudrait trouver la tête puis les oreilles pour être sûr que
le message passe, c’est pas gagné.
Ce
qui est gagné par contre c’est le gros lot que le voici le voilà, t’as
beau ne pas y croire la grande nouvelle est tombée pas plus tard que y a
pas bien longtemps : ce disque n’est que le premier d’un triptyque
Lupercalien !
Les
deux autres, vous l’aurez deviné (là je sais pas si je vous surestime
pas un peu), sortiront sous les bannières respectives SCAC et DBUK.
Oui oui, vous avez bien lu.
Non non, là je déconne pas.
Sans déconner, je déconne pas.
Et comme à chaque fois que j’y pense, j’en pleure de joie.
A grosses larmes.
Faut que je vous laisse.
Everett W. GILLES
P.S. : DBUK live c’est ici
01 - Ahmen
02 - Ben Asher
03 - Dôder
04 - Jehu
05 - Mahout
06 - Mattie
07 - Polpot
08 - Scarebeast
MP3 (320 kbps) + front cover