"What I was before, where I was last night…"
Faut
rester sur ses gardes. Et agir vite, très vite. Y a tout un tas de
fauves qui veillent, suivez mon regard, prêts à dégainer. Les mecs c’est
des rapides. Jimmy m’a déjà soufflé la primauté de vous parler du
Disque de l’Année car oui on est déjà en février et chacun sait que les
Disques de l’Année sortent tôt. Les Meilleurs Disques de l’Année
s’entend. Là je me propose de vous parler du Disque Le Plus Dispensable
de l’Année, avec cet intitulé j’ai de la marge mais vaut mieux assurer.
Il vient de sortir, on est en février, je vous l’ai dit tout va très
vite faut être prêt. Il y a dix ans tout juste, autant dire une
éternité, sortait un des disques que j’ai le plus écoutés cette année-là
(2009, vous suivez ?), il s’appelait Varshons, c’était un disque des
Lemonheads, il était constitué de reprises plus ou moins obscures mais
toujours bien trouvées, c’est simple j’aurais pas mieux choisi mais la
question ne s’est jamais posée en ces termes on est d’accord. L’une des
particularités de ce truc c’est qu’il me faisait chantonner
régulièrement, sous la douche ou ailleurs, un morceau de GG Allin. Et
ça, vous en conviendrez, faut le faire. Mais les Lemonheads, ou plutôt
Evan Dando, certes le nom des Lemonheads lui appartient mais là y a plus
guère que lui du line-up original (s’il y en a un qui puisse prétendre à
ce titre…) mais là il était vraiment seul et donc qu’est-ce que je
voulais dire, attendez, je me relis… ah oui c’est ça : l’appropriation,
tout morceau chanté par Dando devient un morceau de Dando, GG Allin,
Gram Parsons, Lucinda Williams même combat. Même les guitares tordues et
les chœurs féminins c’est du Dando. Et moi Dando c’est sûrement ma tête
à claques préférée de l’histoire. Parce qu’il se pose un peu là en
terme de tête à claques. Quant à l’auto-sabordage n’en parlons pas.
Tiens pour un peu il me ferait penser à… OK OK je zappe, je sais ça
vous fatigue. Varshons II donc, dix ans plus tard, rien entre les deux,
ça s’appelle toujours Lemonheads, c’est toujours Dando et sa voix
incroyable, cette voix qui soit m’incite à l’accompagner soit me tire
des larmes de bonheur (j’ai le droit, Jimmy n’a pas déposé de copyright,
j’ai vérifié) ou de mélancolie. La mélancolie c’est que je me reprends
de plein fouet ces deux perles inégalées de toutes les 90’s que furent
It’s a shame about Ray et Come on feel The Lemonheads, indétrônables
disques de chevet chez moi. Alors certes j’ai de grands chevets (bah
oui, pas vous ?) mais quand même, de toute la décennie seul untel ou
untel aura fait mieux et encore je pense pas. Ah si y a peut-être ce
truc dont j’ai promis à Jimmy de faire la chronique un jour mais match
nul, y a match nul. Non, je vous dirai pas qui c’est mais il sort encore
des disques lui, pas comme cette feignasse de Dando, un tous les dix
ans et encore, que des reprises dont personne, je dis bien personne, n’a
rien à branler, merde Evan tu peux pas te remettre au (vrai !) boulot,
c’est trop te demander c’est ça ? Le bonheur (retour sur les larmes, je
sais que vous avez l’habitude mais je préfère préciser) ben ça
s’explique pas, faut écouter, ce que très certainement vous ne ferez pas
puisqu’il s’agit du Disque le Plus Dispensable de l’année et c’est un
connaisseur en la matière qui vous le dit. Evidemment j’ai complètement
craqué et failli tomber en larmes de bonheur et mélancolie mélangés à la
quatrième chanson, mais les précédentes avaient commencé le boulot. Je
me suis retenu pour ne pas avoir à répondre à d’éventuelles questions
embarrassantes de provenance domestique. Au fait je vous l’ai pas encore
dit mais c’est pas des conneries j’écris ces lignes lors de ma première
écoute du truc, faut faire vite combien de fois vous l’ai-je répété,
tiens là c’est la dernière chanson, et à propos de dernière c’est quand
la dernière fois que les Eagles vous ont fait dresser les poils du dos
de la main, hein, c’est quand ? Moi c’est maintenant. Voilà, le disque
est fini, je vous laisse, je tenais à vous faire partager ma première
écoute. Pour les 250 qui vont suivre je serai seul mais je m’en fous, je
sais que fin 2019 Varshons II aura résonné chez moi autant que Varshons
fin 2009 mais putain Evan quand c’est que t’y retournes pour de bon ? Info
de dernière minute : il est prévu une série limitée en vinyle jaune et
la pochette si tu la grattes ça sent la banane. De ça aussi vous pourrez
faire ce que vous voulez.
Everett W.GILLES [Vous prendrez bien le temps d’un petit commentaire !]
NDLR
et du Bureau des Vérifications des Conneries que l’Autre Naze ne Manque
Jamais d’Écrire : nous sommes jeudi 7 février, il est 13h25 et c’est la
fin de cette pitoyable chronique d’un disque sorti chez -biiip-
vers 12h15. [Avec le décalage horaire, ça donne vendredi 8 à 13h11 (note de Jimmy).]
01 - Can't Forget
02 - Settled Down Like Rain
03 - Old Man Blank
04 - Things
05 - Speed Of The Sound Of Loneliness
06 - Abandoned
07 - Now And Then
08 - Magnet
09 - Round Here
10 - TAQN
11 - Unfamiliar
12 - Straight To You
13 - Take It Easy
MP3 (320 kbps) + front cover