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vendredi 30 septembre 2022

AMERICAN SPRING ~ Spring [1972]


Je me souviens de mon premier disque des Beach Boys, c'était un florilège un peu foutraque des premiers succès du groupe. J'ai toujours adoré les "Plagistes" dans leur première période. Je persiste à croire qu'il n'y a rien de plus difficile que d'offrir de la bonne musique joyeuse... Je me souviens d'avoir mis trop longtemps (et j'en éprouve encore quelque honte) avant d'acheter Pet sounds. Naïf petit bonhomme, je ne parvenais pas à croire qu'un chef-d’œuvre pouvait se dissimuler sous ce titre et cette pochette légèrement niais. Evidemment, je me suis mis des claques après avoir écouté les 15 premières secondes de Wouldn't it be nice (qui porte si magnifiquement son titre)! Il ne faut jamais cesser de se méfier des gens qui ne possèdent pas cette incommensurable merveille en au moins trois ou quatre exemplaires (quatre, c'est mieux)... Par contre, j'avais totalement oublié (et je n'en suis pas fier) ce délicat petit joyaux. Vous le savez, les extraterrestres ne dorment jamais. Or donc, Brian Wilson, entre l'enregistrement de Surf's up et de Holland (excusez du peu!) mis en marche sa géniale machine à fantasmes pour créer cet écrin pour Madame et sa sœurette. Deux sirènes alanguies au bord de la plage ne pourraient manquer d'être du meilleur effet. Cela ressemble exactement à ce que vous pouvez imaginer: une cathédrale de sable (compliqué de grosses poignées de poussière d'étoiles) sous une lune écarlate. Montez le son, il ne fait pas chaud! 

Jimmy JIMI


01 - Tennessee Waltz
02 - Thinkin' 'Bout You Baby
03 - Mama Said
04 - Superstar
05 - Awake
06 - Sweet Mountain
07 - Everybody
08 - This Whole World (Beach Boys cover)
09 - Forever (Beach Boys cover)
10 - Good Time (Beach Boys cover)
11 - Now That Everything's Been Said
12 - Down Home
13 - Shyin' Away
14 - Fallin' In Love
15 - It's Like Heaven
16 - Had To Phone Ya (Beach Boys cover)
MP3 (320 kbps) + artwork
 

lundi 26 septembre 2022

COWBOY JUNKIES ~ Songs of the Recollection [C. 2022]

 

Le bon peuple a tendance à pester contre le nombre d'albums de reprises qui ne cesse de croître et contre cette foutue nostalgie qui semble tout gouverner, désormais. On peut comprendre, mais c'est oublier un peu vite que le rock'n'roll est né d'une reprise, que les pionniers n'hésitaient pas à se couvrir entre eux et qu'au début du Swinging London il ne sortait guère que des disques de reprises. En vérité, j'aime autant écouter des reprises que les albums melting pot de tous ces jeunots qui, d'un titre à l'autre, passent allégrement du psyché au punk et du hard au disco avec la même dangereuse désinvolture (on ne peut leur en vouloir, ils se sont créés une discothèque virtuelle en cliquant au petit bonheur la chance sur Internet). Comme souvent, comme toujours, le problème est ailleurs - et il s'appelle tout simplement le talent. N'importe quel musicien un petit peu compétent saura vous expédier une reprise, mais réussir à respecter la version d'origine tout en conservant sa propre identité demande un tout autre savoir-faire. A ce jeu-là, les Cowboy Junkies ont peu d'égales - et je n'échangerais pas leur version de Don't let it bring you down contre les 25 (ou 26 ou 27, je ne sais plus) derniers albums de mon meilleur ennemi. Et je suis heureux de pouvoir réécouter des chansons telles que Five years, Ooh Las Vegas, No expectations ou Seventeen seconds comme si elles venaient de sortir du four pour la première fois et que mes oreilles n'en étaient pas légèrement lassées. 

Jimmy JIMI


01 - Five Years
02 - Ooh Las Vegas
03 - No Expectations
04 - Don't Let It Bring You Down
05 - Love in Mind
06 - The Way I Feel
07 - I've Made Up My Mind To Give Myself To You
08 - Marathon
09 - Seventeen Seconds
MP3 (320 kbps) + front cover
 

lundi 19 septembre 2022

LOU REED ~ Words And Music, May 1965 [2022]


C'est donc ici, en mai 1965, que Lou Reed, avec l'aide de John Cale, fomentera la révolution... A l'époque, il tentait de subsister en enregistrant sur commande des copies de l'air du temps pour des compilations bas de gamme. Mais il sent que le vent se lève et qu'il est temps d'entrer véritablement dans la danse. I'm waiting for the man et Heroin trouveront leur place, deux ans plus tard, sur le premier album du Velvet Underground ; Pale blue eyes devra patienter jusqu'au troisième, tandis que Men of good fortune ne se livrera qu'à la parution de Berlin. D'autres encore resteront inédites jusqu'à aujourd'hui. Ces émouvantes versions épurées, Lou Reed se les enverra à lui-même par la poste, et l'enveloppe demeurera scellée pendant plus de cinquante années! Vous parlez d'une découverte! Toutankhamon peut retourner se faire emmailloter! Laurie Anderson ne pouvait conserver ce trésor pour elle seule et elle nous offre donc ce drageoir aux épices qui risque de faire couler bien des larmes. Les âmes sensibles sont priées de ne surtout pas s'abstenir.

Jimmy JIMI             


 

01 - I'm Waiting For The Man
02 - Men Of Good Fortune
03 - Heroin
04 - Too Late
05 - Buttercup Song
06 - Walk Alone
07 - Buzz Buzz Buzz
08 - Pale Blue Eyes
09 - Stockpile
10 - Wrap Your Troubles In Dreams 
11 - I'm Waiting For The Man (Alternate Version)

COOL 223 

lundi 12 septembre 2022

GERARD MANSET ~ Le Crabe Aux Pinces D'Homme [2022]


Vite, une cuvette ! J'ai envie d'insulter, de crier et de pleurer mais avant ça, il faut que je régurgite rapidement ! Non, Monsieur Manset, vos admirateurs n'ont pas boudé vos deux précédents disques parce que vous y racontiez des histoires à travers des "concept albums" mais parce qu'ils étaient extrêmement mauvais - et celui-ci s'avère du même tonneau de liqueur frelatée. Ce "Crabe aux pinces d'hommes" (passons sur ce titre inepte) ne contient pas l'ombre d'une chanson ni le reflet d'une véritable mélodie. Tout au long (il m'a paru interminable) de ce machin informe, on a l'impression de dérouler un vieux papier peint bas de gamme... La moindre des déférences quand on est en panne d'inspiration, c'est de soigner la présentation. Ici, l'instrumentation est abominable : boîte à rythmes paraplégique; cuivres en plastique; orgue dégoulinant; guitare rappelant les pires heures du hard FM... Toute cette immonde quincaillerie se mêle et s'entremêlent dans un vilain chaos. Evidemment, chanter au milieu de ce bourbier n'est pas chose aisée. Les années ont fait perdre une octave au vieux bougre, mais ça ne l'empêche pas d'essayer des falsettos encore plus ridicules que ses tentatives, pourtant bien gratinées, de "talk over". Les textes pourraient sauver la mise. Hélas, dès qu'une phrase nous accroche (malgré les redites qui frôlent l'auto parodie), elle est écrabouillée par une rime téléphonée ou ridicule. "Ridicule", voilà deux fois que j'utilise l'adjectif, et je crois qu'il résume assez bien l'ensemble de cette œuvre complaisante et grotesque. Malgré ce qu'en dit l'adage, je crains qu'il ne puisse tuer. 

Jimmy JIMI 


01 - Dans Un Pays De Pain D’Epices
02 - Le Crabe Aux Pinces D’Homme
03 - L’Espérance
04 - Pantera
05 - Marilou-Marilou
06 - Sandales noires
07 - Laissez-Nous
08 - Une Histoire D’Amour
09 - Mais Elle Est Là
10 - La Fontaine De La Vérité D’Amour
MP3 (320 kbps) + front cover

mercredi 7 septembre 2022

D'AILLEURS STRAITS...


Suite des chroniques du Vieux Khôn... Pas plus tard que ce matin, au moment d'aller prendre le train, je suis tombé sur une affiche: "The Dire Straits Experience en concert au Zénith de Paris". Comme vous pouvez l'imaginer, je ne suis pas exactement un grand fan de ce groupe, mais je me dis quand même dans ma petite tête: "Tiens, les gars n'étaient pas séparés depuis des lustres? Certainement une énième reformation pour l'amour de l'art!" Arrivé au boulot, l'affaire continue de m’interroger, c'est surtout le mot "Experience" que je trouve louche. Je demande donc de l'aide à notre ami Google. Figurez vous qu'un certain Chris White (dont je n'avais évidemment jamais entendu parler), saxophoniste ténor et flutiste de son état, et qui n'a joué que sur un album tardif du groupe et quelques tournées, s'est mis en tête de former The Dire Straits Experience, un tribute band, quoi. Jusque là, rien de bien extraordinaire. Ce qui me sidère quelque peu, c'est que les bougres ne jouent pas dans des salles des fêtes mais parviennent à faire une tournée des Zénith de France avec des places allant de 42 à 78 euros! Il me semble que ça en dit long sur notre époque, tellement nostalgique et dépressive que des gens sont capables d'aller voir la copie, là même où ils voyaient l'originale, il n'y a pas si longtemps. "Eh, mec, t'es allé voir The Dire Straits Experience? C'était chouette, non? Chris White en personne m'a dédicacé mon CD de Communiqué, il joue pas dessus, mais c'est pas grave, de toute façon, c'est qu'une copie."

Jimmy JIMI              

lundi 5 septembre 2022

WILCO ~ Cruel Country [2022]


Wilco, comme tout un chacun, nous propose désormais de réécouter ses chefs-d’œuvre d'antan en version "Deluxe". J'avoue me sentir moyennement disposé à plonger des heures dans un bain d'enregistrements live. Je préfère rejouer leur dernier disque, déjà replet, puisqu'il s'agit d'un bon gros double album à l'ancienne. La Covid et les périodes de confinement sont passées par là et les artistes (les vrais) ressentent un véritable besoin de s'exprimer. Autant l'écrire tout de suite, ce Cruel country (à double sens) m'a bouleversé comme trop peu de disques ont su le faire ces dernières années. Il n'est pourtant pas si facile d'accès. Ses longs morceaux lents donnent l'impression de se promener sur une plage déserte au couché du soleil. C'est très beau, mais ça peut rapidement donner envie de s'enrouler dans la nostalgie et la mélancolie. Ici, Jeff Tweedy et ses amis regardent leur pays et le monde actuel au fond des yeux et se risquent au jeu dangereux de l'amour/haine. La magnificence des mélodies et des enluminures font office d'espoir...

Jimmy JIMI    


 

01 - I Am My Mother
02 - Cruel Country
03 - Hints
04 - Ambulance
05 - The Empty Condor
06 - Tonight's The Day
07 - All Across The World
08 - Darkness Is Cheap
09 - Bird Without A Tail - Base Of My Skull
10 - Tired Of Taking It Out On You
11 - The Universe
12 - Many Worlds
13 - Hearts Hard To Find
14 - Falling Apart (Right Now)
15 - Please Be Wrong
16 - Story To Tell
17 - A Lifetime To Find
18 - Country Song Upside Down
19 - Mystery Binds
20 - Sad Kind Of Way
21 - The Plains
MP3 (320 kbps) + front cover

     

jeudi 1 septembre 2022

PIERRES QUI MOUSSENT...


Il paraît que les Rolling Stones étaient sur les routes, cet été. Sans Brian Jones évidemment. Sans Mick Taylor bien sûr. Sans Bill Wyman ou Ian Stewart non plus. Et désormais sans Charlie Watts. Les musiciens seraient-ils donc tous interchangeables? A l'occasion, il faudrait le demander à Jean-Jacques Burnel. Dans cinq ou dix ans, nous ne sommes pas à l'abri d'une tournée sans Mick Jagger ou Keith Richards. Finalement, tout cela n'a plus beaucoup d'importance. Les vieux viennent s'offrir une tranche de nostalgie comme on allume un jukebox aux disques rayés, certes, mais porteurs de tant de souvenirs. Les jeunes (la rumeur persiste à dire qu'ils viennent en nombre) se déplacent comme on va au musée ou au parc zoologique. Ils ne s'attendent certainement pas à vivre une révélation (heureusement pour eux): au zoo, on voit des vieux tigres tourner mélancoliquement dans des cages, pas de jeunes fauves en liberté prêts à vous déchirer le cœur. Le moment le plus important, c'est celui où ils se filmeront avec leur téléphone portable en train de reprendre le refrain de Satisfaction au milieu de la foule. A la sortie, ils achèteront un T-shirt pour leur petite sœur; ça remplacera celui des Ramones. Les Stones, comme les autres, ne se sentent même plus obligés d'enregistrer un nouvel album inepte pour organiser une tournée: c'est toujours ça d'économisé. N'allez pas croire que j'oublie mon chouchou, le gars Ron Wood. Il se repose un peu avant de retourner en piste avec son pote Rod Stewart pour une tournée des Faces. Finalement, tout cela n'a plus beaucoup d'importance... sauf à nous faire sentir si incroyablement vieux. 

Jimmy JIMI