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dimanche 31 mars 2019

J.S. BACH [Yehudi Menuhin & Christian Ferras] ~ Violin Concerto In D Minor BWV 1043MP3



La musique classique a elle aussi ses stars. Certains le sont par leur attitude, leur apparence, leur accoutrement. Ainsi Nigel Kennedy. D’autres le sont par la façon de mener leur existence, les abus en tous genres, l’alcool, la drogue. C’est toute l’histoire de Christian Ferras, violoniste français né au Touquet en 1933. Enfant prodige du violon, Christian Ferras brûle toutes les étapes de l’ascension vers la gloire, et ceci dès le lendemain de la Libération. Il n’a alors que 13 ans. Il accumule les premiers prix de violon, en donner la liste serait fastidieux. Il joue avec Georges Enesco, Pierre Barbizet, Herbert von Karajan, Ernest Ansermet, Pablo Casals, Paul Tortelier. Mais comme souvent chez les stars, Christian est mal dans sa peau, il sombre dans l’alcoolisme. Il se suicide par défenestration le 14 septembre 1982.

Yehudi Menuhin est lui aussi un enfant prodige. Sa mère le retire de l’école à 5 ans pour lui enseigner le violon. Il donne son premier concert à l’âge de 7 ans, se produit en France dans le cadre des Concerts Lamoureux à 10 ans. Son jeu se caractérise par une justesse absolue, un contrôle parfait de l’instrument, loin de toute virtuosité factice. Humaniste authentique, il joue avec Benjamin Britten dans les camps de concentration nazis tout juste libérés. En 1947, il se produit avec Wilhelm Furtwängler pourtant fortement compromis avec le régime nazi. Profondément ouvert aux philosophies hindoues, il enregistre en compagnie de Ravi Shankar. Il tâte du jazz avec Stéphane Grappelli. Il est anobli par la Reine d’Angleterre en 1985.

Qui est le doux dingue qui a eu l’idée de rassembler ces deux musiciens, le feu et la glace, l’écorché vif et le sage hindou pour une séance d’enregistrement ?

Yehudi Menuhin et Christian Ferras interprètent le concerto en Ré mineur "pour deux violons" de J.S. Bach, BWV 1043, accompagnés par The Robert Masters Chamber Orchestra dirigé par Yehudi Menuhin lui-même.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]



01 - Violin Concerto In D Minor BWV 1043 - I. Vivace
02 - Violin Concerto In D Minor BWV 1043 - II. Largo Ma Non Tanto
03 - Violin Concerto In D Minor BWV 1043 - III. Allegro
MP3 (320 kbps) + front cover 
FLAC 

mercredi 27 mars 2019

SCOTT WALKER ~ Tilt [1995]


Les anciens sont tous unanimes : à la Grande Epoque, les Walker Brothers étaient, le plus souvent, considérés comme un groupe à minettes ! C'est l'éternel délit de belles gueules. Voilà, peut-être, une des raisons qui ont poussé le faux frère en chef à enregistrer des albums toujours plus aventureux - jusqu'à ce Tilt qui porte si bien son nom. Qu'est-ce donc, en effet, que ce machin qui demeure toujours aussi déroutant plus de deux décennies plus tard ? Ceux qui se délectaient en déclarant que tout avait déjà été fait cent fois en furent pour leur frais. Album de martien, opéra fantôme, plante carnivore ? Ce disque est aussi incompréhensible que la beauté même. Il envoûte encore à chaque écoute. Merci pour tout, Mr. Walker, et bon voyage jusqu'aux étoiles...
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]


01 - Farmer In The City
02 - The Cockfighter
03 - Bouncer See Bouncer
04 - Manhattan
05 - Face On Breast
06 - Bolivia '95
07 - Patriot (A Single)
08 - Tilt
09 - Rosary
MP3 (320 kbps) + artwork 

 

lundi 25 mars 2019

Mot à mot sur la bouche [Feuilleton par Jimmy Jimi] # 4



 
   – Les journées doivent paraître bien longues, s’inquiète la gentille Madeleine.
   – Ah, ça, les occupations sont plutôt rares, il faut bien l’admettre. Nous tentons de faire passer le temps, assis dans la position dite du lotus, en méditant sur l’au-delà, pendant que ces pauvres livres lâchent leurs grosses larmes de papier ! Je plaisante, évidemment. Je suis désolé, je vous ai effrayée avec mon pessimisme et ma mélancolie légendaires ! Ne vous en faites pas, nous recevons tout de même plusieurs dizaines de milliers de demandes par an, et il ne faut pas traîner, car nous avons six jours au plus pour répondre à une requête (et on ne plaisante pas avec les engagements du côté de la Rue Saint-Maur !) Cinq camions de la Réserve effectuent des tournées quotidiennes, je vous assure que vous n’aurez pas trop l’occasion de vous ennuyer. Il faut réceptionner les demandes, les trier, chercher les ouvrages, consigner les sorties, préparer les colis et recommencer dans le sens inverse pour les retours. Mais je suppose que vous auriez préféré être en contact avec le public ?
   – Je suis une vraie dingue de musique, alors, oui, j’aurais adoré travailler à la médiathèque des Halles, partager ma passion, conseiller, tout ça…
   – Grossière erreur, jeune demoiselle ! J’ai effectué plusieurs remplacements, là-bas, et je vous la déconseille. Ici, il n’y a personne, mais, aux Halles, c’est tout le contraire, il y a trop de monde. C’est la discothèque de prêts la plus visitée de Paris et les adhérents y sont si nombreux que l’on reste bloqué derrière le comptoir à enregistrer les entrées et les sorties de documents ; on se croirait à la caisse d’un supermarché aux plus grosses heures d’affluence. A votre place, je chercherais plutôt du côté des bibliothèques de quartier ; il y en a beaucoup qui possèdent de très beaux espaces disques, comme André Malraux, Buffon ou Mohammed Arkoun, je vous fournirai la liste complète… Et si je vous faisais visiter notre « cathédrale », maintenant, j’espère que vous aimez quand même un peu les livres ? » [Je sens poindre comme un soupçon d’angoisse à peine dissimulé sous le point d’interrogation.]   
   Jérémy et Madeleine longent des couloirs, poussent des portes, avant de parvenir enfin au cœur du bâtiment, au centre névralgique…
   Quelle vision impressionnante ! Les mots me manquent – ce qui est un tantinet gênant, j’en conviens, pour un livre (même en devenir), mais je ne sais pas si vous parvenez à vous imaginer l’émotion que cela peut procurer d’être encerclé d’un seul coup par une tribu de 175 000 cousins ! La collection de mon auteur, pourtant peu banale, c’est de la roupie de sansonnet comparé à ce gigantesque mirage ! Oh, ça bruisse à mieux mieux, ils ne m’ont jamais vu, mais ils semblent me reconnaître ! J’ignore si je suis frappé par la vilaine berlue ou si tout cela à la moitié d’un sens, je m’enfonce dans de ces extravagances ! Ils parlent tous en même temps, je ne suis pas certain de tout comprendre, mais j’ai l’impression qu’ils m’adjurent de rebrousser chemin, de glisser le long de la première tuyauterie venue pour regagner le néant, dont je sors à peine, afin de ne jamais connaître semblable humiliation. Je crois que je délire, que c’est seulement la peur, l’horrible trouille de me retrouver, un méchant jour, tout au fond de cette gargantuesque oubliette. D’aucuns ont connu une belle renommée, d’autres ont seulement été frôlés par le coup de vent d’un semblant de mode, mais tous se savent condamnés à une fin lente et cruelle. Certes, on compte quelque 40 000 déplacements annuels, mais ça ne fait pas lourd sur l’ensemble d’une famille aussi nombreuse. Ah, cet univers est bien ingrat. Parmi ces malheureux, ils s’en trouvent qui n’ont pas été lus depuis plus d’une décennie. Leur odeur a chaviré, elle devient inquiétante. Ils ne se sentent plus de malaise, comme ils ne se sentent plus de honte. J’aimerais leur céder ma place, même juste un instant, pour qu’ils retrouvent le parfum délicat de leur petite enfance. Mais ma position est-elle si enviable ? Je me trouve submergé de vertiges. Au moins, ceux-là ont vécu. Dans quelques heures, je serais peut-être déchiré en petits morceaux ou roulé en boule, jeté au panier, lancé au gros matou pour l’amuser… Tous, ici, se sont vautrés dans le même songe insensé : devenir un incommensurable chef-d’œuvre susceptible de se mesurer à une enfilade de siècles ! Ô fichues foutaises et monstrueuses balivernes : tu es né poussière de papier, tu retourneras poussière de papier ! Je sens la « cathédrale » qui vibre telle une fusée parée au décollage, le ciel attend impatiemment les confettis !
   Une colonie de fourmis est déjà au labeur. De partout, on en aperçoit qui grimpent aux échelles pour délivrer ici un roman (Prix Femina, en son temps, tout de même), là une biographie d’un danseur (passablement oublié, lui aussi), ailleurs un album de photographies (jaunies) ou un pamphlet (jadis) révolutionnaire… Je sais que mon Jérémy connait la charge de mélancolie qui fait plier la couverture de ces livres en souffrance, mais qu’en est-il des autres assistants ? Rapprochez-vous et goûtez la couleur de la peinture qui flotte au fond de leurs yeux. Est-ce que, par hasard, ils n’auraient pas comme l’air de s’en moquer à peu près éperdument ? Ils sont enfermés ici seulement depuis quelques années, voire une poignée de mois, et ils ne demandent qu’à se plaindre de la pénurie de soleil ou de l’absence de partage. Mais ils n’offrent pas le moindre regard particulier aux livres qu’ils glissent négligemment dans leur petit carton (recyclable) et pas davantage à ceux qui agonisent sous le manque atroce…
   Les plus courageux ou les utopistes s’efforceront de croire à l’improbable miracle. Que sais-je, un emprunt qu’on oublie de rapporter (les amendes ne sont jamais bien sévères) et voilà une nouvelle vie qui s’ouvre, des voyages de main en main à travers la bonne vieille chaîne familiale (avec d’éventuels détours chez des amis) ? Je ne peux m’empêcher d’espérer pour cette mince plaquette de poésie, toute mignonne, qui passe à l’instant devant moi ; pour ce florilège de contes africains qui vient de tomber d’une escabelle… Faudra-t-il vraiment qu’ils soient de retour en ce sous-sol mortifère dans trois petites semaines de rien ?  
   C’est l’heure de la pause, Jérémy et Madeleine s’offrent un cappuccino, tandis que j’essaye laborieusement de remettre quelques idées en place. Un premier camion part pour le centre-ville. Depuis mon for intérieur, je souhaite belle aventure et bonne chance à tous ses occupants (en même temps, je me demande s’il n’y a pas pire qu’une « permission » (comme je ne me sens pas le cœur de jouer les philosophes de bas étage (surtout au vu de mon statut pour le moins précaire), je vous demanderais seulement d’avoir la gentillesse de prendre le temps de bien peser le poids douloureux de ces guillemets)). Si une chouette étoile veut bien s’allumer dans un coin de ciel, ils auront toujours une douce romance à conter à leurs voisins d’étagères – ce n’est pas rien : les histoires sont de la matière dont on fait les livres, ce sont des rêves à déguster tout debout…
   La pluie s’invite de nouveau dans le décor, elle délaye les cafés, éteint les cigarettes : il est temps de quitter le trottoir pour retourner travailler. Sans la présence de Madeleine, Jérémy aurait peut-être eu le temps de terminer la lecture de son roman ; l’espace d’un instant, il la rhabille d’un kimono tissé dans la plus belle toile de l’imagination, et il sourit en descendant l’escalier.
     

jeudi 21 mars 2019

MORGAN HOWELL ~ Plus grands que nature...


Je sais que certains d'entre vous préfèrent la presse british ou ricaine, mais, personnellement, je suis heureux d'être demeuré fidèle à mon bon vieux Rock & Folk. Et figurez-vous que j'y apprends encore quelques machins. Pas plus tard que dans le nouveau numéro fraîchement paru, j'ai découvert un peintre : Morgan Howell. Le truc de ce génial fada, c'est de peindre (entièrement à la main) des 45 tours (les pièces emblématiques de la pop anglaise) plus grands que nature (certains formats vont jusqu'à 75 X 75 centimètres). Il peint principalement des pièces sans photo, mais avec le logo du label, le macaron central, la pointe métallisée, sans oublier l'usure du sacré saint objet. Il a réalisé une centaine de toiles en dix ans et beaucoup sont restés dans la famille, puisqu'elles ont été achetées par des musiciens. Oui, c'est encore de la nostalgie en barre, mais je la trouve particulièrement jouissive ! (Voir interview en bas de page...)
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]         







 

dimanche 17 mars 2019

LUTHER RUSSELL ~ Medium Cool [2019]


"This time it’s for real."
Les trois premières mesures te font dresser les poils des avants-bras mais tu te méfies tu te dis hé mec me la joue pas comme ça, ça va pas marcher ton truc. Qui a besoin d’un énième Big Star Tribute album/artist/clone ? Accessoirement tout le monde, même ceux qui ne le savent pas, mais ça m’arrange pas pour le pitch. On va donc dire personne. Ça tombe bien, si Deep Feelings semble tout droit sorti de Radio City… Stop ! "Deep Feelings semble tout droit sorti de Radio City" : celle-là je la coule dans la résine et je l’installe tout en haut de l’étagère à clichés, bordel de merde mais qu’est-ce qui m’arrive, je perds mes moyens… OK, plus de pitch va falloir improviser. Et faire vite, vu que pour l’Album de l’Année Jurado réglera son compte à tout le monde mi-avril et que Bob Mould est passé par là. Je me dis, en pensant à la proposition de Zocalo, que je l’ai ma musique classique. En l’occurrence les critiques honnêtes utiliseraient le terme "Instant classic" s’ils jetaient ne serait-ce qu’une oreille à ce truc. Ils vont peut-être le faire je n’ai aucune idée de l’impact médiatique éventuel de Luther Russell, le bonhomme je m’y suis pas trop intéressé, j’avais bien essayé deux-trois trucs de lui mais ils ne m’avaient pas laissé de souvenir impérissable. Ceci-dit j’envisage d’y retourner vu la série de claques (dix exactement) que je viens de recevoir à l’écoute de Médium Cool qui lui même contient dix morceaux, ah ouais tiens le compte est bon. [NDLR et de dernière minute : je suis retourné voir du côté de The Invisible Audience (2011) le précédent disque officiel du bonhomme. J’ai bien fait.] Si ça se trouve Luther Russell est une Superstar aux States mais à mon avis c’est pas gagné. Je ne vais donc pas vous la faire genre le gars je l’ai flairé super tôt et jamais il m’a déçu et aujourd’hui vient le moment de le livrer à vos oreilles ébahies. Pas de ça ici. Je vais pas non plus vous bassiner avec des lyrics supposés malins, drôles et plein de références obscures, vous connaissez la maison c’est un pré-requis. Tout comme la mention de… stop, j’arrête. Alors bien sûr ce duo qu’il forme en parallèle avec Jody Stephens mériterait qu’on le mentionne pour la légitimité mais comme ça n’explique pas tout, ce léger parfum de Twilley Band par exemple et entre autres, je fais l’impasse. Sachant qu’en plus le batteur ici n’est pas plus Stephens que Phil Seymour, forcément, mais bien Derek Brown expert-métronome de la maison Eels. Il est d’ailleurs intéressant de noter (puisque je vous le dis !) qu’alors qu’en tant que multi-instrumentiste reconnu Russell pourrait se démerder tout seul c’est rien de dire qu’il est ici plutôt bien entouré mais je veux pas rajouter au bordel ambiant, je clos le chapitre. Assez de verbiage et place à la mauvaise foi inhérente à toute chronique postée dans une maison sérieuse, il est temps. Nous voilà donc avec un véritable prétendant au titre d’Album de l’année qui pourrait postuler a-posteriori (ça en fait des post…) pour le titre en 72 ou 78. Vous avez bien lu, 72 et pas 74, parce qu’en fait si Deep Feelings ressemble au petit-neveu de O My Soul le reste du disque mérite la mention de #1 Record, ironie incluse, jamais ce truc n’atteindra un Top quelconque en dehors de chez moi et chez vous mais ça vous ne le savez pas encore (vous le découvrirez dans pas longtemps j’ai bientôt fini.) A moins que… et là j’espère bien que quand Luther Russell sera devenu une Superstar planétaire ou aura fini dans la déprime et la misère les plus totales avec faillite de la maison de disques incluse (mais attention c’est pas gagné ça non plus, artiste-maudit c’est pas donné à tout le monde) vous vous souviendrez de l’endroit où vous aurez lu son nom pour la première fois. Sauf si c’est pas ici bien sûr, là vous ferez comme bon vous semble, c’est juste que vous auriez pu prévenir. Non, le seul truc qui me chiffonne un peu dans ce disque c’est son titre. Medium Cool je vois bien ce que tu veux dire Luther et c’est certainement tout à fait adapté mais c’est pas très vendeur par ici. Pour y remédier, avoue que le jeu en vaut la chandelle, j’ai pensé à un truc : coller sur la pochette un sticker qui dirait "10 Absolutely Cool Instant Classics". T’en penses quoi ?
Everett W. GILLES (Vous prendrez bien le temps d’un petit commentaire !)


01 - Deep Feelings
02 - Can't Be Sad
03 - The Sound Of Rock & Roll (Remaster)
04 - Corvette Summer
05 - At Your Feet
06 - Have You Heard ?
07 - Sad Lady
08 - Talking To Myself
09 - Blue Balloon
10 - Can't Turn Away
MP3 (320 kbps) + front cover




jeudi 14 mars 2019

MARIACHI REYNA DE LOS ANGELES ~ Mariachi Reyna De Los Angeles [2018]



Vous n'allez pas le croire, mais il existe en Amérique latine des styles musicaux dont je ne vous ai jamais parlé. Comment ? Mais quel scandale ! Mais que fait la police interstellaire ? Est-il bien nécessaire de nous saouler de jazz français et de musique classique pour nous laisser dans l'ignorance de styles aussi fondamentaux que la milonga et les mariachis ? Pour la milonga, une musique rurale argentine, il vous faudra patienter encore un peu. Mais pour les mariachis, alléluia !!! C'est aujourd'hui. Laissez-moi une seconde pour rejoindre le tableau noir et je vais commencer mon exposé. Un peu de silence, s'il vous plaît ; le style mariachi est une musique de fête originaire de l'état de Jalisco (capitale Guadalajara), sur la côte ouest du Mexique. Le même nom désigne également l'orchestre et les musiciens qui le composent. A l'origine, il s'agissait d'une musique jouée exclusivement dans les mariages. Le mot "mariachi" dérive d'ailleurs du français "mariage", signe de l'influence française au Mexique dans la première moitié du 19ème siècle. De nos jours, les mariachis ont conquis l'ensemble du territoire mexicain, et même au-delà, comme nous allons le voir. Au cinéma, dans la publicité et dans l'imaginaire populaire, cette musique symbolise le Mexique. Sur la place Garibaldi, au cœur de la capitale mexicaine, des dizaines d'orchestres mariachis jouent pour les fêtes, les anniversaires et les touristes de passage, pour quelques dizaines de pesos. Le jour des morts, le 2 novembre, les mariachis louent leur services pour jouer aux défunts leurs morceaux préférés. Première particularité, Mariachi Reyna de Los Angeles n'est pas un orchestre mexicain. Il est basé en Californie et si tous ses membres sont d'origine latine, un seul est de nationalité mexicaine, Jeanette Martinez. Deuxième surprise, et ce n'est pas la moindre, Mariachi Reyna de Los Angeles est uniquement composé de femmes. D'où la présence du mot "Reyna". Troisième caractéristique, cet orchestre est l'un des meilleurs qui m'aient été donné d'entendre dans ce syle. Ces dix musiciennes interprètent avec un professionnalisme rare une musique ancrée dans la meilleure tradition des mariachis mexicains, la rigueur en plus. La mise en place, en particulier, est un exemple à suivre pour nombre de leurs collègues masculins.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !] 


01 - El Pitayero [The Pitaya Cutter]
02 - Ingratos Ojos Míos [My Ungrateful Eyes]
03 - Popurrí De Chihuahua [Chihuahua Medley]
04 - Son De La Luna [Son Of The Moon]
05 - Te Llegará Mi Olvido [My Oblivion Will Find You]
06 - Lindo Tlaquepaque [Pretty Tlaquepaque]
07 - A La Luz De Los Cocuyos [To The Light Of The Fireflies]
08 - Quiéreme Mucho [Love Me A Lot]
09 - Terrequeteque
10 - Arrepentida [Regretful]
11 - Popurrí Joan Sebastián [Joan Sebastián Medley]
12 - Querreque 
MP3 (320 kbps) + front cover