Les anciens sont tous unanimes : à la Grande Epoque, les Walker Brothers étaient, le plus souvent, considérés comme un groupe à minettes ! C'est l'éternel délit de belles gueules. Voilà, peut-être, une des raisons qui ont poussé le faux frère en chef à enregistrer des albums toujours plus aventureux - jusqu'à ce Tilt qui porte si bien son nom. Qu'est-ce donc, en effet, que ce machin qui demeure toujours aussi déroutant plus de deux décennies plus tard ? Ceux qui se délectaient en déclarant que tout avait déjà été fait cent fois en furent pour leur frais. Album de martien, opéra fantôme, plante carnivore ? Ce disque est aussi incompréhensible que la beauté même. Il envoûte encore à chaque écoute. Merci pour tout, Mr. Walker, et bon voyage jusqu'aux étoiles...
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Farmer In The City
02 - The Cockfighter
03 - Bouncer See Bouncer
04 - Manhattan
05 - Face On Breast
06 - Bolivia '95
07 - Patriot (A Single)
08 - Tilt
09 - Rosary
MP3 (320 kbps) + artwork
Merci de le rappeler, So Sad....Indomito.
RépondreSupprimerJe suis un inconditionnel de sa période chanson, quelle voix et quelles mélodies, en fait tout ce qui m'émeut fort chez David Bowie: voix crooner et écriture/arrangement classieux. De chouettes reprises de Brel. Ensuite pas fidélité seulement j'ai attaqué sa période "expérimental" ça été bien plus dur, il aura fallu DRIFT pour que soudain.... ouahhhh!! JESSE!!! ensuite sa collaboration avec SUN O))). J'ai le son de sa voix comme relais entre les deux périodes, et sa dernière période si on aime les création à la LYNCH. Perturbant. Superbe.
RépondreSupprimerIl a pris une drôle de place dans la musique.
(Ce sera ma nouvelle signature, l'ancienne doit disparaître d'après GOOGLE +)
SupprimerJ'aime toutes ses périodes sauf ses reprises de Brel, je trouve que ça offre un nouvel éclairage intéressant mais qui, à mon sens, ne colle pas avec l'univers du Grand Jacques. En effet, il a une place vraiment particulière dans la musique, ils ne sont qu'une poignée à avoir offert une œuvre si originale.
SupprimerJe me refaisais ce mini album de reprise de Brel, et à part NEXT qui me pose un problème comme impact vocal 'AU SUIVANT!' claque mieux que 'NEXT'
Supprimermais le reste, il suffit d'oublier BREL et penser à certains titres de western spaghettis avec ces chansons aux arrangements grandiloquents, je pense au DJANGO de Luis Bacalov ou "Una Pistola Per Ringo" de Ennio Morricone. Je me fini "MY DEATH" superbe.
Ce truc m'a toujours foutu un peu la trouille.
RépondreSupprimerOuais, bonne route Scott, et si tu croises André Williams ... hé ben fais gaffe, ce mec était tout sauf fréquentable ici-bas !
T'as raison ce "truc" fout les jetons comme les albums de Nico. A ne surtout pas écouter seul dans l'obscurité!
SupprimerPfouh je vais me passer un petit Misirlou en pensant à Dick Dale pour me remettre de cette angoisse.
Duke
Everett, Il y a trop de macchabées, il faudrait quasiment leur consacrer un blog. Je plaisante, mais j'ai le cœur lourd...
SupprimerDuke, J'y pensais, justement à Nico, quel disque extraordinaire ils auraient pu enregistrer ensemble!
Pour Dick Dale, voir le commentaire fait à Everett.
@JJ : je crois qu'il vaut mieux se consacrer aux vivants. Et justement leur musique est vivante !
Supprimer@Duke : yep, heureusement le jeune Duane Eddy keeps Twangin' lui.
Tu oublies le plus grand, the Killer le bien nommé qui les aura tous eu au final.Lorsque celui ci passera l'arme à gauche on pourra dire que le rock est définitivement mort.Amen!
SupprimerLe Duke
Je suis en train de redécouvrir sa discographie, DevantF tu as raison, quelle présence ! quelle voix ! et quelle science des arrangements ! Sur la plupart de ses enregistrements solo, jusqu'à Stretch ou We Had It All, c'est un Dieu... Ensuite, il me reste à redécouvrir sa période avant-garde, que j'avais déjà appréciée. Sur Nite Flights, rien que the Electrician est une absolue tuerie... Bon sang, quel type... On est très loin du robinet d'eau tiède !
RépondreSupprimerOui, ce serait plutôt le robinet d'eau brûlante avec des passages inopinés vers les grands glaciers! Bonne redécouverte!
SupprimerDans son cas, je suis d'un extrême minimalisme, je me contente de vénérer Make it easy on yourself. Jamais rien trouvé qui me fasse le même effet dans ce que j'ai écouté de lui (et de beaucoup d'autres).
RépondreSupprimerC'est bien minimaliste, en effet!
SupprimerCeci dit, si tu aimes l'interprétation des Walkers de "Make It Easy On Yourself" - mais tu tapes là chez Burt Bacharach - c'est pas possible que tu n'aimes pas les SCOTT 1 2 3 &, même à petite dose: SCOTT 4 "Boy Child" "Duchess"... ça me donne presque l'idée d'un prochain post, surtout que j'ai les SCOTT en faible bitrate...
SupprimerC'est ce que je m'étais dit aussi et finalement non, les Scott numérotés m'ont ennuyé.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerTrop tard, fallait le dire avant, cela sera pratiquement mon prochain Post. l'ennui c'est peut-être de trop les avoir écoutés ou tout entier? Ou l'orchestration qui serait kitsch sans sa voix,qui a inspiré le Bowie crooner mais Bowie forçait peut-être davantage?
SupprimerTrop de perfection peut être, tout est tellement tel qu'il doit être. Je vois ce que tu veux dire sur Bowie, mais Bowie pervertissait tout ce qu'il utilisait comme influence. Je trouve facile le rapprochement entre ces deux là, bien sur qu'on peut arguer avec Wild is the wind, pourtant non, c'est totalement différent. Ou alors on y va aussi pour Sinatra. Il y a chez Bowie cet excès que je retrouve chez Lee Hazlewood, Tom Jones ou le Elvis des 70's, une emphase presque caricaturale qui décontenance le sérieux de l'approche. Scott Walker est dans un autre registre qui pour moi manque de scorie.
SupprimerLe parcours de Walker me fait irrémédiablement penser à celui de Mark Hollis. Intransigeant et limite jusque-boutiste, mais dans le bon sens du terme. Exigence totale et jamais d'auto-satisfaction. C'est hallucinant d'observer son parcours. A l'échelle de la chanson française, c'est comme si on passait de M Pokora à Léo Ferré en plus avant-gardiste encore...
RépondreSupprimerEt encore, tout le monde balise ses débuts avec les Walker Brothers, mais sous le nom de Scott Engel, il a fait ses débuts à 14/15 ans en chantant du rock teeny bop totalement insipide. Soixante ans plus tard, il termine sa carrière en Stockhausen tutoyant Sun O)))).
Juste : wow.
Tilt fait partie des quelques albums pour lesquels j'ai pensé: "OK, mais jamais je ne pourrais finir par aimer un tel album". Comme Trout Mask Replica, des trucs indus.
RépondreSupprimerSauf que, tout comme pour Beefheart, on finit par vraiment plonger dans la musique.g
Si le rock prend généralement des formes carré, triangle ou des ronds, ces chansons font voler en éclat toutes ces formes. Je pense que Scot Walker aura été plus loin que Mark Hollis, surtout quand on pense de là où il est parti. Moi, je pense à Bashung. Quand on ecoute Pizz et l'Imprudence, c'est dur d'imaginer qu'il s'agit du même artiste. Pour Walker, le trait d'union de son œuvre est principalement sa voix.
Pourtant, contrairement à Bashung ou Hollis, il me manquera pas forcément, car les deux avaient quelque chose de terriblement humain dans leur approche musicale. La démesure de Walker l'éloigne du monde des humains que nous sommes, en quelque sorte.
Bonjour Audrey, sur ta vision de Walker "non humain", je ne suis pas trop d'accord avec toi. En privé, il paraît qu'il était extrêmement cordial et très attaché à des rapports humains constructifs. Je te conseille d'aller voir sur YouTube les sessions d'enregistrement de The Drift, en 2006 je crois, où on le voit vraiment très attentionné et très aimable avec les musiciens avec qui il joue. Et c'est de notoriété qu'il était vraiment très gentil avec les rares journalistes qui voulaient (et pouvaient !)l'interroger. Simplement, il se protégeait énormément de l'extérieur. Comme Hollis. Crainte de tomber dans le business répétitif des albums/promos. Et donc il passait forcément pour un ours aux yeux de la majorité... Logique.
SupprimerTu as raison sur sa voix. En fait, sa voix était une sorte de plastique malléable qu'il a façonné à sa manière tout au long de sa carrière : crooner assumé des années 60/70 puis bascule vers les années 80/90 avec des textures instrumentales auxquelles il ajoutait sa voix en complément, comme un élément à mixer et triturer. C'est clairement identifiable sur ses derniers albums, il est vrai beaucoup difficiles d'accès.
Ce qui me fascine chez lui, c'est cet aspect monumental où tout est contrôlé : chanson, voix, arrangements, textures, timbres, etc... Je pense qu'il est vraiment l'un des derniers artistes, avec Bowie, à posséder cette science de "l'art total".
Ce que je voulais dire par "moins humains", c'est que la musique qu'il crée joue avec des émotions ou des sensations assez extrêmes. C'est un peu comme les personnages des grandes tragédies. On est fasciné mais on (ou je me) se sent pas totalement proches d'eux. Il y a comme une distance entre eux et nous du fait même de leur statut.
SupprimerJe trouve que Mark Hollis montre une grande vulnérabilité dans sa voix notamment qui me le rend proche.
Donc rien à voir avec l'individu. Mais son énergie créatrice et la puissance de sa voix donne l'impression contraire d'une sorte de confiance et de force, voire de puissance.
Encore une fois, je l'apprécie beaucoup. J'admire son travail, mais je me sens toute petite à côté contrairement à un Bashung où on sent qu'il nous regarde à notre hauteur avec ses faiblesses. Tout ça , c'est du ressenti mais ça façonne l'affectif que l'on a avec un artiste.
Oui, comme ça je te comprends mieux. C'est vrai qu'il y a un côté 'statue du commandeur' chez lui ! Quelque chose d'antique !
SupprimerAudrey, il y a également Alain Kan, lequel, pour le coup, a vraiment commencé en tant que chanteur à minettes pour, ensuite, énumérer toutes les drogues possibles et inimaginables dans une même chanson!
RépondreSupprimerJ'ai écouté un peu Kan, mais je crois que ça me passe à côté. J'ai l'impression que la musique était un peu secondaire pour lui.
SupprimerJe rebondis sur le post de Jimmy, je découvre, mais oui, mais oui, "SDSS1416+13B (Zercon, A Flagpole Sitter)" un délire, un chef d'oeuvre de l'album "Bish Bosch" et aussi des titres proches de VDGG (dixit Dico Assayas mais c'est pas faux) sur "Nite flights" le titre "The Electrician" ... bon c'est décidé je vais faire un post autour du monsieur, je ne soupçonnais pas la moitié de sa carrière, sans oublier ses croonerie après le SCOTT 4, quand il se prend pour Tony Bennett...
RépondreSupprimerWALKER BROTHERS BOXSET :
Supprimerhttps://forwardwiththesong.blogspot.com/search/label/The%20Walker%20Brothers
Heu...non vraiment je n'ai pas pu l'écouter en entier, mon cerveau à fait Tilt...j'ai au moins essayé.
RépondreSupprimerC'est déjà bien d'avoir essayé... Il en va de certains disques comme de certains livres, ils demandent un supplément d'effort ou de concentration ; peut-être que tu le réécouteras un jour et qu'il passera mieux.
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