Bien
qu'apparus à la fin des années 20, c'est pendant la seconde guerre
mondiale que les big bands ont connu leur heure de gloire aux
États-Unis. En France, ce sont les années noires, l'occupation,
l'isolement. A la Libération, il est trop tard, de nouvelles formes
musicales sont apparues (le be-bop et bientôt le rock’n’roll) et
ces grands ensembles d'au moins 10 musiciens sont économiquement
condamnés, y compris outre-Atlantique.
Rétrospectivement,
les grands orchestres français des années 30 apparaissent comme des
précurseurs, notamment celui de Ray Ventura, construit sur le modèle
du Paul Whiteman Orchestra, la référence de son époque avec sa
section de cordes et ses ensembles vocaux.
Dans
les années 50 et 60, des Big Bands de circonstance sont créés, le
temps d'un enregistrement, d'un concert ou d'un film. Beaucoup de ces
orchestres doivent en effet beaucoup au cinéma, on le voit ici dans Fantastique de Ray Ventura et City life de
Claude Bolling, tiré de la bande-son du dessin animé "Daisy
Town" inspiré de la B.D. Lucky Luke. Mais Ivan
Jullien a lui aussi principalement vécu de son travail avec
l'industrie cinématographique.
D'autres
musiciens se réunissent dans le cadre d'une commande
institutionnelle, c'est le cas du très étrange Bekümmernis, qui
lorgne furieusement du côté d'Igor Stravinski.
L'Orchestre
National de Jazz (O.N.J.) est un cas à part. Créé par Jack Lang, le
modèle économique de l'O.N.J. est calqué sur celui des orchestres
symphoniques nationaux : soutenu par le Ministère de la
Culture, attribué à un Directeur Musical pour une période moyenne
de trois ans, cet orchestre se voit dégagé de toute contrainte de
rentabilité et devient un formidable laboratoire pour des
expérimentations musicales sans limite, au risque d'ailleurs de se
couper d'une partie de son public trop puriste. L'O.N.J. a fêté en
2016 ses trente ans et a connu onze chefs d'orchestre. De telles
expériences existent ailleurs en Europe (Vienne en Autriche,
Barcelone en Catalogne…) mais beaucoup ont tourné court.
Le
grand absent de cette compilation est Laurent Cugny, un acteur
essentiel du jazz en Big Band en France. La raison en vient de cette
manie des musiciens de jazz de faire des morceaux interminables qui
ne rentrent pas dans les 200 Mo impartis par les hébergeurs. C'est
aussi pour cette raison que le morceau de Ray Ventura n'est pas ici
en 320 kbs. Qu'à cela ne tienne, Laurent Cugny aura bientôt son
propre chapitre dans la série des Jazz en France.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Ray Ventura - Fantastique
02 - La Bande A Badault - En Vacances Au Soleil
03 - Claude Bolling - City Life
04 - Jean-Loup Longnon Big Band - Doin' Longnon Thing
05 - Ivan Jullien - Batucada Por Uma Cidade Desconiahecida
06 - Bekümmernis Luc Le Masne - Le Cercle De Pierre
07 - Paris Jazz Big Band - Cataluña
08 - Ornicar Big Band - A L'Année Prochaine
09 - François Jeanneau Pandemonium - Traveling
10 - Jean-Louis Chautemps - Inagrobi's Ram
11 - Orchestre National de Jazz 1987-89 Antoine Hervé - Babel Tower
12 - Orchestre National de Jazz 2014-17 Olivier Benoît - A Sculpture Out Of Tune
MP3 (320 kbps) + front cover
COOL 56