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lundi 11 septembre 2017

Jazz En France - Volume VI : Big bands [HMC. 2017]



Bien qu'apparus à la fin des années 20, c'est pendant la seconde guerre mondiale que les big bands ont connu leur heure de gloire aux États-Unis. En France, ce sont les années noires, l'occupation, l'isolement. A la Libération, il est trop tard, de nouvelles formes musicales sont apparues (le be-bop et bientôt le rock’n’roll) et ces grands ensembles d'au moins 10 musiciens sont économiquement condamnés, y compris outre-Atlantique.

Rétrospectivement, les grands orchestres français des années 30 apparaissent comme des précurseurs, notamment celui de Ray Ventura, construit sur le modèle du Paul Whiteman Orchestra, la référence de son époque avec sa section de cordes et ses ensembles vocaux.

Dans les années 50 et 60, des Big Bands de circonstance sont créés, le temps d'un enregistrement, d'un concert ou d'un film. Beaucoup de ces orchestres doivent en effet beaucoup au cinéma, on le voit ici dans Fantastique de Ray Ventura et City life de Claude Bolling, tiré de la bande-son du dessin animé "Daisy Town" inspiré de la B.D. Lucky Luke. Mais Ivan Jullien a lui aussi principalement vécu de son travail avec l'industrie cinématographique.

D'autres musiciens se réunissent dans le cadre d'une commande institutionnelle, c'est le cas du très étrange Bekümmernis, qui lorgne furieusement du côté d'Igor Stravinski.

L'Orchestre National de Jazz (O.N.J.) est un cas à part. Créé par Jack Lang, le modèle économique de l'O.N.J. est calqué sur celui des orchestres symphoniques nationaux : soutenu par le Ministère de la Culture, attribué à un Directeur Musical pour une période moyenne de trois ans, cet orchestre se voit dégagé de toute contrainte de rentabilité et devient un formidable laboratoire pour des expérimentations musicales sans limite, au risque d'ailleurs de se couper d'une partie de son public trop puriste. L'O.N.J. a fêté en 2016 ses trente ans et a connu onze chefs d'orchestre. De telles expériences existent ailleurs en Europe (Vienne en Autriche, Barcelone en Catalogne…) mais beaucoup ont tourné court.

Le grand absent de cette compilation est Laurent Cugny, un acteur essentiel du jazz en Big Band en France. La raison en vient de cette manie des musiciens de jazz de faire des morceaux interminables qui ne rentrent pas dans les 200 Mo impartis par les hébergeurs. C'est aussi pour cette raison que le morceau de Ray Ventura n'est pas ici en 320 kbs. Qu'à cela ne tienne, Laurent Cugny aura bientôt son propre chapitre dans la série des Jazz en France.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]



01 - Ray Ventura - Fantastique
02 - La Bande A Badault - En Vacances Au Soleil
03 - Claude Bolling - City Life
04 - Jean-Loup Longnon Big Band - Doin' Longnon Thing
05 - Ivan Jullien - Batucada Por Uma Cidade Desconiahecida
06 - Bekümmernis Luc Le Masne - Le Cercle De Pierre
07 - Paris Jazz Big Band - Cataluña
08 - Ornicar Big Band - A L'Année Prochaine
09 - François Jeanneau Pandemonium - Traveling
10 - Jean-Louis Chautemps - Inagrobi's Ram
11 - Orchestre National de Jazz 1987-89 Antoine Hervé - Babel Tower
12 - Orchestre National de Jazz 2014-17 Olivier Benoît - A Sculpture Out Of Tune
MP3 (320 kbps) + front cover
COOL 56