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lundi 30 octobre 2017

HÜSKER DÜ ~ Zen Arcade [1984]


"I Was Standing By The Sea."
Où il sera question de double-albums. Mais pas que. De Bob Mould aussi il sera question, je vous ai déjà emmerdé avec Bob Mould, les plus anciens d’entre vous s’en souviendront. Double nickels on the dime, en voilà un fameux de double-album. Écrit en tout petit au dos de sa jaquette : "Take That, Hüskers !" Ce n’était là qu’un message hautement révérencieux des Minutemen à leurs collègues de label qui venaient de les mettre sur le cul avec ce Zen arcade de feu et les auront incités à sortir eux-même ce double-album de, euh… feu (là je parle de Double nickels, vous suivez ?) Tiens, à-propos de révérence on peut pas dire que ce soit le le fort de Paulo et ses Mats et pourtant, ce putain de morceau sur leur premier album: Something to Dü, vous faut un dessin ? Le voilà le dessin : les Replacements ne seraient pas devenus le plus Grand Groupe du Monde (de 1987) s’ils n’avaient pas longtemps ferraillé avec le Plus Grand Groupe du Monde (de 1984). Les murs du First Avenue et son annexe 7th Street Entry en tremblent encore 40 ans plus tard, sacré vivier que cette Minneapolis Area dans les 80’s. C’est pas le fantôme de Roger Nelson qui dira le contraire. Greg Norton lui (c’est le troisième larron) nous expliquera tout ça en renvoyant l’ascenseur dans ce fameux Color me obsessed dont je vous ai tant perlé mais que vous avez pourtant oublié. Un putain de bassiste ce Norton ! Mais revenons donc à Zen arcade. Où il ne sera par contre pas question de producteur  ni de production. Je sais que beaucoup d’entre vous êtes attachés aux plus brillants spécimens de la profession, moi aussi mais c’est juste pour ramener ma science, en fait bien-produit mal-produit je m’en carre tant qu’on a l’émotion (et des trucs à raconter …) Donc là pas d’inquiétude, faut dire que le budget du truc s’est élevé à 3200$ TTC. Même en 83 c’est un peu comme au tribunal, quand t’as pas un rond tu prends l’avocat commis d’office, là c’est le producteur-maison de chez SST. J’ai bien lu son nom mais je lai oublié et je suis sûr que vous ne me le réclamerez pas. Je dis 83 parce que c’est l’année de son enregistrement, il est bien sorti en 84. Enfin, l’année… le mois plutôt, octobre. Enfin le mois… 40 heures pour l’enregistrer (tout en une seule prise à 2-3 morceaux près), 40 autres pour le mixer et c’est parti. Où l’on découvre qu’il n’est pas besoin de Producteur pour construire un Mur du Son. Et l’anéantir dans la foulée, comme un barrage qui explose et déverse son maelström, sauf qu’ici il est incandescent. Laissez-vous emporter de bout en bout, c’est impératif, pour comprendre comment les Hüskers ont pu en arriver là. Vous entendrez les heures passées à improviser/répéter dans cette église devenue squat à Saint-Paul la jumelle. Vous suivrez l’itinéraire de cet ado qui cherche à s’extirper d’un quotidien glauque, désespéré et violent pour une vie meilleure… mais je n’irai pas plus loin. S’il vous en prend l’envie vous trouverez ailleurs tous les détails de cette histoire. Car non cet album n’est pas que double, c’est aussi un concept. Un Quadrophenia thrash, oui avec deux h, ai-je lu quelque part … Mais ce seront là des Who dépenaillés, affamés et débarrassés de tout superflu tel que Roger Daltrey. Aaahhhh je vous entend déjà gueuler là mais j’m’en fous j’en démordrai pas. On garde Entwistle bien sûr, voir plus haut. Quant à Moon je vous laisse poursuivre.Où non, l’analogie n’est pas stupide entre ces double-albums, mais jamais je ne citerai  Tommy. Comme il se doit dans ces cas-là (le concept) et ne m’en voulez pas si j'insiste, il est impératif de s’immerger totalement et d’enchaîner les morceaux de bout en bout, interludes acoustiques où à cordes y compris. La récompense c’est que si vous tenez jusque-là le dernier vous laissera sonnés, hagards, perdus, c’est une promesse. Où donc il ne sera pas question d’isoler telle ou telle chanson. A moins que… à moins que je ne vous parle de ce truc que je me passe en boucle depuis des semaines et croyez-moi j’exagère pas : en boucle. Bah ouais moi j’le connais le concept je m’autorise des écarts. Enfin, je m’autorise rien, je suis juste envoûté par Pink turns to blue, ses lyrics terrifiants, son imparable refrain et ce court solo à ranger dans ce que Bob Mould cet étonnant ferrailleur hardcore a produit de meilleur, sans esbroufe aucune, pas le genre de la maison, hey, quand il faut le sortir en concert à 200 à l’heure il… sort. C’est pourtant son alter-ego (et batteur extraordinaire, et futur ennemi mortel…) qui a composé et illumine de son aura ce diamant radio-actif et désespéré. Grant Hart est un génie que j’ai honte d’avoir longtemps négligé, aveuglé que j’étais par Mould et son parcours/discours implacable/impeccable. Il m’a véritablement conquis, le mot est faible, en 2013 à la sortie de The Argument cet immense double-concept-album (bingo !) basé sur une nouvelle de John Milton et un inédit de William Burroughs. Ce disque j’ai longtemps voulu vous en parler mais je ne savais pas comment l’aborder. Son côté cérébral peut-être, ce qui est loin d’être une insulte je m’empresse de le préciser, je ne me sentais juste pas à la hauteur. Mais voilà, aujourd’hui j’avais besoin de me livrer un peu et je n’ai rien trouvé de plus adapté que Zen arcade et son déluge de coups et blessures électriques. Et cérébraux, oui, cérébraux aussi. Grant Hart et moi sommes nés la même année (et un 18, chiffre-clé pour moi) mais depuis le 13 septembre dernier il n’aura plus jamais le même âge que moi. Où même sous un déluge certains coups font plus mal que d’autres.
Everett W. GILLES [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]



01 - Something I Learned Today
02 - Broken Home, Broken Heart
03 - Never Talking To You Again
04 - Chartered Trips
05 - Dreams Reoccurring
06 - Indecision Time
07 - Hare Krsna
08 - Beyond The Threshold
09 - Pride
10 - I'll Never Forget You
11 - The Biggest Lie
12 - What's Going On
13 - Masochism World
14 - Standing By The Sea
15 - Somewhere
16 - One Step At A Time
17 - Pink Turns To Blue
18 - Newest Industry
19 - Monday Will Never Be The Same
20 - Whatever
21 - The Tooth Fairy And The Princess
22 - Turn On The News
23 - Turn On The News
24 - Reoccurring Dreams
MP3 (128 kbps) (par respect pour ce son brûlant qui ne tolérera rien d’autre) + front cover



jeudi 26 octobre 2017

THE PALE FOUNTAINS ~ Pacific Street [1984]


Dans un coin de Liverpool, Michael Head tient toujours debout et continue encore d’écrire des chansons. De vraies chansons. Vous savez, de celles que lui seul peut écrire et chanter, malgré les blessures, les dépressions, l’alcool ou l’héroïne… Bien sûr, il peut toujours tomber, se faire mal, mais le talent est là, unique, splendide, fragile, et tout ça tient à un fil. Michael Head tient toujours debout et continue d’écrire des chansons et cela tient du miracle, surtout quand d’autres que lui continuent sans talents ou se taisent parce qu’ils s'est échappé depuis fort longtemps (ou feraient mieux de s’abstenir). Je ne vous propose pas son dernier album qui vient de sortir, car vous ferez certainement une bonne action en l'achetant, mais le premier disque de son premier groupe, les Pale Fountains. Certes, le son pourra vous paraître ingrat, mais quiconque possède une oreille aguerrie saura y trouver d’impérissables trésors. A l’époque, ce disque était une totale anomalie, influence de bossa nova, de Burt Bacarach ou de Love, et des envies folles de prendre le large. Et, bien sûr, il y a cette voix, généreuse, qui vole et décolle et qui nous emporte. Aujourd’hui, elle n’a plus ce rayonnant éclat, mais le poids d’une vie sans doute gâchée et tiraillée par de vilains démons, avec ce voile que seules possèdent les âmes blessées et cabossées par la vie. Quelque chose également de déchirant à ne vouloir sombrer. Ou, pire, se résigner. Mais on s’en fout, même tout cabossé, Michael Head tient toujours debout et continue encore d’écrire des chansons. De vraies chansons avec ses doigts inspirés par des muses prodigieuses et sa voix d’or restée pourtant lumineuse dans les ténèbres. Des chansons qui, elles seules, ont sans doute eu ce curieux pouvoir de le faire encore tenir debout. Michael Head tient toujours debout parmi nous et continue toujours d’écrire de vraies et immenses chansons. Et c’est tout simplement beau car rien n’est définitivement et infiniment plus humain que ce cœur qui se bat et se débat avec si peu, au lieu de battre encore et encore comme le font si naturellement ceux des autres.
Audrey SONGEVAL [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]


01 - Reach
02 - Something On My Mind
03 - Unless
04 - Southbound Excursion
05 - Natural
06 - Faithful Pillow (Pt. 1)
07 - You'll Start A War
08 - Beyond Fridays Field
09 - Abergele Next Time
10 - Crazier
11 - Faithful Pillow (Pt. 2)
12 - Palm Of My Hand
13 - Love's A Beautiful Place
14 - Meadow Of Love
15 - Thank You
MP3 (320 kbps) + front cover


mardi 24 octobre 2017

LEE HAZLEWOOD - ANN-MARGRET ~ The Cowboy And The Lady [1969]


Ce disque nous invite à un improbable rodéo au milieu des étoiles ! Le moustachu est l'un des grands sorciers de l'Histoire, rien ne lui est interdit, pas même de se lancer dans un western lysergique en la délicieuse compagnie d'Ann-Margret, une bonne copine d'Elvis. A chaque instant, on s'attend à voir débarquer une armée de martiens chevauchant des licornes métalliques !
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]  


01 - Am I That Easy To Forget
02 - Only Mama That'll Walk The Line
03 - Greyhound Bus Depot
04 - Walk On Out Of My Mind
05 - Hangin' On
06 - Victims Of The Night
07 - Break My Mind
08 - You Can't Imagine
09 - Sweet Thing
10 - No Regrets
11 - Dark End Of The Street
12 - You Turned My Head Around
13 - It's A Nice World To Visit (But Not To Live In)
14 - Sleep In The Grass
15 - Chico
16 - Sam
17 - He Rode Away [Backing Track]
MP3 (320 kbps) + front cover



jeudi 19 octobre 2017

P.P. ARNOLD ~ The Turning Tide [2017]


Grosse affaire, très grosse affaire... Maintenant que tout (ou presque) a été réédité sous les formes les plus diverses et variées, des labels plus finauds que la moyenne n'hésitent plus à descendre dans la Grande Crypte Secrète des Trésors Oubliés. Quelques semaines après le chef-d'oeuvre inédit de Dion, on nous propose carrément un album de Patricia Ann Cole, déesse mieux connue sous le nom de P.P. Arnold... Je suis resté évanoui quelques heures rien qu'en voyant la pochette ! Patricia fut élevée à la meilleure (quoique difficile) école, celle des Ikettes du couple Turner. En tournée anglaise avec le duo sulfureux, elle décida de demeurer à Londres dans l'espoir de se lancer en solo. Aussitôt, Mick Jagger la pris sous son aile et la présenta à Andrew Long Oldham, manager des Stones et grand manitou du label Immediate qui signa la belle... immédiatement ! Elle devint copine avec les Small Faces et Chris Farlowe (ce qui démontre son absolu bon goût !) et éclaboussa l'univers avec deux albums d'une classe folle. Las, le monde est cruel, les hommes sont sourds et Immediate connaissait des problèmes financiers... Bientôt, on ne retrouvera son nom qu'écrit en tout petit sur les pochettes des autres (Humble Pie, Nick Drake, Dr. John...). Ce Turning tide échappé du néant m'a expédié dans des sphères émotionnelles rares. Patricia ne tombe jamais dans le "trop" : jamais trop chatte, jamais trop tigresse, jamais trop soyeuse, jamais tout ce que vous voudrez ! Elle est la grande voix soul hyper sexy, naturelle et innocente qui vous pressure le cœur même quand vous n'en pouvez plus ! You can't always get what you want de qui vous savez arrive à son terme, je crois que je ne vais pas pouvoir m'empêcher d'appuyer sur la touche repeat. Je vous souhaite bien du plaisir !
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]     


01 - Medicated Goo
02 - Born
03 - If This Were My World
04 - High And Windy Mountain
05 - Spinning Wheel
06 - Bury Me Down By The River
07 - Children Of The Last War
08 - Brand New Day
09 - The Turning Tide
10 - You've Made Me So Very Happy
11 - Give A Hand Take A Hand
12 - Happiness
13 - You Can't Always Get What You Want
MP3 (320 kbps) + front cover
COOL 68


mardi 17 octobre 2017

Jazz En France - Volume VII : Laurent Cugny [HMC. 2017]


En complément du précédent post concernant les Big Bands en France, voici un florilège de l'un des meilleurs grands orchestres de jazz français, le Big Band Lumière dirigé par le pianiste Laurent Cugny. Fondé en 1979, le Big Band Lumière et Laurent Cugny se dévoilent aux yeux du public à l'occasion de la sortie du premier album de la grande formation en 1981. Puis Laurent Cugny fait venir en France l'immense arrangeur Gil Evans avec lequel il grave deux albums en 1987. Gil Evans traverse à ce moment-là la pire traversée du désert de son existence, travaillant à la composition de bandes-son pour le cinéma, un travail qu'il déteste. La collaboration avec Laurent Cugny sera l'une des dernières joies du grand musicien qui nous quitte l'année suivante. Laurent Cugny publie deux ans plus tard une biographie de Gil Evans. De 1994 à 1997, Laurent Cugny se voit confiée la direction de l'Orchestre National de Jazz, une création de Jack Lang. Il fait venir tous ses fidèles collaborateurs et signe les pages parmi les plus réussies de toute l'histoire de l'O.N.J. Ayant remis les clefs de l'O.N.J. à Didier Levallet, Laurent reprend son travail avec le Big Band Lumière, crée un opéra-jazz, enseigne l'histoire du jazz à la Sorbonne et signe aux Editions Outre-Mesure un livre de référence sur l'histoire du jazz en France des origines à 1929. Un tome 2 initialement prévu ne verra jamais le jour, l'éditeur ayant déposé le bilan. En 2014, Laurent fonde le Gil Evans Paris Workshop, une formation moyenne destinée à faire revivre les compositions et les arrangements de Gil Evans. Les onze titres que je vous présente ici recouvrent trente-cinq ans de la carrière de Laurent Cugny, du très rare vinyle Eaux fortes que j'ai rippé pour l'occasion, jusqu'au dernier album du Gil Evans Paris Workshop.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]


01 - Gil Evans & Laurent Cugny - Stone Free
02 - Laurent Cugny & Big Band Lumière - Door To The River
03 - O.N.J. - Right Off
04 - Laurent Cugny - Cobalt
05 - Gil Evans Paris Workshop - King Porter Stomp
06 - Gil Evans & Laurent Cugny - Zee Zee
07 - Laurent Cugny - Lady Like Yours
08 - O.N.J. - Red China Blues
09 - O.N.J. - Theme From ''Joy House''
10 - Laurent Cugny - Orgone
11 - O.N.J. - It's About That Time
MP3 (320 kbps) + front cover





jeudi 12 octobre 2017

PORTFOLIO : Cool Friends (Part. 3)











Parce que, parfois, une jolie photographie fait autant de bien qu'une belle chanson...

1. Lou Reed & Garland Jeffreys ; 2. Brigitte Bardot & Nino Ferrer ; 3. Billie Holiday & Louis Armstrong ; 4. Jeanne Moreau & Miles Davis ; 5. Alain Bashung & Daniel Darc ; 6. David Bowie & Keith Moon ; 7. Debbie Harry & Chuck Berry ; 8. Gene Vincent & Vince taylor ; 9. Françoise Hardy & Bob Dylan ; 10. Ian McCulloch & Morrissey.

Rencontres éphémères, partages musicaux, respects mutuels ou véritables amitiés... Avec un bon accompagnement, vous devriez pouvoir vous faire votre propre court métrage... 
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]  






mercredi 11 octobre 2017

LAURENT DE WILDE ~ New Monk Trio [2017]


Je suis un vieux benêt sentimental ! Aussi, quand des gens de qualité rendent hommage à l'une de mes idoles, c'est comme si l'on me griffait le cœur avec des ongles vernis au jus d'amour ! Je vais doucement m'effacer pour laisser Laurent de Wilde vous présenter son délicieux projets...
Jimmy JIMMY  

"En cette année 2017, nous célébrons le centenaire de la naissance du pianiste et compositeur Thelonious Monk. Dire qu’il a joué un grand rôle dans l’histoire du jazz est un euphémisme : à la fois au centre de la révolution collective du be bop tout en étant le chantre incontesté d’un individualisme musical qu’aucun zélote n’arrivera jamais à imiter, son héritage perdure et nourrit chaque nouvelle génération de musicien comme nul autre jazzman ne l’a fait avant ou après lui.
Il y a vingt ans, je publiai un livre sur sa vie et son œuvre : Monk qui connut un chaleureux succès et, depuis lors, il ne s’est passé de mois sans que l’on me demande quand j’enregistrerai un disque dédié à ses compositions. C’était pour moi un réel embarras : après avoir passé une partie conséquente de mon existence à étudier les multiples facettes de son génie et à en partager l’émerveillement avec mes contemporains, il m’était très difficile de me convaincre de la nécessité d’une reprise de ses titres, qui paraphraserait sans grâce l’éblouissante et singulière perfection de ses interprétations.
Mais les années passant, je me suis progressivement habitué à emprunter quelques pièces de son répertoire pour les couler dans l’esprit musical de mon groupe du moment (Off minor et Jackie-ing en acoustique, Shuffle boil et Epistrophy en électronique). Parallèlement, voici vingt ans que mes disques ne contiennent quasiment que des compositions originales - les précédents étaient constitués de standards réarrangés - et je me suis progressivement habitué à la sensation d’avoir un son et une couleur à moi qui se retrouvaient dans chacun de mes enregistrements.
C’est dans ce contexte que, voyant arriver la date historique de la naissance de Thelonious, je me suis convaincu que le moment était venu pour moi de lui rendre hommage à ma façon : en reprenant ses mélodies et en les réarrangeant avec ma modeste palette de couleurs personnelle, recomposant parfois sa musique, choisissant pour cela un terrain qui m’est agréable et familier, le trio.
Le choix de Jérôme Regard à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie semblait couler de source : partenaires depuis plusieurs années de mon trio Over the Clouds, c’est également en leur compagnie que s’est constitué le spectacle Ce que le Djazz fait à ma Djambe autour de l’acteur Jacques Gamblin. Leur joie de jouer et leur impressionnante créativité musicale restent toujours pour moi un émerveillement et je suis absolument enchanté de les compter à mes côtés.
L’ingénieur du son de la session est Dominique Poutet, alias Otisto 23, partenaire depuis dix ans de notre aventure sonore Superfly associant piano, ordinateur et vidéo. Virtuose de l’ordinateur en live, il excelle également à enregistrer la musique acoustique dont il comprend intimement les ressorts et les enjeux : sa présence à nos côtés était incontournable.
J’ai choisi dans le répertoire de Monk les compositions qui me semblaient les plus propices à des interprétations-déformations-relectures. Modifications du tempo original, altérations des formes, éclatement des harmonies, rapprochement de plusieurs mélodies dans un seul morceau furent quelques uns des outils à ma disposition. Enfin, j’ai préféré privilégier les formats courts dont Thelonious était friand à ses débuts et dont j’apprécie également l’impérieuse contrainte de clarté." 
Laurent de WILDE  


01 - Misterioso
02 - Round Midnight
03 - Monk's Mood
04 - Thelonious
05 - Pannonica
06 - Tune for T.
07 - Monk's Mix
08 - Four In One
09 - Reflections
10 - Coming On The Hudson
11 - Locomotive
12 - Friday The 13th
MP3 (320 kbps) + front cover


lundi 9 octobre 2017

THE REPLACEMENTS ~ For Sale - Live At Maxwell's 1986 [2CD] [2017]


Le rock'n'roll n'a jamais eu le sérieux pour vocation (c'est pourquoi il est toujours aussi amusant de moquer la prétention des progueux et des jazzrockeux). Tout au contraire, cet idiome sauvage fut et sera toujours notre lot de consolation face aux trop graves problèmes de l’existence. Partant de ce principe, il devait nécessairement attiré son lot de branleurs magnifiques. Ceux qui suivirent le parcours des Replacements n'auront pas manqué de constater à quel point ils étaient doués pour saccager chaque nouvelle chance de voir leur public grossir. Désolé pour les amateurs de plans de carrières, ces gars-là ne ressemblaient pas vraiment à des banquiers... Tout un chacun à son idée de la classe ultime. Ce live, échappé des limbes, prouve une fois encore que les Replacements étaient les dignes héritiers (ou les lointains petits cousins américains) des merveilleusement bordéliques Faces, avec un seul mot d'ordre : jouir et faire jouir (excusez du peu). Les dérapages incontrôlés ne se comptent pas, mais les refrains en forme d'accroche-cœur non plus. 
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]      


CD1 :
01 - Hayday
02 - Color Me Impressed
03 - Dose Of Thunder
04 - Fox On The Run
05 - Hold My Life
06 - I Will Dare
07 - Favorite Thing
08 - Unsatisfied
09 - Can't Hardly Wait
10 - Tommy Gets His Tonsils Out
11 - Takin A Ride
12 - Bastards Of Young
13 - Kiss Me On The Bus
14 - Black Diamond
CD2 :
01 - Johnny's Gonna Die
02 - Otto
03 - I'm In Trouble
04 - Left Of The Dial
05 - God Damn Job
06 - Answering Machine
07 - Waitress In The Sky
08 - Take Me Down To The Hospital
09 - Gary's Got A Boner
10 - If Only You Were Lonely
11 - Baby Strange
12 - Hitchin' A Ride
13 - Nowhere Man
14 - Go
15 - Fuck School
MP3 (320 kbps) + artwork


mercredi 4 octobre 2017

KAREN DALTON ~ It's So hard To Tell Who's Going To Love You The Best [1969]


La réédition de ce chef-d'oeuvre en CD fit l'effet d'une bombe (sentimentale). Karen Dalton était née pour caresser les étoiles, elle termina sa courte course la tête dans le caniveau. La faute à pas de chance, je suppose. Mais il est nul besoin de contes et légendes ou d'un macabre voyeurisme pour s'enivrer aux effluves de cet album bouleversant. Un matheux résumerait rapidement l'affaire : une fille chantant comme la petite sœur de Billie tout en s'accompagnant à la guitare ou en banjo (avec quelques discrètes ornementations)... C'est tout, c'est peu, mais c'est Tout. L'innocente Karen tarda longuement avant d'accepter de se rendre en studio, elle devait penser que le microsillon risquait de dénaturer son art si fragile. Les chansons ne sont même pas d'elle, se sont des airs traditionnels ou des offrandes de copains, mais la sauce qu'elle y met n'a toujours pas trouvé de nom. Chaque titre vous flanque un coup de hache magique et vous fend l'âme en deux ! Le moindre couplet ressemble à une insensée complication de lumière folle et de mélancolie. Cet album n'est pas un disque, c'est un trésor de chevet à apprendre de tout son cœur.  
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]    


01 - Little Bit Of Rain
02 - Sweet Substitute
03 - Ribbon Bow
04 - I Love You More Than Words Can Say
05 - In The Evening (It's So Hard...)
06 - Blues On The Ceiling
07 - It's Hurts Me Too
08 - How Did The Feeling Feel To You
09 - Right, Wrong Or Ready
10 - Down On The Street (Don't You Follow Me Down)
MP3 (320 kbps) + artwork