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mardi 29 janvier 2019

BOB MOULD ~ Sunshine Rock [2019]


Sunshine rock ? Qu'est-ce donc que ce titre, l'ami Bob aurait-il redécouvert les lumineuses splendeurs des premiers Beach Boys ou des Mamas And Papas ? Parce que, personnellement, le Mould, je me le suis toujours imaginé en conducteur de train fonçant dans la nuit et sous la pluie sans trop se soucier de marquer des arrêts à chaque gare rencontrée. Dans les milieux autorisés, on murmure que l'homme se serait astreint à une cure de soleil après la disparition de Grant Hart (batteur de Hüsker Dü (pour les cancres qui auraient du mal à suivre)), histoire de sécher quelques plaies encore sanguinolentes. L'homme a fui l'Amérique de son vilain président pour gagner Berlin (bien connue pour ses rivages ensoleillés !) et nous propose donc ce nouveau chapitre qui interroge. Soyons franc, à l'exception de la chanson d'ouverture qui laisse filtrer quelques magnifiques rayons, le final qui lui rend la pareille et un titre superbement épuré au milieu du parcours, vous pouvez vous y risquer sans crème à bronzer avec filtre anti-UV ! Parce que, pour le reste, on retrouve notre conducteur de train fonçant dans la nuit et sous la pluie sans trop se soucier de marquer des arrêts à chaque gare rencontrée. Et c'est très bien ainsi. De toute votre vie, vous n'avez entendu un type mettant autant de cœur à s'égosiller comme un sourd. Le gars est finaud : il offre le disque de l'année dès janvier, ainsi les dresseurs de liste auront le temps de l'oublier d'ici Noël prochain. Car, oui, même si ça devient lassant de le répéter, Bob Mould vient encore d'ajouter un chef-d’œuvre à son impeccable discographie. En ce qui me concerne, j'éprouve toujours quelque difficulté avec les types qui ne peuvent pas s'empêcher de jouer très vite et très fort ; Bob et ses potes (la section rythmique est à se damner !) jouent encore plus vite et plus fort que ça, mais ils ne donnent jamais l'impression de vouloir se jeter bêtement dans le premier fossé venu. Je sais que c'est peine perdue, mais tous les metalleux et tous les hardcoreux seraient bien avisés d'écouter ce disque au petit-déjeuner. Même si les gamins du monde entier s'en battent l’œil et les oreilles, on ne pourra toujours pas prétendre que le rock est définitivement mort tant qu'un Bob Mould inventera de nouveaux accords toujours plus déraisonnables. Sunshine rock ? Le soleil se trouve dans le palpitant et les tripes de ce grand homme et il va vous inonder de bonheur. 
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]    

     
01 - Sunshine Rock
02 - What Do You Want Me To Do
03 - Sunny Love Song
04 - Thirty Dozen Roses
05 - The Final Years
06 - Irrational Poison
07 - I Fought
08 - Sin King
09 - Lost Faith
10 - Camp Sunshine
11 - Send Me A Postcard
12 - Western Sunset
MP3 (320 kbps) + front cover 

 
 

lundi 28 janvier 2019

Le Disque D'Une Vie...


Que se passe-t-il quand les yeux ne voient plus, que le cœur ne souffre plus et que les mots se taisent ? On avance dans le noir en silence et on se cogne la tête un peu partout. Il y a des jours où j’aimerais me cogner ainsi la tête, parce que, quoi qu’il arrive, la douleur prouverait qu'on est en vie. Je vous avoue que j’ignore pourquoi je vous dis ça, ni où cela va me mener. L’idée est là, avancer sur une corde au milieu du vide, juste pour le frisson de pouvoir tomber et, si jamais j’arrivais de l’autre côté, trouver le disque que je poserai alors sur ma platine. Or, à cet instant, pour être honnête, j’ignore encore quelle serait la pochette que je choisirai. Et c’est le but, et ce serait aussi le vôtre que de le trouver avant que ce billet ne se termine. J’écris cette chronique avec vous, sur le fil du rasoir. Sans tricher. Quel disque me sortirait de tout ça ? De cette envie de crier. Ou qui m’inspirait pour me battre encore pour quelque chose qui en vaudrait la peine. Je n’ose me dire que je suis certainement à mi-parcours. Pour tout vous dire, j’ignore encore si j’y arriverai, même que c’est un peu bête d’avoir peur pour ça. Depuis quelques pas déjà, la corde semble se détendre sous mon poids. Je tangue davantage, ça bouge, mes jambes tremblent. Mes bras s’élèvent de part et d’autre pour lutter contre la précarité de mon équilibre. Chaque pas que je fais devient plus hésitant parce que je suis soudain infiniment vulnérable. J’aimerais me dire que tout ça est ridicule, sauf que je ne peux plus reculer, car cela ne servirait à rien maintenant. Je suis allée trop loin. D’ailleurs, vous pouvez sans doute vous retourner vous aussi, et apercevoir, tout comme moi, que partout autour de nous, il n’y a que le vide. Un vide effrayant parce qu’il est aussi en chacun de nous. Mais, quelque part, un truc bizarre est en train de se passer, des images, des sons, de sensations enfouies et oubliées de l’adolescence commencent à émerger. Tout ça bizarrement intact. Des envies de se dire qu’on est différent des autres, qu’un jour il y a eu une musique en nous qui nous a défini à jamais. Et c’est bon signe : mon cœur bat plus fort. Et puis, l’autre versant s’approche. Rester calme. Ne pas accélérer. Et surtout ne pas tomber maintenant, ce serait trop bête. A nouveau, j’ai envie d’écouter de la musique. Vous savez, de celle qui compte. Du style : « Croix de bois, crois de fer, j’irai en enfer ». Une musique forte. Trépidante et poignante. Je suis en vie, et je n’ai plus envie de me cogner la tête, juste de poser mon pied sur la terre ferme. Déjà ma main meure de parcourir le carton glacée et d’extraire de la fente étroite la fragile et précieuse galette noire. Et vous aussi avez sans doute la sensation entre vos doigts de cette pochette, peu importe ce qu’elle est, et peu importe surtout le goût des autres, car ce qu’elle contient vous a un jour façonné. C’est pour nous un refuge éternel qui se refuse de sombrer et tout ça compte à cet instant plus que tout. Et comme moi, j’espère que votre pied s’est à présent posé sur le sol et que, déjà, vous parviens à l’oreille les premiers grésillements que produit alors la pointe du diamant. Et, pour tout vous dire, moi, j’ai même triché : j’ai directement commencé par la face b…. Juste pour le plaisir qu’en moi la musique résonne plus fort. Alors voilà, aujourd’hui, ce disque pour moi, ça a été celui-là. Et pour vous ?
Audrey SONGEVAL [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]

jeudi 24 janvier 2019

BUZZCOCKS ~ Singles Going Steady [C. 1979 (2001 Remastered)]


La belle et innocente jeunesse ne s'économise pas. Après un premier e.p. orgasmique [facile !] et une dizaine de concerts seulement, Howard Devoto quitte le groupe pour aller former Magazine. Que foutre ! Steve Diggle passe de la quatre à la six cordes et les Buzzcocks enregistrent rien de moins que deux albums extraordinaires et une poignée de singles fabuleux en moins d'un an. Ce n'est pas de leur faute, les chefs-d’œuvre leur pissent du nez ! Les Buzzcocks sont les punks des punks, ils pervertissent le mouvement en instillant une magnifique dose de pop brindezingue dans leurs hymnes furibards et s'autorisent même quelques chansons d'amour ! Sur certains titres, on dirait des Beatles qui auraient trop écouter Can ! C'est tellement bon, riche et excitant, que je suis parvenu à m'enfiler toutes ses splendeurs un mois à peine après la disparition du génial Pete Shelley (ça, c'est du pseudo chic !) sans trop chialer dans ma bière. Le grand homme m'a toujours fait penser à un autre de mes héros : Steve Marriott. Evidemment, Pete ne possédait pas les mêmes qualités vocales, mais il y avait chez lui cet identique mélange de rage et de tendresse qui bouleverse tant. Absolument délicieux lors de sa parution en 1979, ce florilège généreusement enrichi en 2001 est devenu indispensable.
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]     


01 - Orgasm Addict
02 - What Do I Get
03 - I Don't Mind
04 - Love You More
05 - Ever Fallen In Love
06 - Promises
07 - Everybody's Happy Nowadays
08 - Harmony In My Head
09 - You Say You Don't Love Me [Bonus Track]
10 - Are Everything [Bonus Track]
11 - Strange Thing [Bonus Track]
12 - Running Free [Bonus Track]
13 - What Ever Happened To
14 - Oh Shit!
15 - Autonomy
16 - Noise Annoys
17 - Just Lust
18 - Lipstick
19 - Why Can't I Touch It
20 - Something's Gone Wrong Again
21 - Raison D'Etre [Bonus Track]
22 - Why She's The Girl From The Chainstore [Bonus Track]
23 - Airwaves Dream [Bonus Track]
24 - What Do You Know [Bonus Track]
MP3 (320 kbps) + artwork 

 

     

mardi 22 janvier 2019

DENIS SIRE...


C'est en pensant au superbe livre de Denis Sire : Mon Continental Circus à moi que j'avais écrit ces quelques lignes dans mon feuilleton : "Bon, d'accord,  je ne possède pas le permis moto, mais, dans mes rêves, j’ai participé cent fois au départ sous le déluge du Continental Circus de 1967 ! (Je me plante toujours au premier virage, parce que je porte un casque audio hurlant à plein volume au lieu d'un casque de moto !)"... Je me souviens de son arrivée devant l'Elysée Montmartre avant un concert des Cramps. Il chevauchait une sublime Norton millésimée et portait un cuir, un casque et des lunettes tout aussi rares et magnifiques. Cet homme si connaissait en grands crus. Bonne route vers les étoiles, l'ami...
Jimmy JIMI   




lundi 21 janvier 2019

TOM PETTY & THE HEARTBREAKERS ~ An American Treasure [Deluxe Edition] [Box Set 4 CD 2018]




L’heure est venue de passer à la caisse, le Duke, prépare la monnaie tu vas payer pour ton aveugle ignorance et tes jugements hasardeux.  Tu dois casquer aussi pour le dédain de  tes compatriotes. Et Patti Smith, la vieille hippie, va aussi cracher au bassinet pour les péchés qu’elle n’a pas commis tant qu’à faire ! Mais comment ? Alors qu’on nous abreuve jusqu’à la nausée de  commémorations (les tranchées de Verdun, la momie de Bowie qui revient pour remixer ou faire carrément réenregistrer ses albums les plus mauvais...), plus d’un an après la disparition de ce  monument du rock'n'roll que fut Tom Petty,  aucune rétrospective, aucune couverture, pas une ligne de blog ne lui a été consacrée (ou si peu) que ce soit sur le vieux continent ou sur l’ile maudite sécessionniste qui vénère maintenant l’Americana,  la musique qu’il a lui-même inventée ! J’avais lâché l’affaire Petty au début des années  80  après ses trois premiers albums (trop) impeccables. Un Moon Martin de plus me disais-je à tort. Bien que j’adorasse le binocleux,  je ne le voyais pas non plus  faire une carrière à la Randy Newman. Il faut dire aussi que je n’avais pas beaucoup  le goût pour ces nouveaux adorateurs  de Bob Dylan et surtout celui du New Jersey en grosses bottes de chantier et  bandana  braillant son amour de l’Amérique des blue collars pour finir par michetonner sur Broadway à huit cents dollars le ticket ! Mes préférés resteront à jamais Mott the Hoople  et leur "Dylan Glam", car, au moins, ils n’avaient pas l’outrecuidance de laisser entendre dans la presse qu’ils allaient succéder au "Zim",  il ne manquerait plus que ça pour des anglais ! Donc, au mitan des eighties, j’avais mis dans un sac poubelle tous ces rejetons de MTV,  de Dire Straits à Nirvana  en passant par  les Guns, bien serré la ficelle et balancé le tout dans le container à ordures avant de sombrer dans une amnésie salutaire qui durera plus de quinze années. Ouh, ouh,  je me réveille ! J’ai raté quelque chose ? Ben oui, j’avais raté Tom Petty And The Heartbreakers ! Les Heartbreakers (les vrais) sont un putain de groupe à l’américaine (à ne pas confondre avec la clique d’imposteurs manchots de Johnny  le poudreux qui auront percé, il est vrai, plus d’oreilles que de cœurs). Si on veut chercher une comparaison britannique ce serait The Rumour pour Graham Parker. Mike Campbell, leur artilleur en chef est un guitariste hors pair qui ne fait pas dans l’esbroufe et les "zigouigouis" dans le bas du manche. Plutôt un admirateur du jeu en arpège de Chet Atkins qui s’est mis à collectionner les guitares tel un peintre ferait de ses gouaches pour colorer les morceaux en tonalité de Gretsh hollow body ou de Rickenbacker 12 cordes à la Jim Mc Guinn… Le truc auquel n’aurait jamais pensé Johnny Ramone qui n’utilisait qu’une seule couleur pour barbouiller ses comics. Le patron ne crache pas non plus sur la belle camelote comme l’indispensable Télécaster laquée blanche ou cette Gibson flying V qui lui va si bien qu’elle ressemble à la flèche qu’il darde dans nos cœurs. Benmont Tench aux claviers et l’ex  Stooges (sic !), multi-instrumentiste,  Scott Thurston (depuis 1991) complètent  la colonne vertébrale de ce  groupe extraordinaire qui supporte Petty depuis ses débuts avec Mudcrutch. Si j’ai un conseil à donner à tous les groupes amateurs, essayez de reprendre  un morceau en apparence  simple du style de Refugee et vous allez tout de suite être fixés sur votre capacité à jouer en place. Donc pour me faire pardonner ces errements coupables, je me suis fendu d’un billet pour acheter la version Deluxe (bof)  4CD (sièges en cuir et enceintes Blue tooth) de la compilation posthume : An American Treasure consacrée au grand homme, et je viens ici chez Jimmy en faire profiter le vil peuple ! Je ne vais pas vous faire la description par le menu des soixante-trois titres qui composent ce coffret mais simplement vous dire qu’il retrace les quatre décennies de carrière de Tom Petty : 70’s, 80’s, 90’s, 00’s par le biais d’un assemblage chronologique amoureux de versions live, alternates et inédits des  morceaux  plus intimes de l’immense répertoire de Tom. L’ordonnancement astucieux des morceaux permet d’esquiver le coté fastidieux ou remplissage de l’exercice et laisse observer dans sa chronologie  la maturation intelligente du songwriting de Tom Petty. (Arrête  ces conneries, Duke, tu te prends pour Ungemuth ou quoi !) Ce coffret  conviendra tant aux fans les plus extrêmes qu’aux néophytes émerveillés dont je fais partie. Il a été supervisé par la femme et la fille ainée de Tom Petty sous la baguette des curateurs artistiques que sont les fidèles frères d’armes Mike Campbell, Benmont Tench et Ryan Ulyate qui enregistra et coproduit Petty sur la fin de sa carrière. Une véritable affaire de  famille et de sentiments en hommage à l’un des musiciens les plus cool et talentueux de sa génération. Si vous prêtez une oreille attentive vous pourrez entendre riffer Chuck Berry, carilloner les Byrds, ou les harmonies vocales des Everly Brothers, poindre des soli de guitare inspirés du fantôme de Mick Taylor et de James Burton ou le lyrisme d’un Neil Young. Vous entendrez le "King", Dylan et Brian Wilson, toutes les influences qui ont forgé intimement l’âme de Tom Petty pour en faire un trésor de la musique américaine. Tel  un  Buddy Holly  moderne sorti miraculeusement indemne de son crash. Warren Zanes (Del fuegos), le biographe autorisé de Tom Petty, aura retenu de ses entretiens avec Tom à Malibu que celui-ci lui servait toujours un excellent café. Lorsqu’il le lui fit remarquer, Tom fut vraiment touché et lui révéla que son secret de fabrication provenait de la machine professionnelle Bunn qu’il utilisait couplée  au meilleurs  crus de chez Maxwell (ce n’est pas la peine d’en rajouter).  Un peu comme la musique qu’il façonnait amoureusement. Au pays de la lavasse et des Starbucks, n’est-ce pas là un gage de classe indéniable pour ce sudiste élégant, hélas tant prophète en son pays qu’il demeure mésestimé en Europe.
THE DUKE [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]



CD1 :
01 - Surrender [Outtake, 1976]
02 - Listen To Her Heart [Live At The Record Plant, Sausalito, CA, 4.23.77]
03 - Anything That's Rock'n'roll [Live At Capitol Studios, Hollywood, CA, 11.11.77]
04 - When The Time Comes [2018 Remaster]
05 - You're Gonna Get It [Alternate Version, 1978]
06 - Radio Promotion Spot [1977]
07 - Rockin' Around (With You) [2018 Remaster]
08 - Fooled Again (I Don't Like It) [Alternate Version, 1976]
09 - Breakdown [Live At Capitol Studios, Hollywood, CA, 11.11.77]
10 - The Wild One, Forever [2018 Remaster]
11 - No Second Thoughts [2018 Remaster]
12 - Here Comes My Girl [Alternate Version, 1979]
13 - What Are You Doing In My Life [Alternate Version, 1979]
14 - Louisiana Rain [Alternate Version, 1979]
15 - Lost In Your Eyes [Outtake, 1974]
CD2 :
01 - Keep A Little Soul [Outtake, 1982]
02 - Even The Losers [Live At Rochester Community War Memorial, Rochester, NY, 9.9.89]
03 - Keeping Me Alive [Outtake, 1982]
04 - Don't Treat Me Like A Stranger [2018 Remaster]
05 - The Apartment Song [Demo, 1984]
06 - Concert Intro [Live At The Forum, Inglewood, CA, 6.28.81]
07 - Kings Road [Live At The Forum, Inglewood, CA, 6.28.81]
08 - Clear the Aisles [Live At The Forum, Inglewood, CA, 6.28.81]
09 - A Woman In Love (It's Not Me) [Live At The Forum, Inglewood, CA, 6.28.81]
10 - Straight Into Darkness [Alternate Version, 1982]
11 - You Can Still Change Your Mind [2018 Remaster]
12 - Rebels [Alternate Version, 1985]
13 - Deliver Me [Alternate Version, 1982]
14 - Alright For Now [2018 Remaster]
15 - The Damage You've Done [Alternate Version, 1987]
16 - The Best Of Everything [Alternate Version, 1985]
17 - Walkin' From The Fire [Outtake, 1984]
18 - King Of The Hill [Early Take, 1987]
CD3 : 
01 - I Won't Back Down [Live At The Fillmore, San Francisco, CA, 2.4.87]
02 - Gainesville [Outtake, 1998]
03 - You And I Will Meet Again [2018 Remaster]
04 - Into The Great Wide Open [Live At Oakland-Alameda County Coliseum, Oakland, CA, 11.24.91]
05 - Two Gunslingers [Live At The Beacon Theatre, New York, NY, 5.25.13]
06 - Lonesome Dave [Outtake, 1993]
07 - To Find A Friend [2018 Remaster]
08 - Crawling Back To You [2018 Remaster]
09 - Wake Up Time [Alternate Take, 1992]
10 - Grew Up Fast [2018 Remaster]
11 - I Don't Belong [Outtake, 1998]
12 - Accused Of Love [2018 Remaster]
13 - Lonesome Sundown [2018 Remaster]
14 - Don't Fade On Me [Alternate Take, 1994]
15 - You And Me [Clubhouse Version, 2007]
16 - Have Love Will Travel [2018 Remaster]
17 - Money Becomes King [2018 Remaster]
18 - Bus To Tampa Bay [Outtake, 2011]
19 - Saving Grace [Live At Malibu Performing Arts Center, Malibu, CA, 7.26.06]
20 - Down South [2018 Remaster]
CD4 :
01 - Southern Accents [Live At Stephen C. O'Connell Center, Gainesville, FL, 9.21.06]
02 - Insider [Live At Stephen C. O'Connell Center, Gainesville, FL, 9.21.06]
03 - Two Men Talking [Outtake, 2012]
04 - Fault Lines [2018 Remaster]
05 - Sins Of My Youth [Early Take, 2012]
06 - Good Enough [Alternate Version, 2012]
07 - Something Good Coming [2018 Remaster]
08 - Save Your Water [2018 Remaster]
09 - Like A Diamond [Alternate Version, 2002]
10 - Hungry No More (Live At House Of Blues, Boston, MA, 6.15.16]
MP3 (320 kbps) + artwork


 


 

vendredi 18 janvier 2019

KOFFI ROGER N'GUESSAN, ELANNI & DJAÏ ~ Légère Amertume (Une Histoire Du Thé) [2019]



Comme Jimmy me donne son accord pour parler d’autre chose que de musique (oui, je sais, c’est honteux), j’m’en vais vous causer quelques lignes de Bande Dessinée et, pour une fois, je vais tenter d’être clair et de ne pas digresser.
Enfin, quand je dis que ça ne va pas parler musique, il faut tout de même savoir que l’autre scénariste et moi, nous nous sommes rencontrés sur fond de Manset et que j’écris tout le temps en musique. De fait, il y a bien une bande originale à cet album, mais il me serait bien impossible de vous en faire ne serait-ce qu’une compilation tellement tout s’est enchainé.
A l’origine, nous avons eu une idée scénariste que nous trouvons originale, cette idée s’est baladée de contexte en contexte jusqu’à tomber en Afrique. Ce projet est devenu La Case Blanche, une histoire hard-boiled post première guerre mondiale avec des personnages franchement patibulaires et racistes. Nous avons eu la chance (après plus de dix ans d’écriture et de recherche, le temps de perdre des cheveux mais pas l’espoir en somme) d’être accepté par un éditeur et de trouver un dessinateur africain (je le précise, parce que finalement quand vous vous lancez sur la piste de propos racistes et qu’un artistique africain vous dit : « c’est génial », vous vous dîtes que vous avez visé juste – ou pas loin). Seulement voilà, le dessinateur doit honorer différents contrats. De là, nous voilà participants aux « Contes de Morne Plage », un projet qui nous permet de faire la connaissance de Koffi Roger N’Guessan, un dessinateur au style vif qui enchaine les projets. Il nous demande si on a quelques chose sous le coude et… nous en avons des tas (d’ailleurs, si vous êtes dessinatrice ou dessinateur, n’hésitez pas à faire coucou). Sauf, sauf qu’aucun ne correspond vraiment au style de Koffi. Comme nous sommes deux amateurs de thé, nous voilà lancés dans un scénario autour du thé.
Cette histoire fut vite pensée, vite construite, vite écrite et la mise en case fut également assez rapide (je dirais six mois d’écriture intense et un peu moins d’un an de relecture, réécriture et ajustement au fil des dessins de Koffi). Enfin, tout a coulé de source (c’est mieux de l’eau de source pour le thé de qualité) pour cette histoire. Nous nous sommes basés sur l’une des innombrables versions de l’adage « sucré comme l’amour, amer comme… » pour diviser l’histoire en trois parties, nous avons relié chacune de ces parties à un âge de la vie de notre héroïne, nous avons imaginé un événement formateur ou dramatique en lien avec le thé pour chacune de ces parties pour ensuite venir greffer à tout ça des « histoires dans l’histoire ». Un procédé d’enchâssement, de récits gigognes que l’on apprécie particulièrement et qui nous permettait ici de donner des informations sur la culture du thé ou sur son importance dans l’Histoire sans tomber dans l’essai pontifiant. Pour ne rien vous cacher le plus difficile fut de parvenir à créer des éléments dramatiques courts en très peu de pages et si nous nous sommes séparés le travail pour varier les tonalités des récits, nous nous sommes concentrés sur les transitions entre les récits (ça revient à choisir l’ordre des morceaux sur un album, si vous avez peaufiner deux belles rythmiques, deux ambiances mais que vous les faites s’enchainer trop brutalement ou trop doucement vous n’arriverez pas à la synergie nécessaire… s’pas facile).


Finalement, ça parle d’une petite fille qui reçoit une théière des mains de sa mère (et l’histoire/légende qui accompagne l’objet) au milieu du siècle dernier en Afrique du nord, d’une jeune femme engagée comme reporter de guerre qui apprend dans la douleur que tous les conflits se ressemblent quand il s’agit de faire du profit et d’une femme âgée (pleine de ressources) qui s’échappe d’une visite guidée pour découvrir les secrets du thé chinois. Enfin, vous l’aurez compris ça parle surtout de transmission.
Voilà, la B.D. (comme le secteur littéraire) souffre d’un trop plein de sorties et qu’en prime nous n’avons pas énormément de com’ ou de marketing, on se doute qu’on ne va pas finir millionnaires sur ce coup (d’ailleurs pour celles et ceux qui se poseraient la question, nous avons un pourcentage sur les ventes, pourcentage que nous avons décidé de laisser presque intégralement au dessinateur. Et globalement vivre de la B.D. de nos jours n’est pas chose évidente) mais on se dit que l’album pourrait trouver son public.
YGGDRALIVRE [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]