La
musique classique a elle aussi ses stars. Certains le sont par
leur attitude, leur apparence, leur accoutrement. Ainsi Nigel
Kennedy. D’autres le sont par la façon de mener leur existence,
les abus en tous genres, l’alcool, la drogue. C’est toute
l’histoire de Christian Ferras, violoniste français né au Touquet
en 1933. Enfant prodige du violon, Christian Ferras brûle toutes les
étapes de l’ascension vers la gloire, et ceci dès le lendemain de
la Libération. Il n’a alors que 13 ans. Il accumule les premiers
prix de violon, en donner la liste serait fastidieux. Il joue avec
Georges Enesco, Pierre Barbizet, Herbert von Karajan, Ernest
Ansermet, Pablo Casals, Paul Tortelier. Mais comme souvent chez les stars, Christian est mal dans sa peau, il sombre dans
l’alcoolisme. Il se suicide par défenestration le 14 septembre
1982.
Yehudi
Menuhin est lui aussi un enfant prodige. Sa mère le retire de
l’école à 5 ans pour lui enseigner le violon. Il donne son
premier concert à l’âge de 7 ans, se produit en France dans le
cadre des Concerts Lamoureux à 10 ans. Son jeu se caractérise par
une justesse absolue, un contrôle parfait de l’instrument, loin de
toute virtuosité factice. Humaniste authentique, il joue avec
Benjamin Britten dans les camps de concentration nazis tout juste
libérés. En 1947, il se produit avec Wilhelm Furtwängler pourtant
fortement compromis avec le régime nazi. Profondément ouvert aux
philosophies hindoues, il enregistre en compagnie de Ravi Shankar. Il
tâte du jazz avec Stéphane Grappelli. Il est anobli par la Reine
d’Angleterre en 1985.
Qui
est le doux dingue qui a eu l’idée de rassembler ces deux
musiciens, le feu et la glace, l’écorché vif et le sage hindou
pour une séance d’enregistrement ?
Yehudi
Menuhin et Christian Ferras interprètent le concerto en Ré mineur
"pour deux violons" de J.S. Bach, BWV 1043, accompagnés
par The Robert Masters Chamber Orchestra dirigé par Yehudi Menuhin
lui-même.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Violin Concerto In D Minor BWV 1043 - I. Vivace
02 - Violin Concerto In D Minor BWV 1043 - II. Largo Ma Non Tanto
03 - Violin Concerto In D Minor BWV 1043 - III. Allegro
MP3 (320 kbps) + front cover
FLAC
Woaw le cadeau !!! Deux noms mythiques dans Bach ! J'ai beau être féru des interprétations "historiquement informées" comme on dit aujourd'hui, mais la Musique, c'est la Musique ! Je ne connais pas ces interprétations, mais je fonce dessus ! Et Bach en plus...
RépondreSupprimer... Marrant que l'on ne prenne même pas la peine de faire figurer le nom de l'orchestre et de son chef sur la pochette...
RépondreSupprimerC'est Yehudi Menuhin, le chef d'orchestre, qui dirige l'orchestre depuis son pupitre. Et je n'avais pas vu que l'orchestre n'est pas cité. Sans doute à l'arrière de la pochette...
RépondreSupprimerEt le doux dingue que j'évoque dans le texte, c'est Yehudi Menuhin, bien sûr.
SupprimerEh M'sieur, on peut pas avoir aussi l'autre concerto annoncé sur la pochette ?
RépondreSupprimerOn pourrait, mais alors, on sort du concept:
Supprimerhttps://absocool.blogspot.com/2019/03/antonin-dvorak-staatskapelle-dresden.html
Rencontre au sommet (pour le moins), c'est parfois si beau que ça en devient presque douloureux !
RépondreSupprimerEntièrement d'accord. Et ce n'est pas un cas isolé, en musique classique.
SupprimerSi vous voulez un autre grande claque, je vous conseille le concerto "A la mémoire d'un ange" d'Alban Berg et le concerto pour violon de Beethoven par Isabelle Faust, l'Orchestre Mozart et Claudio Abbado. Renversant !
RépondreSupprimerTrès volontiers, Arewe. J'attends ton post avec impatience. Surtout Alban Berg.
SupprimerAlban Berg (188(-1935) : Concerto pour violon et orchestre « A la mémoire d’un ange » ; Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op.61. Isabelle Faust (violon), Orchestra Mozart, Claudio Abbado (direction). 1 CD Harmonia Mundi. Référence HMC 902105. Code barre : 3149020210529. Enregistré à l’Auditorio Manzoni (Bologne) en novembre 2010. Notice trilingue (français, anglais, allemand). Durée 68’58
SupprimerAprès la réédition des gravures de Christian Ferras récemment proposée par Audite revoici au disque le couplage inattendu des concertos pour violon et orchestre de Beethoven et Berg. C’est sous l’archet d’Isabelle Faust –qui a déjà enregistré la partition du maître de Bonn avec Jíři Bělohlavek (Harmonia Mundi)- que l’on retrouve ces deux monuments si différents qu’ils vont finalement bien ensemble. Quelques mois après une magnifique gravure du concerto de Brahms –malheureusement ruinée par la direction de Daniel Harding- l’Allemande continue donc son exploration des piliers du répertoire concertant avec une réussite sans faille.
L’idée de réunir les deux pages vient de Claudio Abbado, que l’on sait excellent beethovénien mais aussi très grand interprète de la musique de Berg (son enregistrement de Wozzeck reste l’un des plus intenses qui soit et il ne manquait que cette pièce à ses légendaires gravures des principaux chefs-d’œuvre du maître chez DGG). Il règne, dans cette magnifique version du « requiem » à la mémoire de Manon Gropius, une impressionnante intensité dramatique et poétique ainsi qu’une sensualité morbide qui tire plutôt le tout vers Mahler (un autre cheval de bataille du chef) que vers un expressionnisme exacerbé. Entre couleurs magnifiques et subtils jeux d’ombres, l’ensemble est d’une absolue cohérence organique et l’orchestre à la hauteur des exigences d’un Abbado très inspiré. Sur la même longueur d’onde, la soliste impressionne de bout en bout, nous livrant une des versions les plus passionnante des dernières décennies.
Comme une issue « optimiste » à la tragédie qui vient de se jouer, le Concerto de Beethoven est un autre grand moment de bonheur musical. Plus mature encore que sous la direction du grand chef tchèque, Faust rayonne et explore des recoins presque insoupçonnés de cette page enregistrée jusqu’à l’overdose et dont les références ne manquent pas. Du haut de son nuage, elle intercale une courte cadence avant le finale et semble pouvoir tout se permettre tant elle maîtrise son sujet. En parfaite communion, le chef oscille à bon escient entre autorité virile et tendre délicatesse. Tout cela respire le bonheur de faire de la musique ensemble et peut être classé au rayon des (très) grands disques -de la trempe de ceux qui passeront naturellement à la postérité. A choisir sans hésitation en ce qui concerne ce couplage, tout en conservant la version de Ferras à portée de main.
ResMusica, avril 2012
https://www1.zippyshare.com/v/s3fyPACx/file.html
L'AUTRE CONCERTO ! L'AUTRE CONCERTO !
Et ci-dessous, des liens vers des versions remarquables et toutes récentes des concertos pour violon de Bach le Suprême :
http://iebacc.blogspot.com/2019/03/bach-violin-concertos.html
http://musicisthekey2.blogspot.com/2019/02/shunske-sato-il-pomo-doro-zefira-valova.html
Trop chelou, le premier lien. Le même album se trouve sur le 2ème blog, je l'ai pris là.
SupprimerWahou... Si ça c'est pas un billet qui vent sa camelote! On ne peut qu'avoir envie d'écouter! Je ne suis pas sûr de connaite l'œuvre en question (faut dire que les noms des morceaux de Bach n'y aide pas... on dirait une formule mathématique)
RépondreSupprimerTu n'a encore rien vu. Si je fais un post sur Gustavo Dudamel, tu vas succomber à son charme !
SupprimerLes compositeurs classiques majeurs ont leur propre catalogue, souvent établi après leur disparition. Pour Mozart, il se nomme Köchel. Pour Purcell, (je sais que celui-ci va te plaire !) c'est le catalogue Zimmerman. Pour JS Bach, c'est BWV (Bach Werke Verzeichnis). Pour les moins connus, c'est le fameux OPUS.
SupprimerLe concept... on s'en fout :-) ! On veut surtout la musique !
RépondreSupprimerJ'écoute la musique que tu nous a envoyée, et c'est sublime. Surtout le concerto à la mémoire d'un ange. Je ne connaissais pas Isabelle Faust, elle est magnétique.
SupprimerJe découvre moi-même Isabelle Faust, et j'adore son violon ferme (mais pas raide) et expressif... J'ai réservé dans ma médiathèque préférée les sonates pour violon et clavecin de Bach, où elle est accompagnée de Kristian Bezuidenhout, que je connaissais par son excellente intégrale des pièces pour clavier de Mozart (sur forte piano)...
SupprimerEt j'ai dans mon disque dur (mais toujours pas écoutées) ses sonates et partitas pour violon seul... de qui vous savez !
SupprimerAussi en stock avec elle l'Octuor de Schubert. Si ça t'intéresse...
SupprimerJe suis curieux de savoir ce qu'elle a fait des sonates pour violon seul. Je veux bien le lien.
SupprimerJe te dépose ça ici dans les prochains jours.
SupprimerEt voici les deux autres concertos (concerti ?). Sans Christian Ferras donc, puisqu'il s'agit de concerti (concertos ?) pour un seul violon.
RépondreSupprimerhttps://mega.nz/#!ZkkhhKCR!N0h3cYnda5n3Npow-YdOLCN3C1SSuuLAlrqQ8aMsMcw
Grand merci Zocalo ! Un conseil (pour Jimmy aussi) : Va sur le site de France Musique, rcherche "Koroliov" et tu accèderas à une version magistrale des "Variations Goldberg" donnée en récital mardi soir par le pianiste Yevgueni Koroliov. J'ai commandé l'enregistrement en studio, que je pourrai vous faire passer. Je vais me procurer aussi son "Clavier bien tempéré".
RépondreSupprimerAs-tu un plan pour récupérer le fichier de cette émission ?
Supprimerhttps://www.francemusique.fr/emissions/le-concert-du-soir/gustavo-dudamel-avec-l-op-de-los-angeles-et-l-orchestre-national-des-jeunes-simon-bolivar-du-venezuela-69717
Aaah... Tu veux dire pouvoir rapatrier un fichier dans ton disque dur... Vu les trésors qui trainent sur le site de France-Musique, ce serait le Graal... Mais.je.ne suis pas expert en informatique et ca doit être protège.. Si un lustucru passant par ici à la solution, je suis preneur.
SupprimerEn attendant, on peut enregistrer les concerts lors de leur diffusion radiophonique.
Bon, ça va, je ne suis pas encore trop rouillé en informatique, j'y suis parvenu. Mais bon sang, c'est pas simple.
SupprimerLa vache ! Tu peux expliquer ?!?
SupprimerEuh... en mp, alors.
SupprimerPas de problème !
SupprimerUn peu de patience pour les Sonates et partitas par I.Faust, il faut que je remette la.main dessus...
Je te passerai également la superbe version de Christian Tetzlaff.
SupprimerJ'ai déjà les sonates pour violon seul de Christian Tetzlaff. En CD.
SupprimerJe vois que Monsieur est un connaiseur...
SupprimerBen merdre alors ! J'étais persuadé de les avoir et les liens sur Music is the Key sont invalides... Je récupère ça dans mes médiathèques préférées et te les passe dès que possible...
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