133. THE LETTER [THE BOX TOPS]
On reconnaît le véritable gentleman au fait qu'il utilise une pince à sucre, qu'il soit accompagné ou seul à table devant sa tasse de café (le véritable gentleman évite de sucrer son thé, cela dénature le divin breuvage). De son côté, le rocker élégant ne se promènera jamais en caleçon même pour arpenter le rivage d'une île déserte au climat particulièrement serein. Or donc, un matin, au sortir de la douche, je trouvai un billet glissé dans la poche à l'italienne de ce que Mary appelait mon pantalon de collection, une pure merveille portant l'étiquette de Granny Takes A Trip et ayant traversé l'espace temps pour se retrouver sur un portant égaré au milieu d'un vide grenier.
Mon Jimmy Chéri,
Voilà X jours que tu es partis et pas un coup de téléphone, pas une carte postale !
J'espère que tu as trouvé un bon album à écouter, sinon, c'est de ta faute, il ne fallait pas envahir notre salon avec ces étagères croulant sous le poids de centaines de disques inutiles !
J'ignore où je me trouverai quand tu liras ces lignes, mais je sais que je penserai à toi.
Je t'embrasse très fort (non, encore plus fort que ça !),
Mary
P.S. : ne te fais pas de souci, je suis certaine que tout finira par s'arranger.
Elle avait griffonné ces mots à la hâte, d'une main tremblante, pendant qu'elle préparait mes affaires. J'imaginai le sourire qui n'avait pu s'empêcher de se dessiner sur son doux visage pendant qu'elle rédigeait ces petites bêtises.
Comme armé des supers pouvoirs que cette missive m'avait conférés, je fonçai vers la valise de disques. Dans la pochette du Red skies over paradise de Fisher-Z (dont j'avais totalement oublié l'existence), je trouvai le sublime et bien nommé Desertshore de Nico. C'est l'avantage, le seul, d'avoir une gamine qui farfouille dans votre discothèque sans jamais rien remettre à la bonne place.
Enfin, la véritable aventure de L'Ile Déserte allait pouvoir commencer. J'essuyai délicatement le précieux vinyle avant de le déposer, avec grand soin, sur le plateau magique. Mon cœur battait une incroyable chamade. Précautionneusement, je tournai le bouton du volume, puis posai l'aiguille sur le bord du sillon sacré.
Oui, finalement, je vais poster la suite, ici, pour que d'éventuels retardataires ne ratent pas mon billet sur le changement d'adresse.
RépondreSupprimervoilà ! il est bon de rétablir des vérités essentielles, le thé (le vrai) se boit sans sucre.
RépondreSupprimersinon, content de relire ces aventures (ici ou ailleurs), ça faisait longtemps.
un texte de remise de pied à l'étrier qui donne le sourire et qui apporte une bouffée de vent encore un peu frais dans des journées parfois trop chaudes.
Oui, je voulais une introduction un peu légère (thé et fringues) avant de glisser en douceur et en sourire vers quelque chose d'un peu plus profond, mais qui ne se dévoile pas encore tout à fait.
SupprimerEst-ce à dire que je peux définitivement effacer le lien vers les Bruits Magiques ? Dans mon historique Firefox, il est toujours devant Absolutely Cool.
RépondreSupprimerOui, sauf à vouloir réviser!
Supprimer"J'ignore où je me trouverai quand tu liras ces lignes, mais je sais que je penserai à toi." Cette simple et terrible formule. Je ne sais pas où tu nous entraînes, mais puisque tu sembles le savoir et que tant pis si il n'y a pas de bonne raison de devoir peser sur la suite, ne brise pas notre petit coeur de lecteur.
RépondreSupprimerNico ni déçu (me manque du temps pour faire mieux) donc cet album annonce un commencement? Ainsi tu assures la jonction. C'est reparti!!
Il y a des petites formules qui marquent comme dans "Avec le temps": "Ne rentre pas trop tard, surtout ne prend pas froid"... Je briserai peut-être le petit cœur du lecteur, mais en douceur et pas tout de suite. La jonction dont tu parles, je crois qu'elle n'annonce qu'un chapitre, le dernier sur l'île avec Nico et, ensuite, nous arriverons à la dernière partie de l'aventure. Tout est prévu et pesé, même le numéro de ce chapitre, celui où il trouve enfin un disque qui fasse honneur à la légende de l'île et porte le 133 comme dans 33 tours!
SupprimerL'avantage, quand on est metalleux, c'est qu'on n'est pas obligé de sucrer son divin breuvage (Jack Daniel's !) et qu'on peut aisément le déguster en caleçon… mais avec des santiagues, toujours !!!
RépondreSupprimerJe suis atterré!
SupprimerVoilà pourquoi j'ai quelquefois du mal avec le metal : je préfère le Balvenie.
SupprimerC'est normal, le metal c'est fait pour se faire mal!
SupprimerVous n'êtes que des barbares !!!!! :-P
SupprimerMais il est ou le disque de Fisher Z ??? (j' adore cet album)
RépondreSupprimerIci : http://gehma-crew.blogspot.fr/2015/07/red-skies-over-paradise.html
Et a propos de Nico
Y a la disco du VU aujourd'hui ici:
http://lagrimapsicodelica4.blogspot.fr/2017/03/the-velvet-underground.html
Fil
Avec un peu de chance, le Fisher-Z se trouve dans la pochette de "Desertshore", mais il y a rien de moins sûr!
SupprimerMerci pour l'info.
Voilà un chapitre impeccable! Léger et qui réactive ton histoire.
RépondreSupprimerC'est un ton qui te va très bien et que tu maîtrises parfaitement, je trouve.
Bien sûr, la fin est un abrupte, mais bon, on espère que la suite ne va pas tarder.
En fait, il n'est peut-être pas aussi léger qu'il en a l'air; il ouvre des brèches...
SupprimerJ'ai déjà commencé à écrire la suite.
Yo
RépondreSupprimerBah moi je dis que comme la perversion l'élégance ça s'adapte.
A l'endroit, aux circonstances etc ... Le Granny à la plage par exemple, euh ... pas trop près de l'eau alors.
Quant au sucre, vous n'en mettez pas dans votre thé alors ne venez pas m'en mettre dans mon café, c'est pas possible ça... Le sucre c'est bon pour le chocolat et à la rigueur le Singapore Sling et pis c'est tout !
Tout est très juste dans cette brillante analyse!
SupprimerP.S.: un peu de sucre de canne dans le mojito, quand même!
Bon j'avoue que je ne savais pas que cet objet était une pince à sucre... généralement je le prend en poudre pour mes yaourts natures.
RépondreSupprimerJ'me disais aussi... une pince à épiler en forme de couille aussi inefficace pour en évincer quelques poils récalcitrants au niveau de deux burnes et de mon arrière train.
Bon j'ai bien fait de les avoir revendu à bon prix sur Amazon.
Je ne me doutais pas que ce chapitre susciterait des commentaires dans lesquels il est question de poils et de couilles, mais pourquoi pas?!
SupprimerMerci pour ce moment de lecture.
RépondreSupprimerMerci pour ce moment de lecture.
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