Nouveau blog ! Alors, on fait gaffe au moment de présenter son premier billet de Lustucru dans un tel contexte. On cherche à faire plaisir à notre hôte, toujours aussi accueillant. On se creuse les méninges pour sortir le truc qui ferait bien aux murs à côté de cette gourmande et effrontée demoiselle nous ouvrant chaque jour la porte. Et là, je me dis que le Velvet Underground s’imposerait facilement. Pour moi, ce groupe, avant même de parvenir à l’écouter, fut une véritable boîte à fantasmes, l'une des plus marquantes en tout cas (avec le Love de Forever change que je ne pus écouter qu'après l'avoir cherché pendant quatre ans). J'évoque, bien entendu, un temps où il ne suffisait pas de deux clics pour obtenir tout ce que l'on désirait. Le nom, déjà, sonnait comme une sulfureuse invitation. Les groupes qui me faisaient alors rêver comme des grands frères imaginaires, que je n’ai jamais eus, et dont je découvrais seulement la musique, alors même qu’ils n’existaient déjà plus (Joy Division, Bauhaus), le reprenaient en concert, et ceux qui s’annonçaient à leur tour plein de promesses (The Jesus and Mary Chain, That Petrol Emotion etc.) ne cessaient de le citer en tant qu’influence. Mais personne n’était là pour me le faire découvrir. Pensez donc, au collège, à 14 ou 15 ans, au milieu de pauses et de récrés où on vénérait Goldman… Et puis, il y a eu la parution de VU, l’album perdu, suivi, peu de temps après, de Another view, en guise disque d’inédits, pour lesquels les journalistes, rien que pour me narguer, louaient l’influence déterminante tout en vantant le son si moderne et la qualité desdits albums... C’était, soudain, comme si ce groupe existait vraiment et toujours, sauf que je ne l’avais toujours pas écouté. Enfin, je me suis procurée la compilation "à la bouteille de cola", et j'ai, moi aussi, "commencé à voir la lumière" dans ce pourtant si sombre souterrain de velours, une musique pour ainsi dire écrite le jour même pour mes oreilles, tellement elles sonnaient en avance. Aujourd’hui, tout est si facile, il n'y a plus de frustration, plus de sublimation fantasmée de la musique, ni de groupe impossible à trouver chez les disquaires faute d’être réédités ou distribués... Au contraire, on réédite tout à tour de bras, avec moult inédits et bonus improbables et souvent si dispensables, et même si ce n'est jamais paru, on le trouve quand même sur le Net... Le Velvet Underground ne fait pas exception, on dirait même que le commerce nous propose désormais la moindre version ou ébauche de sa part, jusqu’à retirer une partie du mystère que contenait sa musique. Avec de beaux objets et des bonus parfois incontournables… Mais, pourquoi, par exemple, mettre ainsi l’intégrale de Chelsea girl en bonus du premier dans sa version Deluxe ? Pourquoi ventiler ce fameux VU en divers bonus en fonction des rééditions sans jamais le rééditer à part entière comme s’il ne le méritait pas ? Coincé entre le non moins fameux "album au canapé" et Loaded, il a pourtant toute sa place et des compositions, mon dieu, dont on ne comprend pas qu'elles n'aient pas été retenues (même si certaines finiront avec des versions il est vrai plus abouties dans le travail solo de Lou Reed) ! Je sais que Jimmy aurait trouvé l’occasion d’y faire allusion au détour d’une photo ou d’une improbable soit disant énième et ultime réédition. Sauf que ce disque mérite de briller de mille feux bien plus qu’à travers des extras, parce qu’il le fait à sa manière, comme un disque qui existerait sans vraiment existé et que, pourtant, nous devrions tous posséder.
Audrey SONGEVAL [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
P.S. : Donc, voilà, Jimmy, je peux rester ? Tiens, voici mon cadeau pour toi, non que tu ne le connaisses pas, mais je me dis qu’un petit Velvet Underground serait du plus bel effet sur tes murs tout rouges, qui se marient si bien avec le noir. Juste, je peux garder mes talons aiguilles pour ne pas me sentir toute petite au milieu de tous ces messieurs ?
Une fille qui aime la musique autant qu'un mec (ce n'est pas du machisme, il suffit de compter les filles qui traînent sur les blogs) et qui, en plus, porte des talons aiguilles ! Il va falloir que je m'ôte ces images de la tête car ça me fait plus de mal que de bien ! Merci quand même, Audrey...
La sortie du VU, je m'en souviens comme si c'était d'avant hier (il ne faut rien exagérer). Je jetai le magazine sur le lit, enfilai prestement mon blouson préféré, et me ruai sur le boulevard. Je n'avais pas le cœur à prendre le métro et, surtout, je ne voulais pas qu'on scrute mes yeux de fou ! Je m'enquillai donc à pieds tout le chemin jusqu'à la FNAC... Je connaissais tous les titres via du live, des pirates et les albums du Lou, qui ne se priva guère pour recycler ces joyaux, mais tout de même... Tiens, rien que l'introduction de I Can't stand it, on ne l'avait jamais entendue ainsi jouée, et les douze maigrichonnes secondes qu'elle dure peuvent chasser tous les cauchemars en donnant envie de danser sur la tête ! Et Stephanie says, c'était comme si on n'avait jamais écouté And so on jusqu'à l'évanouissement ! Et... tout le reste ! Oui, merci Audrey... Je souhaite à tous les fans de se voir offrir, un jour, un tel album perdu, puis retrouvé.
Jimmy JIMI
01 - I Can't Stand It
02 - Stephanie Says
03 - She's My Best Friend
04 - Lisa Says
05 - Ocean
06 - Foggy Notion
07 - Temptation Inside Your Heart
08 - One Of These Days
09 - Andy's Chest
10 - I'm Sticking With You
Merci encore, Audrey, d'avoir ainsi pensé à moi. Du coup, je l'ai réécouté (deux fois!), et ça m'a fait un bien fou! A la vérité, je n'écoute plus beaucoup le Velvet que j'ai sans doute fréquenté trop assidûment pendant de trop longues années...
RépondreSupprimerRassure-toi, les talons, c'est plus pour la photo que la vie de tous les jours... ^-^ C'est marrant comme les talons aiguilles restent une boîte à fantasme pour les hommes. Autant que le Velvet de l'époque!
RépondreSupprimerPour les filles, il y a quand même les deux Chris...
Les talons hauts dessinent de jolis pieds, affine la cheville, allonge les jambes et offrent une démarche sexy! Mais je ne déteste pas une mignonne paire de ballerines!
RépondreSupprimerHeureusement qu'il y a quelques filles, mais vous demeurez en nette infériorité...
Jolie billet, chère demoiselle. Sinon Lustucru au féminin, ça prend un "e" final ou pas ????? :-)
RépondreSupprimerNon, c'est invariable!
SupprimerL'eusses-tu cru ???
SupprimerSuperbe papier, à que même si l'occasion pouvait se représenter, l'occasion de relire cette chronique, pour me jeter sur cet album, à chaud... car comme tu dis, maintenant que tout est accessible, il faut bien trouver un moyen de créer l'envie, ici c'est gagné... mais je ne peux pas me apsser de musique, là, maintenant, de suite.... Velvet est un groupe que je connais un peu mais sans avoir réussi à percer ce qui vous fascine. Pourtant ce que je peux l'aimer le Reed.. et les groupes qui s'en héritent. Manque un truc chez moi.
RépondreSupprimerEt je suis très heureux que tu le fréquentes! Mais il n'y a pas que sur ce blog, les demoiselles fréquentes malheureusement peu les blogs de musique...
RépondreSupprimerLe premier album est le meilleur à mon sens mais, si tu l'aimes, je comprends mal que tu puisses demeurer insensible à la suite, même si leurs disques sont tous très différents (ce qui d'ailleurs participe du charme du groupe)...
Que ça devait être chouette de découvrir un album du VU "tout frais" à l'époque. Fantasmer sur un disque, c'est au moins la moitié de l'écoute, dommage que ça se soit perdu. Merci d'avoir partagé l'expérience, et effectivement, le disque mérite mieux que le charcutage du coffret Peel Slowly And See)
RépondreSupprimerMerci pour ce VU, je l'ai eu en CD mais il est perdu depuis quelques années... Je vais me faire un plaisir de le réécouter.
RépondreSupprimerEt ce qui me fait aussi plaisir dans ton post, c'est de citer That Petrol Emotion, j'adore ce groupe !
Chroniquer un album du VI chez Jimmy, c'est assez gonflé, vu le public qui fréquente le blog... mais c'est un pari réussi !
RépondreSupprimerAudrey,
RépondreSupprimerEffectivement, au lieu de glisser "Chelsea girl" dans la version Super Deluxe pour en gonfler encore le prix, ils auraient mieux fait de proposer une Deluxe de cet album avec ce que tous les fans attendent depuis des lustres, soit une version sans les cordes (que Nico détestaient) ajoutés derrière son dos par le producteur pour un faire un produit soit-disant plus vendeur.
Merci à tous pour les commentaires.
RépondreSupprimer@Chris: tu peux essayer leur Live 1969. J'aime pas trop les live, mais celui-là est magique. Son à la fois pourri et magnifique.
@Ernesto: Je ne l'ai pas écouté tout frais. Mais ça faisait bizarre de voir une sorte de fantôme hanté les nouveautés. Aujourd'hui, ça ne choque plus avec les réeditions.
@Phil: j'avais proposé une compil de That Pet" sur l'autre blog. Un groupe que j'aimais moyennement à l'époque mais qu'aujourd'hui je trouve magnifique. Le petit hic, c'est qu'ils n'ont pas d'albums 100% réussis. Par contre, pléthore de grandes chansons. Et j'aime leur son qui garde une grande pertinence (contrairement à beaucoup de disques de l'époque).
@Arwenootmen: Oui, mais comme ça, à ce jour, le Velvet est le groupe/artiste le plus présent du blog... Ca, c'est classe.
@Jimmy: totalement d'accord avec toi. J'ignore qui a eu cette idée de saucissonner Chelsea Hotel, sur ce Deluxe mais c'est ***bip**** bip****.
Moi, j'aime bien malgré tout ce son. Mais effectivement, découvrir une version dépouillée sur un Deluxe qui lui serait dédié serait plus que mérité.
hello Audrey,
RépondreSupprimertrès joli billet car personnel sans doute, ce n'est finalement jamais évident de parvenir à retrouver le sentiment découverte, surtout sur les classiques, et je trouve que tu y parviens avec délicatesse.
Le velvet fait partie de ces groupes que j'essaie d'oublier, le choc de l'écoute fut énorme, la découverte lente et boulimique à la fois, les réécoutes nombreuses, les réécoutes plus tardives et les nouvelles résonances de certains titres également, mais après je les oublie un peu histoire de ne pas trop leur faire prendre la poussière mais aussi pour ne pas tomber dans la comparaison sans fin (ça donne l'impression de se racornir)
de fait te lire fait du bien.
perso, fille garçon, talon pas talon je m'en moque... la sensibilité trouve son chemin... en revanche j'ai bien aimé cette phrase (le reste également mais celle-ci est chavirante)
"Les groupes qui me faisaient alors rêver comme des grands frères imaginaires, que je n’ai jamais eus,"
merci pour ça aussi donc :)
Yo !
RépondreSupprimerChuis sûr de l'avoir déjà racontée celle-là mais ma femme était enceinte fin 85 et si ç'avait été une fille je voulais l'appeler Stéphanie après avoir usé ce disque jusqu'à la corde. Comme Un Ouragan n'était pas encore sorti, ce fut un garçon, on a eu chaud ...
Et moi, j'peux les garder mes stilletos ? Me vont un peu grand, j'les ai achetés d'occase à Killer Kane...
(... ou presque, mes enfants se souviennent encore de cette boutique en sous-sol à St Mark's Place!)
Sinon moi aussi je dis c'est bien les filles dans les blogs, le problème c'est qu'elles veulent toujours avoir raison. C'est terrible ça.
@yggdralivre: Le dernier souvenir fort que j'ai sur le Velvet date d'il y a quelques années quand j'ai entndu sa musique dans Last Days de Gus Van Sant (sur Kurt Cobain)... Et là, lancinence de la musqiue et ces mots, pas réentendus depuis plusieurs années: Shiny shiny... Shiny boots of leather... Tout était à nouveau intact. Magnifique, comme la première fois. C'est ce qui m'a poussé à acheter la version Deluxe... J'ai du coup Chelsea Hotel en CD (mais c'est n'importe quoi de l'avoir mis ainsi, une moitie sur deux CD), mais je préfère me dire que je l'ai toujours en vinyl...
RépondreSupprimerEt j'aime bien les groupes de Grands Frères (ou les voix de grands frères), je me suis fait toute une famille comme ça...
Everett: Y parait que plus on est chiante et plus les hommes craquent... Ca vous donne l'impression de déjà vous sacrifier pour nous de manière à éviter de faire le ménage et les courses...
Je m'inscris en faux : avec ou sans (e), plus on est chiant ... plus on est chiant !
SupprimerSalut Miss, Je ne rajouterai rien sur ton excellente chronique ni sur les fautes d’orthographes(on pas!!!)du Keith.
RépondreSupprimerj'avais acheté ce 33t a sa sortie dans les années 80 et il est passé rapidement dans les oubliettes, il y a pour moi juste "She's My Best Friend" d’intéressant dans cette compile promotionnelle.
Pour finir je pense contrairement a toi que le Velvet s’écoute en live.
Cella dit, je te suis depuis plusieurs année sur tes différents blogs et j'adore ton extrême sensibilité.
Merci pour ce poste. Biz
Alors, là, je suis carrément choqué! Tu penses que le Velvet doit principalement s'écouter avec du "live"! Si je vénère quelques enregistrements de ce type (officiels ou non), je pense qu'un concert existe avant tout pour être vécu en direct, et je n'échangerais, en tous cas, jamais un des albums en studio du Velvet contre n'importe quel "live"... Enfin, ce "VU" n'a rien d'une "compile promotionnelle": elle ne fait la publicité de rien d'autre que de la musique qu'elle contient!
SupprimerSur que pour le confort d’écoute les versions studio son incontournables mais tu vois en écrivent ce msg je zap sur différents live et pour moi il n'y a pas photo, le Velvet prend toute sa dimension sur scène. un 69, un Max's Kansas City ou un Boston Tea Party, en autres et par exemple je ne les échangerais contre une banane. Pour ce qui ait du VU en question, j'ai voulu dit que cela reste un best of sur pratiquement la totalité de l'album sauf "She's My Best Friend" que l’on ne trouve pas ailleurs que sur cette version officiel on peu le comparer a un « Norman Dolph Acetate » il n’y a rien de neuf. C’est pour ca que je me suis permis de le citer comme promotionnelle.
SupprimerNe m’en veut pas de mon coté un peu agressif. Entre adepte tu le comprendras essaiment.
PS : continu tes « COOL QUIZZ » c’est trop de la balle!.
Pourtant, je disais justement à Chris d'écouter le Live 1969. Il s'agit du seul live que j'ai chez moi en CD. Donc oui, le Velvet s'écoute en Live (mais surtout pas celui de la reformation!).
RépondreSupprimerJe suis peu friande de live. Ceux pour lequels je fais exception seraient principalement: Blow Up de Television, Absolutly Live des Doors, It's Too late now de Van Morrisson, le Loco Live des Ramones, Nocturne de Siouxsie... et bien entendu le Velvet!
Fracas a proposé quelques Live que j'écoute à l'occasion (Springsteen notamment et dernièrement Tom Waits). Je rajouterai un dernier groupe que je trouve aujourd'hui plus intéressant en Live qu'en Studio: The Cure.
Mais j'ai entendu beaucoup de Live également que je trouve très anecdotique...
J'avais été déçu de ce disque à sa sortie, malgré les chroniques élogieuses. Pour moi il n'y a dedans que trois titres à la hauteur du Velvet mythique: She's my best friend, Lisa says et i'm sticking with you. Les autres me font l'effet de démos ...
RépondreSupprimerTu veux dire même en enlevant tes boules Quiès?!
SupprimerDe toute façon, les demos du Velvet sont meilleures que les albums terminés des autres!