Nous
sommes au début du 20ème siècle. L'Europe va bientôt s'embraser
dans le conflit de la première guerre mondiale. A l'occasion de
l'entrée en guerre des Etats-Unis, le 6 avril 1917, les échanges
entre les deux continents vont s'accélérer, notamment dans le
domaine culturel. Et parmi les toutes dernières nouveautés en vogue
aux USA figure une musique dont l'audace et la sauvagerie vont
subjuguer les intellectuels français : le jazz. Officiellement
né le 26 février 1917 avec l'enregistrement de Livery Stable
Blues par l'Original Dixieland Jazz Band, le jazz existait déjà
en France. Mais oui ! Ce premier chapitre de notre feuilleton
consacré à l'histoire du jazz en France comporte deux
enregistrements datant de 1906 (!) et de 1912. Alors certes, on ne
parle encore ici de jazz, mais plutôt de ragtime, de charleston ou
de cake-walk. Mais ne chipotons pas, ces styles musicaux font partie
des éléments constitutifs du jazz des origines. Les
premiers contacts des musiciens français avec la nouvelle musique se
font à l'occasion de la venue d'orchestres (ou plutôt de "revues")
américains en France. On pense bien sûr à la fameuse Revue
Nègre, avec Sidney Bechet et Josephine Baker, qui changea
durablement la perception du jazz à Paris. Mais bien plus tôt,
certains orchestres avaient fait le déplacement avec le corps
expéditionnaire états-unien et avaient laissé quelques rares
traces discographiques en France. Il
faut aussi évoquer ici le rôle de Julien Porret, un musicien
classique envoyé en mission aux Etats-unis avec un orchestre
d'harmonie afin de décider, rien moins, les autorités américaines
d'entrer en guerre aux côtés de la France. Rentré en France,
Julien contribuera à faire connaître le jazz dans notre pays. Ce
premier volume sur le jazz français ne comporte que des
enregistrements réalisés avant le début de la seconde guerre
mondiale. On y trouve déjà des acteurs essentiels du jazz de la
Libération : Alix Combelle, Philippe Brun, Ray Ventura, Django
Reinhardt et Stéphane Grapelli qui ne joue encore ici que du piano. J'ai
conscience que les enregistrements que je vous présente ne sont
pas les plus faciles d'approche. Qualité sonore limitée par la
technique de l'époque, styles musicaux seulement connus des
historiens du jazz, ce sont cependant de véritables archives, d'une
rareté telle qu'il est difficile de les trouver même sur le net. Du
moins jusqu'à aujourd'hui.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Musique De La Garde Républicaine - Le Vrai Cake Walk [1906]
02 - Orchestre Tzigane Du Volney - Oh! That Yankianna Rag [1912]
03 - Marcel's Jazz Band Des Folies Bergères - For Me And My Gal [1919]
04 - Hot Boys Band Direction Rumolino - Original Charleston Strut [1923]
05 - Orchestre Billy Max Direction Stiklen - Out Bois De Boulogne Way [1924]
06 - Columbia Dance Orchestra - Original Smack Bottom [1926]
07 - Orchestre De Jazz Du Moulin Rouge - Pour Danser Le Charleston [1926]
08 - Ray Ventura And His Collegians - I'm Afraid Of You [1928]
09 - Grégor Et Ses Grégoriens - Les Jours Heureux Sont Revenus (Happy Days Are Here Again) [1930]
10 - Léo Poll Et Son Orchestre - Dizzy Dan [1930]
11 - Guido Curti Et Son Orchestre Du Lido - Swaying Movements [1931]
12 - Philippe Parès Et Son Orchestre-Jazz - Down Dixie Way [1931]
13 - Patrick Et Son Orchestre De Danse - Okay, Toots [1934]
14 - Alix Combelle - Exactly Like You [1937]
15 - André Ekyan - Pennies From Heaven [1937]
16 - Michel Warlop Et Son Orchestre - Taj Mahal [1937]
17 - Philippe Brun And His Swing Band - College Stomp [1937]
18 - Gus Viseur - Daphné [1938]
19 - Philippe Brun And His Swing Band - Ridin' Along The Moscova [1938]
20 - Danny Polo - Doing The Gorgonzola [1939]
Ah, ça va me rappeler "les Finglés du Muvic Hall" du très regretté Vean Christophe Averty... à vos caffettes, euh, à vos fifiers plutôt ! merci Juimmy !
RépondreSupprimerEuh... merfi Zocalo plutôt (et auffi Jimmy quand même..) !
RépondreSupprimerMerci, Zocalo, d’honorer ce modeste blog avec des florilèges de cette qualité. Je me suis régalé et j'attends la suite avec impatience.
RépondreSupprimerNous sommes complètement dans l'esprit JC Averty, en effet. Tout le plaisir est pour moi Jimmy, c'est un honneur de publier ces archives sur ton blog. Et la suite va arriver bientôt, la machine à ripper les vinyles est chauffée au rouge.
RépondreSupprimerWow ! Que de découvertes. Zocalo, un immense merci pour ce travail d'archive, et la présentation qui l'accompagne.
RépondreSupprimerOn attend bien évidemment la suite avec impatience ! Le sujet est énorme et passionnant !
RépondreSupprimerJ'y travaille en ce moment même !
RépondreSupprimerF'est fûr, facré Vocalo !!!!!
RépondreSupprimerPour le coup je charge la compile.
Cette compile a le mérite d'être pittoresque !
RépondreSupprimerCe qui me console c'est que, à l'image du metal, le jazz est un indicible fracas regroupant toutes sortes de mouvements plus ou moins dissidents, mais qui s'inscrivent dans le développement logique des styles dont ils sont issus.
Beau travail de paléontologie !
dommage les liens hs
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