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lundi 4 juin 2018

(Mon) Panthéon Du Rock # 2 : Quicksilver Messenger Service / John Cipollina (par Le Duke)



"Entre ici Jean Chipollin avec ton cortège flamboyant…" Ainsi entamerai-je le discours d’intronisation du grand John Cipollina et de son groupe le Quicksilver 
Messenger Service. 
Puisque les bouffons du Rock'n'roll Hall of Fame de Cleveland n’ont su encore cette année te rendre 
honneur (ils ont préféré ce navet de Bon Jovi et même pas nominé Père Ubu qui joue à la piaule àv
Cleveland !), le Duke est là pour te réserver une place méritée dans le nouvel Olympe du rock'n'roll. 
Eh bien, oui, je veux réparer cette injustice car je vais faire édifier prochainement ce sanctuaire 
mystique qui comprendra un sous-sol digne du tombeau d’ Aménophis III l’égyptien abritant la 
crypte sacrée et ses trésors oubliés (interdite au public). Cette nécropole musicale sera élevée d’un 
étage pyramidal consacré au culte de nos chers disparus afin qu’ils puissent recevoir décemment 
les hommages de leurs fans et gagner sereinement le Walhalla du rock'n'roll par l’entremise 
d’une transmutation cosmique. 
Point de hamburgers et de produits dérivés dans ce lieu empreint de beauté et de spiritualité. 
Non loin de la crypte sacrée, une salle blindée renfermera en édition vinyle 180 grammes la 
discothèque du "Duke" complétée par les généreuses donations de mes folowers retraçant toute 
l’histoire du rock'n’roll à l’usage des générations qui survivront à la guerre nucléaire et au méga tsunami 
qui rayera définitivement Cleveland et Memphis (la cité des pharaons du Tennessee) de la 
carte du globe. 
Je ne prendrai pas un architecte chinetoque qui connait que dalle au rock'n'roll et à la sécurité
nucléaire pour qu’il me fourgue la copie de la pyramide du Louvre comme il a fait avec ces gros nases 
de Cleveland qui n’y ont vu que du feu. Non, je pense plutôt humblement que je vais créer ce temple 
moi-même. Ce sera un mélange d’architecture antique et de style baroque qui fera sensation. 
Dans la grande aile du sanctuaire consacrée aux guitar heroes, John Cipollina figurera en bonne 
place dans une alcôve fleurie parfumée d’encens et de patchouli dédiée au west coast rock, en compagnie 
de ses brillants congénères de la baie de San Francisco et sous la férule bienveillante des 
Saints patrons de la catégorie : Link Wray, Cliff Gallup, Scotty Moore, Chuck Berry, Ike Turner et 
Johnny Ramone dont les statues de marbre blanc représentants nos demi-dieux nus et simplement 
affublés de leur instrument de prédilection en bandoulière, orneront le péristyle de l’édifice 
consacré à la six cordes. 
Tout ceci sera du plus bel effet et ma foi d’un très bon gout rock'n'rollien mais faudrait voir avant ce 
qu’en pense le docteur Ungemuth qui est un esthète en la matière. 
Donc pour vous résumer l’histoire du "Mercure vif argent", il nous faut remonter quelques années 
avant la funeste disparition de Chocolate George. Nous sommes en 1965 à San Francisco, une bande 
de folkeux mené par un gitan évadé du Greenwich village surnommé Dino Valenti (certains lui 
attribuent la paternité du morceau Hey Joe, mais je n’en crois pas un mot !) décide de monter un 
groupe électrique, Cippolina est le seul à jouer de la guitare amplifiée et en plus il connait le blues. 
Valenti se fait immédiatement coffrer pour possession de illégale de marijuana et c’est une 
véritable aubaine pour le groupe qui enrôle Skip Spence à la guitare et David Freiberg un autre 
folkeux pour se produire une première fois au Matrix le club de Marty Balin. Spence (à la batterie) 
est débauché par Balin pour monter son groupe le Jefferson Airplane et se faisant pardonner 
propose Greg Elmore et Garry Duncan en provenance du groupe garage The Brogues (I ain’t no 
miracle worker, révisez vos Pebbles nom d’un chien !) pour remplacer l’instable Spence. Jim Murray
le chanteur d’origine que l’on retrouvera plus tard dans Copperhead lâche l’affaire après quelques 
concerts et voici notre quatuor de bravados réunis dans leur formation historique : Cipollina, 
Duncan, Freiberg et Elmore. 
Très rapidement, le groupe se distingue comme un des plus emblématiques de la scène bouillonnante 
de San Francisco et particulièrement lors de ses performances scéniques ou le public en totale 
interaction avec la musique du groupe expérimente le LSD de façon plus ou moins organisée. 
Des acid tests et des love in sont organisés à qui mieux mieux avec comme support la 
musique des représentants du cartel San Franciscain (QMS, Grateful Dead, Jefferson Airplane, Big 
Brother, Mad River et bien d’autres). 
C’est le grand raout du sexe et de la défonce sans entraves ! 
Mais vous connaissez la suite avec la fin tragique de Chocolate George venant s’encastrer dans cette maudite 
Buick… "
An underrated musician" (comme on lit parfois sur les blogs au sujet de Jeff Lyne…) doit être cité 
car ayant influencé la musique de San Francisco et de Quicksilver en la personne de Nick Gravenites. 
Chanteur de blues et compositeur émérite, Gravenites posera avec Mike Bloomfield et Buddy miles 
un jalon important de l’histoire du rock avec son "super » group" : Electric Flag : A Long time comin' en 
1968 (également conseillé en solo : My Own labors, 1969 avec un Bloomfield au top de sa 
forme). 
J’espère que vous prenez des notes ! 
Surnommé "le Grec" en raison de ses origines le chicagoan Gravenites est une sorte de passeur 
entre le blues moderne de Chicago et le blues psychédélique de San Francisco. Mike Bloomfield et le 
Paul Butterfield Blues Band avaient ouvert la boite de Pandore avec leur morceau East West pour 
lequel Bloomfield avouait qu’ayant eu une révélation après avoir gobé un sucre imbibé de LSD, il 
avait percé le mystère de la musique indienne pour créer cette pièce totalement avant-gardiste qu’ils 
étiraient en live sur plus de quarante-cinq minutes d’extase électrique. 
Les frères de la côte ouest s’en souviendront. 
Les esprits chagrins pourront taxer la musique de QMS d’une faiblesse relative au niveau du chant 
et de la composition, mais celle-ci est très largement compensée par leur puissance d’interprétation. 
On est en présence de quatre jazzmen sans leader véritable déstructurant des pièces de blues pour 
créer la bande son d’un western spaghetti hallucinogène. Ils posent les bases du free rock. 
Le style de John Cipollina est unique et immédiatement reconnaissable. Il utilise plusieurs onglets de 
fingerpicking et deux sorties distinctes sur deux amplis différents pour sortir de sa Gibson SG les 
subtils effets de vibrato caractéristique de son jeu (tout le matos de John est consigné chez les gros 
blaireaux de Cleveland, mais je vais bientôt le faire rapatrier pour mon sanctuaire). Avec Gary 
Duncan (Gibson Les Paul) qui est une très fine gâchette, ils opèrent en doublette, alternant le 
lead et la rythmique à l’instar des autres duos célèbres de l’époque : Mike Bloomfield et Elvin Bishop 
au sein du Paul Butterfield blues band, Duane Allman et Dicky Betts avec les Allman Brothers, Jerry 
Garcia et Bob Weir avec Grateful Dead ou tiens Lou Reed et Sterling Morrison du Velvet Underground, 
lorsqu’ils balançaient au Matrix en 1969 des versions de Sister Ray de plus de trente-sept 
minutes totalement psychédéliques. John est un guitariste qui a de la personnalité, qui plus est 
avec ses longs cheveux tombant sur les épaules, sa silhouette longiligne et ses fringues "hippy 
chic", il a l’allure d’un dieu grec. Tout le contraire de Joe Bonamassa en définitive. 
Les deux premiers albums du groupe : Quicksilver messenger service et Happy trails sont des 
chefs-d’oeuvre impérissables emballés comme de rigueur à cette époque dans des pochettes 
magnifiques, la première calligraphiée rouge sur fond noir est dessinée par Rick Griffin cher à nos 
amis surfeurs et la seconde présente une fresque évoquant l’ouest sauvage et libre sous un ciel 
d’azur... qui transpire dans la musique de l’album. Le troisième LP Shady Grove doit beaucoup à la 
personnalité de Nicky Hopkins, mais Duncan n’est plus là. La suite avec la reprise en main du groupe 
par le tyran Dino Valenti demeure du rock West Coast de très bonne facture ou l’on retrouve par 
intermittence la flamboyance des débuts dans le jeu de guitare de Duncan et Cippolina, trop souvent 
mis sous l’éteignoir par l’omniprésence du chef à la voix un brin horripilante. 
Cippolina lassé des frasques de Valenti mettra un terme à l’aventure QMS pour monter
Copperhead qui sort en 1973 un unique petit chef-d’oeuvre de hard rock californien. Après 
l’expérience d’un nouveau groupe, The Raven, il continuera de jammer et d’enregistrer avec Terry 
Dolan et ses Pirates ou Nick Gravenites voire Man, sans jamais se départir de sa générosité et de sa
coolitude californienne non feinte. Il décédera à 45 ans des suites d’un emphysème lié sans doute à 
sa grande consommation de tabac. Avis aux pseudos punkers ignorants et autres nihilistes de toutes obédiences. Cippolina était un grand, un hippy, un vrai ! Comme je vous l’ai expliqué les deux premiers albums du groupe sont essentiels et le reste en comparaison est de la petite bière. Vous demandez du rab comme à la cantine ? Alors vous allez être servis copieusement. Le CD Lost gold and silver offert avec le billet regroupe un bootleg de très bonne qualité audio connu sous le nom de Maiden of the cancer moon enregistré en live en 1968 à l’époque de Happy trails. Il présente l’avantage d’offrir les versions live de morceaux inédits comme la reprise féroce des classiques de blues que sont Backdoor man et Smokestack ligthning mais aussi les versions live inédites des morceaux du premier album qui culminent avec The Fool et Gold and silver (une variation du Take five de Dave Brubeck pour les jazzeux qui aiment le rock ou l’inverse) et deux versions raccourcies de Mona et Who do you love de papa Diddley. Le deuxième CD (bonus) en studio est composé de chutes du premier album, de singles de la première période ou de l'enregistrement du groupe pour la B.O. du film hippy de 1967 Revolution ou des versions studio des pièces de bravoure joués en live sur Happy trails. Maintenant que vous êtes rassasiés pour clôturer la cérémonie nous entonnerons le chant des partisans afin de célébrer notre victoire prochaine sur les forces nihilistes qui gangrènent le rock'n'roll.
n’roll. WOP BOP A LOO BOP A LOP BAM BOOM, TUTTI FRUTTI, OH A RUTTI…
LE DUKE [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]



CD1 : Live from 1968
01 - Back Door Man
02 - Codine
03 - Gold And silver
04 - Smokestack lightning
05 - Light Your Windows
06 - Dino’s Song
07 - The Fool
08 - Who Do You Love
09 - Mona/Maiden Of The Cancer Moon/Mona
CD2 : Bonus Studio
01 - Don’t Want To Spoil Your Party (Dino’s Song)
02 - Acapulco Gold [type de beuh] And Silver (Gold And Silver)
03 - I Hear You Knockin’
04 - Back Door Man
05 - Your Time Will Come
06 - Who Do You Love (Part 1)
07 - Walkin’ Blues
08 - Calvary
09 - Codine
10 - Babe I’m Gonna Leave You
11 - Stand By Me
12 - The Bears
1-7 unreleased demos and early versions
8-9 from the soundtrack “revolution”
10-12 capitol singles
WMA + artwork




25 commentaires:

  1. J’avais décrété unilatéralement que j’aimerais QSM et Cippollina (mais pas à cause de Griffin, lui il commençait à me fatiguer un peu) … hé ben figure-toi que j’y suis jamais vraiment arrivé. Jusqu’ici je ne comprenais pas pourquoi mais tu viens de me donner la clé : parce que c’est du jaazzzzzz, bon sang mais c’est bien sûr !! Il me reste plus qu’à tenter à nouveau, un homme averti est averti que veut-il de plus ?
    Ils ont raison à Télérama : ‘’lisez le Duke vous apprendrez des trucs’’ (en plus ça rime, si tu fais l’effort)
    Bon sinon pour ton mausolée je tiens à participer, j’ai un truc sorti en 1987 l’année de tous les records de vente pour Bon Jovi mais c’est pas un disque de Bon Jovi … Par contre il a été construit à Memphis par un architecte de renom, on peut pas avoir tout faux non plus. Le cinéphile que tu es aura reconnu la référence à Color Me Obsessed.
    Et puis je t’aurais bien offert une guitare mais la sienne aurait coulé avec lui à Hawaii, non en fait j’avais juste envie de hurler son nom que tu n’as pas daigné citer ou alors pour parler d’autre chose et de toute façon ça n’a rien à voir, j’ai envie c’est tout (c’est ça les punkers, ça sait rien et en plus c’est un peu con) : RANDY CALIFORNIA !

    Comment ça tu connais pas Color Me Obsessed ... ah ben ça alors ...

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  2. Ah ben non je ne connais pas Color me Obsessed mais je vais m'empresser de visionner ce chef d'oeuvre du 7ème art. Il faudra que tu me livres aussi la clé de compréhension de leur musique... et de ton énigme à Memphis.
    Ne t’inquiète pas RANDY CALIFORNIA aura droit à une place d'honneur dans mon sanctuaire et une intronisation tout aussi glorieuse.
    A propos de Bon Jovi il était en tête d'affiche au Madison Square Garden de New york pendant que Springsteen jouait tous les soirs dans un théâtre de Broadway (prix du billet entre 800 et 1500 dollars) Etant en villégiature dans la cité pour négocier les droits de mon Panthéon je suis passé au CBGB qui a été transformé en boutique de fringues ultra chic sous décor pseudo rock n roll type hard rock café.
    Heureusement qu'Hilly Cristal a réussi a récupérer l'urinoir dans lequel avait pissé Joey Ramone avant d'assister à cette débâcle.
    Je le veux pour mon musée!
    Duke

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    1. Pas besoin de clé, tout est expliqué dans Color Me, même Bon Jovi ...
      Moi la seule fois où je suis allé au MSG j'y ai vu un sacré Punk, Latrell Sprewell qu'il s'appelait, s'appelle toujours d'ailleurs.

      Et sinon il existe un musée de l'urinoir à Ciudad Rodrigo près de Salamanque, Kristal droit pas être au courant, t'appelles, tu te fais passer pour le Conservateur et hop, le tour est joué.

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  3. Putain, si ça c'est pas la plus belle chronique que j'ai lue depuis… euh, depuis… ben depuis la dernière fois que Jimi Jimmy nous a causé de Billie Holiday ! Donc si c'est pas la chronique la plus enflammée depuis ce jour-là, je veux bien être transformé illico en zébu (passque quand zébu, ze dis des conneries !!!)
    Je ne connais pas cette bande de zozos, mais ils ont des tronches qui m'inspirent, et je vais donc faire un double-clic pour charger cette galette !

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    1. Oui c'est de la ferveur qui manque dans cette période grise et molle que traverse le rock. Le disque live vaut vraiment la cartouche tu verras.
      En attendant la petite flamme scintille encore et nous attendons qu'une bande de salopards digne de ce nom vienne la raviver.
      Merci
      Duke

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  4. Je ne vais pas trop m'étendre sur Quicksilver, plutôt te remercier d'avoir cité le sublime: "I ain't no miracle worker" des Brogues, qui est l'un de mes morceaux favoris.

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  5. La meilleure version (mieux que celle des Chocolate Watch Band)
    composée par le duo féminin Nancie Mantz et Anette Tucker les Leiber Stoller du garage punk. Un must effectivement.
    Merci encore Jimmy pour ton hospitalité.
    Duke

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  6. J'avais fait une première tentative à la fac et ça n'avait pas pris. Comme tu le dis, la voix et les compos m'avaient empêché de rentrer dans le disque (Happy Trails). Les morceaux à rallonge avec des duels de guitare ne sont pas forcément en première place de mon panthéon.
    Mais il y a quelques années, j'ai refait une tentative (parce qu'à force de le mettre systématiquement dans les anthologies, je me doutais que j'avais loupé quelque chose), et là, ça a fonctionné. Le truc, pour écrouter, c'est juste de ne pas trop écouter. Je veux dire qu'il faut se laisser bercer en pensant à autre chose (sinon j'attends trop les parties vocales et des compos). C'est comme ça que j'ai accepté également le At Fillmore East des Allaman Bothers Band. Force est de constater que ces duels de guitares dégagent quelque chose de très fort.

    Bref, depuis, sans forcément être dans mon panthéon personnelle, je comprend que ce groupe fasse effectivement partie de plein de panthéons...

    Un jour, faudra que je tente également le Dead quand il oublie lui aussi ses compos...

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    1. La musique n'a pas pas le même impact selon l'époque à laquelle tu la découvres. Pour Quicksilver et les groupes de San Francisco ils s'agissait de véritables légendes au début des seventies. Une grande part d'imaginaire adolescent reste attachée à mon affection
      pour ces groupes.Toujours est il que les groupes à guitares n'ont cessé de décliner jusqu'à disparaître finalement.Cet été lors d'un concert de Ty Segall auquel j'assistai avec l'ami Everett J'ai remarqué avec intérêt qu'il développait une longue pièce de guitare en duo avec son (excellent) guitariste lead. Nul doute que ce morceau de Free rock était totalement inspiré de ses glorieux anciens.L'espoir n'est pas vain de voir revenir un groupe de pistoleros modernes.
      Pour le Dead l'affaire est encore plus complexe et je t'avoue que bien qu'étant un grand fan du groupe, je n'ai pas encore terminé d'en faire la synthèse.
      (C'est comme avec The Fall en somme...)
      Duke

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  7. Bon... j'ai beau me déconnecter de tous mes comptes... je ne peux toujours pas revêtir mon identité secrète. Le gros souci c'est tout de même pour les lecteurs de passage qui liraient ces lignes, après tout mon but étant de corrompre les amateurs de musique en les incitant à lire des livres, me v'la bien embarqué si j'peux pas les aguicher avec mon pseudo (yggdralivre, donc pour les deux du fond qui n'auraient rien suivi)
    sinon, suite à un message précédent j'ai découvert un groupe d'amérique du sud bien sympa :
    https://familiadelobos.bandcamp.com/releases
    vous allez me dire... c'est sympa (c'est vrai) mais ça cause pseudo, livre et musique d'amérique du sud et carrément pas du groupe en question.
    en fait, Everett a, avec la malice habituelle qui le caractérise, tout à fait cerné le truc : il s'agit d'un groupe de jazz (bordel une impro d'une demi-plombe sur un morceau, soit vous êtes le grateful dead, soit vous avez inventé Phish avant l'heure, soit vous faîtes du jazz). Le pire c'est que je n'ai jamais pu réellement comprendre ce groupe (et c'est tant mieux), le line-up est étrange (y'a Nicky Hopkins dedans à un moment donc c'est bon ^^), les pochettes sont changeantes, les titres, les ... enfin, vous m'avez compris. Du coup, contrairement à de nombreux autres groupes je trouve que c'est un groupe qui ne manque pas de caractère, ni de talent mais d'identité, du coup c'est plus affaire d'investissement personnel que de suivi. D'ordinaire on accroche et on cherche à retrouver peu ou prou la même chose (mais pas trop), le même son, les mêmes compos, les... vous m'avez compris. Là j'ai l'impression d'une expérimentation continu (mais ça vient peut-être de ma découverte éparpillée du groupe aussi... ça me fait un peu ça avec cactus aussi, mais moins... vache je digresse).
    sinon, la chronique, l'avis, l'opinion... ravage les neurones (comme toujours) et ça fait un bien fou (comme toujours). C'est à la hauteur du groupe ! Pour tout dire, j'ai lu la chro..; (et non bu la kro) et mon programme du jour consiste à écouter l'intégrale suivie de l'inédit gentiment fournit. que du bonheur ! (Tu devrais proposer un truc plus long aux éditions "le mot et le reste" )

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  8. Le problème c'est qu'on aurait tendance à lire que des livres sur la musique comme la bio de Bill GRAHAM paru aux éditions "le mot et le reste" qui a œuvré pour développer la scène de San Francisco plus que tout autre.
    C'est pas mal si on aime les histoires américaines de "self made man".
    Lors de ma visite à New York je suis passé devant l'ancien Fillmore East en pélerinage mais je n'ai pas retrouvé le mur en brique devant lequel se sont faits photographiés les Allmann Brothers...
    Seul l'Apollo theatre est encore d’aplomb et j'avoue que cela m'a donné un petit frisson en repensant au grand JB et tous les cadors qui sont passé ici.C'est un peu le Maracana de la soul et du funk tout de même.
    En 79 aucun taxi ne voulait nous amener à Harlem et pour aller au CBGB's sur le Bowery ça restait un peu craignos le soir. Ca vibrait de rock n roll maintenant tout est mort la bas et il faut pas s'attendre à voir sortir un groupe du BRONX comme les Dictators. Mais je digresse...
    Alors Cactus je les aime bien aussi parce qu'ils viennent de Detroit et qu'ils pouvaient balancer "on stage" un monstre de Heavy blues à faire dégonfler le gros Zeppelin d'effroi.
    Ah Ah, même sans pseudo tu es démasqué d'entrée.

    le Duke

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  9. (c'est gentil de dire qu'on me reconnaît... gentil ou inquiétant ^^)
    la bio de Graham est sympa, je n'ai pas eu le sentiment du self made man... enfin si bien sûr mais comme finalement il est obligé, de concession en concession, de laisser la place à un univers de requins plus voraces que lui, il s'en dégage une part de tristesse indéniable qui tranche avec les portraits de "réussite totale à l'américaine" que l'on nous vend souvent.
    je ne réponds même pas sur les visites à NY... tellement je boude de jalousie (bon... en même temps, je suis né en 79 ^^)
    Ce qui tu dis sur Cactus m'interpelle... il faut que j'en réécoute du coup :)

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  10. Tu as raison Bill Graham n'était pas vraiment le requin qu'on imagine plutôt un pionnier au sens noble du terme.
    Pour Cactus je te conseille "one way or another" le second (les 3 premiers sont du même niveau) ou le live en studio Ultra Sonic Boogie 71. Ils ne sont pas vraiment de Détroit mais Jim MC Carthy et Rusty Day viennent de deux groupes célebres de Detroit (Detroit wheels et Amboy dukes) dont acte.
    Duke

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  11. Hoooo la belle chronique que voilà. Ravive le souvenir - 10 ans déjà - de mon obsession à attraper la réédition de "Return To Silverado" le plaisir d'entendre ce son de guitare unique (merci pour ce début d'explication, un bout du secret) Je me suis replongé dans "A Long Time Comin'" et puis surtout me voici fin prêt à découvrir "My Labors" que j'attends avec impatience... Boisson apéro prêtes. Reste le double de Quick... il attendra. Note: La Pyramide du "louvre" c'est pas à Memphis qu'ils l'ont "dupliquée"? Je me souviens de la fierté de ma collègue m'expliquant qu'elle était plus grande qu'à Paris. Sûrement, moi j'aime qu'une américaine soit fière ... et si ça demande une grosse pyramide, banco.

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    1. Nick Gravenites (With Michael Bloomfield) - My Labors... ce que ce fut bon bon bon!! Merci

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    2. Tu peux essayer aussi les albums solos d’harvey Mandel une autre pointure du blues blanc de Chicago “games guitar play” “Christo redentor” et “the snake “
      Gravenites c’est un bon chanteur de blues pas vrai?
      Duke

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    3. Blues? Plus que ça même, teinté de soul, j'iamgien bien des duuo avec des pointures comme BB King, avec sa voix chaude ... (dans la foulée je me penche sur tes conseils et dans une autre foulée "Live In Athens At The Rodon" Nick Gravenites And John Cippolina... Entre le disque pop de Chris (http://mapetiteboiteamusiques.blogspot.com/2018/06/aloha.html) et la couleur blues soul ici... que du bonheur. Un dimanche de musique (même si un peu de boulot m'attend) "Walkin Blues" "Born in Chicago" et ce putain de son de Chipo!!!!

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    4. Dans le style soul blues à la sauce vaudou il ne faut pas rater le Johnny Jenkins” tonton macoute “chronique par manœuvre dans sa discothèque secrète excellente
      Duke

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  12. Avec beaucoup de retard, merci le Duke pour cet article sur QSM & John Cipollina. Groupe et guitariste que j’admire depuis la sortie de «Quicksilver Messenger Service» que j’avais acheté en 1969 un peu moins d’un an après sa sortie (je sais ce n’est pas tout jeune…). A cette époque j’étais dans un lycée d’Art Graphique à Saint Germain des Prés. Un jour je rentre, avec mon pote Hervé, chez Givaudan, des enceintes sortait «Gold and Silver» et à côté de la platine, la pochette. Tout y était, la musique et ce graphisme noir, rouge et blanc de Rick Griffin. Nous avions de la chance, car chez Givaudan nous pouvions découvrir toutes les nouveautés. Il n’y avait que des imports.
    Chez eux quelques mois après (les LP sortaient vite à cette époque), j’ai acquis «Shady Grove», pas pour la pochette, Rick Griffin ne l’avait pas calligraphiée, mais pour Nicky Hopkins… (Pour l’histoire, je n’avais «Happy Trails» que sur cassette, manque de moyen).
    Par la suite John Cipollina m’a toujours accompagné, toujours à l’écoute du son de sa guitare, de son jeu, que ce soit avec Dinosaurs, Terry & the Pirates, Problem Child, les 2 Fish, Thunder…. la liste est trop longue mais surtout trop belle.
    Je n’aurais vu sur scène ce grand Monsieur, par la taille et son élégance, qu’une seule fois, avec Man, et Codine résonne toujours dans ma tête…
    Jean-Paul

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  13. Tu as de la chance d'avoir vu le "grand" John sur scène. J'ai eu le même coup de foudre pour QMS quelques années plus tard vers 1974. En province on avait pas la chance d'avoir GIVAUDAN mais comme les disques arrivaient avec quelques années de retard on avait l'impression que c'était des nouveautés.
    On avait un disquaire qui s'appelait COBRA MUSIC à BORDEAUX spécialisé dans les imports californiens, quand je rentrais chez eux je bavais devant ces belles pochettes cartonnées emballées de cellophane.J'avais déjà happy trails en pressage français mais cette fois-ci j'ai craqué le budget du mois pour un import quand j'ai vu le dessin de Rick Griffin!
    En rédigeant l'article je me suis replongé dans la musique de JC et j'ai découvert la longue liste de ces aventures musicales post QMS quand il oeuvrait dans un parfait anonymat avec son style si exceptionnel.
    Cela reste définitivement un de mes guitar héros préféré
    Duke

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  14. Who do you love Quicksilver Messenger Mervice ? Me certainely.
    et un Happy trails à l'écoute de ce LIVE !
    Merci.

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  15. Je découvre ton blog avec ce superbe article!Un très grand de la six-cordes avec ce vibrato exceptionnel. Je considère mon exemplaire du LP Happy trails(pressage français avec ce ciel bleu criard!)comme une de mes pièces les plus précieuses. Encore merci pour l'article , il faut maintenant que je creuse sur Nick Gravenites...

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  16. Tu as raison je chéris mon pressage français de Happy trails autant que toi et j'avoue que je préfère aussi le bleu azur du ciel au jaune feu de la pochette américaine.
    Quand je pose le vinyle sur la platine l'émotion est toujours là même malgré les années et c'est à cela aussi qu'on reconnait un grand disque.
    Thanks
    Le DUKE

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