ARCHIVES

jeudi 7 juin 2018

VIOL [Aka Ernesto Violin] ~ Hooligans Wake [2012]


Cela peut arriver à n'importe quel mélomane : on se réveille dès potron minet et on ne sait quoi écouter. Cette mésaventure ne me concerne plus, quand aucune envie particulière ne me vient, je joue un disque de notre ami Ernesto : sa voix convient à toutes mes humeurs... Tout le monde (et c'est heureux) ne peut ressembler aux vilains frangins Gallagher (voilà que ça me reprend !) : certains artistes doutent de leur talent, n'hésitent pas à critiquer leurs œuvres avec sévérité. Ernesto est embarrassé par tel qui donnerait dans le folk neurasthénique, alors qu'un autre est vraiment trop lent et sinistre... Vous l'aurez peut-être compris : ce garçon est franchement doué pour vendre sa musique ! J'ai l'impression que j'aime ces chansons plus que leur auteur - ce qui tombe bien car c'est moi qui écris ce billet ! Hooligans wake est l'album printanier de Monsieur Violin, donc point de neurasthénie ou de sinistrose ici (même si les thèmes abordés ne sont pas tous franchement guillerets (en ce sens les titres sont suffisamment évocateurs)). Sa voix traînante comme une longue caresse et la simplicité (apparente) de son jeu de guitare font toujours merveille, mais il a concocté, cette fois,  des arrangements ensoleillés pour mieux s'amuser des contrastes ou pour étouffer un peu les élans de sa mélancolie. A noter, pour contrebalancer ce que j'ai écris il y a une dizaine de lignes : Ernesto est très fier des deux dernières chansons - et c'est vrai qu'elles figurent parmi ce qu'il a composé de plus beau et de plus émouvant : je vous conseille de les écouter en boucle jusqu'à ce que le délire vous expédie dans le coma !  
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]          

  
01 - Wreck Of The Concordia 2012
02 - Death Of The European Dream
03 - Mexican Headache
04 - GOP
05 - Kill The Fucking Pigs
06 - Mass Murder Boogie
07 - Nuclear Beach Army
08 - World War III
09 - Loneliness Is Worse Than Death
10 - Hooligan's Wake
11 - Shakespeare's Grave
MP3 (210 kbps) + front cover


16 commentaires:

  1. Tu avais déjà chroniqué l'un de ses disques. Et je dois t'avouer que je l'écoute toujours régulièrement (c'est sans doute celui que j'écoute le plus souvent qui soit aussi inconnu de tous), avec le même ravissement. C'est étrange, parce que on pourrait croire que la fait de le connaître biaise notre regard sur sa musique. Or, il faut vraiment l'écouter sans a priori, ni complaisance. On a de la chance d'avoir ici un vrai artiste, qui sait écrire de très grandes et très belles chansons. Peu importe qu'il vienne ici ou pas glisser quelques lignes sur les billet de Jimmy.

    J'ai hâte d'être à ce soir pour découvrir le disque chez moi. S'il est aussi bon que l'autre, promis, Ernesto, je vais investir dans tes autres disques (éventuellement à toi de nous guider en oubliant un instant toutes les réserves que tu attribues d'habitude à ta musique)parce que je culpabilise à chaque fois de m'être limitée à ce seul disque (il faut dire qu'Ernesto m'avait dit, avec son sens affuté du marketing, un truc du genre que c'était le seul qui était à peu près valable ^-^). Jimmy a raison, tu devrais être fier de ton talent (et apprendre à te "vendre" un peu mieux).

    Bref, cessez de faire comme la grande majorité des gens, ne versez pas dans les excuses faciles pour ne pas l'écouter en vous disant que c'est du français, que si personne ne s'intéresse à lui c'est qu'il y a une raison etc. N'oubliez pas qu'on vit en France, un pays de réseau, ou les fils ou filles à papa ont toujours eu la vie plus belle et plus facile que les autres.
    Et quand en plus, on ne veut pas (ou ne sait pas jouer) avec ces réseaux, on a toutes les chances de rester sur le carreau quelque soit son talent... Ernesto mérite qu'on l'aide tout simplement parce que sa musique le mérite amplement.
    Un secret, un trésor qu'il vous faudra à votre tour partager et qui fait qu'on se sent soi-même plus riche de l'avoir fait.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ce très beau commentaire, je pense qu'il fera plaisir à l'artiste. Ce qui amène ses critiques, c'est, entres autres, la qualité d’enregistrement; alors que, justement, je trouve absolument admirable qu'il soit parvenu à ce niveau avec les moyens du bord...

      Supprimer
  2. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Je sens que ça va encore barder si je dis que ce disque est un brin "psychédélique". Non pas au sens littéral du mot, mais dans son approche décalée, un peu aérien, mystique et piquant.
    Belle découverte.
    Je mets mon gilet pare-balles et je reviens !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et si la pochette n'est pas complètement psychédélique, je rendre dans les ordres !!!!!
      :-)

      Supprimer
  3. Tu vois, quand tu veux! C'est particulièrement vrai sur: "Mass murder boogie"...

    RépondreSupprimer
  4. Je me suis dit "c'est bien le blog de JJ ça, c'est tellement cool que tu crois être sur un rythme assez lent quand pif paf pouf v'là qu'il te balance des posts à la volée"... (j'ose tout de même espérer que les gens de passage iront picorer le lien que j'ai foutu dans un commentaire du post d'avant).
    je fais confiance, je mets l'album, je hurle en disant "kessekeck'cetmerd !spapossible !"
    un machin pop coloré pour enfant déglingo... beuark... je zappe... et puis... je regarde le titre... j'écoute les paroles et la voix et je fais "haaaaaaaaaaaaaaaaaaaa" (bon, comme mon miroir était absent, personne, même pas moi, a pu s'apercevoir de ma tête digne d'un conspirateur avisé, du genre qui comprend subtilement qu'il y a une subtilité)
    je repositionne mon écoute et je me laisse aller dans cet album psychédélironico-planant.
    Déjà au fil des écoutes (oui "des") c'est plus sombre qu'il y paraît au premier abord, plus fouillé que fouillis musicalement également. ça fait donc bien plus que s'écouter en s'appréciant très bien. En prime, j'aime cette approche très 60' (enfin ça correspond à mon imaginaire 60' avec le côté expérimental, une idée = un titre, avec tout un univers à elle et en même temps une cohérence dans l'inspiration et le traitement sonore).
    bien joué ami JJ !
    sinon, rien à voir mais le dernier coffret phish (même la monstrueuse version cd, c'est dire ) me fait de l'oeil... on s'en fout, mais je partage ma frustration ^^
    et aussi, j'attaque un mémoire autour du "detection club" (les écrivains de romans policier anglais des années 1920-1930) si quelqu'un à un avis ou des sources sur le sujet, je n'ai rien contre (même sur la musique écoutée à l'époque hein). Je risque de reposer la question régulièrement, donc JJ n'hésite pas à me dire si c'est chiant.
    Y (oui, j'ai la flemme d'écrire Yggdralivre en entier aujourd'hui... euh...)

    RépondreSupprimer
  5. Merci Jimmy pour ce coup de projecteur. Déjà le 2eme sur ton blog, tout le monde n'y a pas droit. Et après on ose prétendre que je ne sais pas me vendre !...

    Merci également pour ton message Audrey. Je ne vais pas prétendre le contraire : ça me fait toujours plaisir quand quelqu'un rentre dans l'univers de cette poignée de chansons enregistrées en coup de vent. C'est vrai que je les trouve parfois difficiles à écouter aujourd'hui, principalement comme le dit Jimmy pour des raisons techniques, ou des broutilles. Et parce que l'époque est un peu passée. Mais j'aime bien l'image d'ensemble. Et de toute façon, qui aime écouter ses disques ? Personne j'espère !

    RépondreSupprimer
  6. Découverte totale pour moi. Je ne suis pas très amateur des chanteurs français en général, mais là, c'est juste excellent. Et, chose rare, Ernesto n'a pas l'ombre d'un accent français.

    RépondreSupprimer
  7. Une sacré découverte ! toute la discographie va y passer

    RépondreSupprimer
  8. Ouh la la si je m'attendais à ça ! Au vu de la pochette et de ton texte de présentation, je m'attendais à de l'ensoleillé, de l'exotique, du tropical, même ! Mais déjà, les titres, wreck, death, kill, headache, murder, nuclear army, world war 3. Et la musique, quasi itou !! Donc je suis un peu déçu mais je vais travailler ça...
    Alain

    RépondreSupprimer
  9. Hello Jimmy,

    Passage express au milieu de mois de noyade professionnelle - non je ne suis pas maitre-nageur - et je tombe sur ce Ernesto dont je désespérais de trouver d'autres disques que celui que j'avais découvert grâce à toi - ici ou ailleurs dans des bruits magiques ou chez des mangeurs de disques. La boucle étant joliment bouclée, je retourne me noyer.

    Merci Jimmy.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tous les disques d'Ernesto sont disponible sur Bandcamp au prix que l'on veut...

      Supprimer
    2. Ah je n'avais pas pensé à Bandcamp, merci pour l'info.

      Supprimer