Le
Venezuela d'Hugo Chávez avait tout pour réussir. Des revenus assurés par les
réserves pétrolières parmi les plus importantes au monde et une des politiques
sociales les plus avancées du continent sud-américain. Au sein de celle-ci,
"El Sistema". Initiée en 1975 par
José Antonio Abreu, cette politique consiste à offrir à chaque jeune
vénézuélien un instrument de musique et une éducation musicale de haut niveau
dans l'un des 55 orchestres de jeunes répartis dans tout le pays. Le
gouvernement y voit également (et essentiellement) une façon de lutter contre
la drogue et la délinquance, endémiques sur le continent. Il est d'ailleurs
frappant de noter que le ministère en charge du "Sistema" n'est pas
celui de la culture, mais celui de l'action sociale.
Parmi
les millions de jeunes formés par "El Sistema", le plus célèbre est
sans nul doute le charismatique chef d'orchestre Gustavo Dudamel. Son talent et
sa fougue vont éclater aux yeux du public européen au cours de la tournée qu'il
entreprend avec l'Orchestre Simón Bolívar en 2007. A la fin de chaque concert,
tous les musiciens revêtaient un gilet aux couleurs du Venezuela avant
d'interpréter une grande œuvre du répertoire classique latino-américain.
Mais
si vous suivez l'actualité internationale, vous savez que l'état de grâce
vénézuélien n'a pas survécu à la mort d'Hugo Chávez. Son successeur désigné, Nicolás
Maduro, après des élections remportées sur le fil du rasoir, a plongé le pays
dans la plus grande crise économique de l'histoire du pays. Les manifestations
quotidiennes sont réprimées par l'armée ou les milices pro-gouvernementales qui
tirent à balles réelles dans la foule, faisant des dizaines de morts.
Le
3 mai 2017, Armando Cañizales Carrillo, un altiste du "Sistema" est
abattu par balle lors d'une manifestation. Gustavo Dudamel ne peut plus se
taire. Il prend publiquement position contre la politique de Nicolás Maduro.
Mais revenons à la musique. Le 1er janvier de cette même année, il avait été à
35 ans le plus jeune chef d'orchestre jamais invité à diriger l'Orchestre
Philharmonique de Vienne pour le concert du nouvel an. C'est avec ce même
orchestre, augmenté de quelques jeunes musiciens de l'association viennoise
"Superar", qu'il grave les Tableaux d'une Exposition de Modest
Mussorgski, dans l'orchestration de Maurice Ravel.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Promenade I
02 - Gnomus
03 - Promenade II
04 - The Old Castle
05 - Promenade III
06 - Tuileries Gardens
07 - Bydlo
08 - Promenade IV
09 - Ballet Of The Unhatched Chicks
10 - Samuel Goldenberg Und Schmuÿle
11 - The Market At Limoges
12 - Catacombae (Sepulchrum Romanum)
13 - Cum Mortuis In Lingua Mortua
14 - The Hut On Chicken's Legs
15 - The Great Gate Of Kiev
MP3 (320 kbps) + front cover
C'est toujours le piège, j'adoooore Moussorsky avec ou sans O (énervant pour les classements ;-) ) Et une fois encore je craque, je vais l'ajouter alors aux versions orchestrales, piano (avec le temps celle que j'écoute davantage) !!! Ma toute première version de ELP.
RépondreSupprimerPas de commentaire sur le Venezuela. Ou bien, juste cette tristesse que je ressens quand je projette ma vie dans ces endroits où soudain cette vie ne serait plus tenable.
Et moi qui pensait que "Pictures at an exhibition" avait été composé par Keith Emerson quelle truffe! Faut dire que j'avais pas passé beaucoup de temps à lire les crédits vu que je n'avais pas acheté le disque pour cause d'allergie au Rock symphonique (pas au prog...) mais quand même trop Modeste le Moussorgsky. Il aurait du réclamer ses Royalties!
RépondreSupprimerPour le Venezuela, je ne veux pas exempter Maduro et Chavez mais le grand Satan et la CIA mènent depuis toujours des campagnes de déstabilisation systématiques dans ces pays. Seul Cuba a réussi à résister avec des conséquences terribles pour les populations qui subissent des pénuries permanentes. Reste l'école cubaine d'éducation musicale qui est un patrimoine que Chavez a réussi à transposer au Venezuela je ne le savais pas.
Alors on va goûter l'original qui vaut certainement mieux que la version de ELP
Duke
Cool, je vais pouvoir écouter ça sans avoir eu les oreilles polluées par du ELP! ^Les années 80 étaient merveilleuses, le prog était le grand satan.... Cela dit, je ne cesse de redecouvrir le prog des 70's depuis quelques années. Il y a 15 jours un disque de JETHRO TULL (à cause de Charlu qui l'avait Dropé (notez bien que je m'y suis pas précipitée, je devais l'avoir depuis plus d'un mois))...
RépondreSupprimerMoussorsky, je ne connais pas bien (à part l'un de ses "hits"), mais la musique russe de l'époque fait partie de celle je préfère dans le classique (avec celle française des années du fin du 19eme/début 20eme (qui a dit Debussy, Faure et Ravel?)).
C'est drôle cette référence à Emerson, Lake & Palmer (je traduis pour les jeunes générations). Je connais leur version, mais je n'y avais pas pensé une seconde en préparant ce post.
RépondreSupprimerAujourd'hui c'est courant de taper sur ce courant (facile!) mais si ils n'ont pas ma préférence dans le genre (VDGG et tant pis pour la jeunes génération, King Crimson, Genesis, Yes...) c'est M. Emerson qui m'a fait connaitre Bartok, M(o)ussorgsky. Il y avait de belles fulgurances tout de même!
SupprimerAlors soyons lui gré de cela. De même, en d'autres temps, Waldo de los Rios a fait découvrir la musique classique à toute une génération abreuvée de Beatles et de The Who. Waldo de los Rios avait fait scandale, d'ailleurs.
SupprimerMussorgsky, c'est l'orthographe anglo-saxonne. En français, Moussorgsky. Le russe (Мусоргский) semble plutôt donner raison aux premiers.
SupprimerAprès trois publications sur les grandes oeuvres de la musique classique, j'avais décidé d'arrêter pour me consacrer aux séries que j'ai déjà en cours : le jazz en France, le rock d'ailleurs, Viagem a Portugal. Et puis je voulais vous laisser la place, pour que chacun nous fasse partager son oeuvre favorite. Mais là, au moment où je vous écris, j'écoute une interprétation renversante du Requiem de Mozart. Si belle et si puissante qu'il serait dommage de ne pas la partager. En même temps, je sens bien que ce type de musique, ce n'est pas trop votre truc à tous. Alors je ne sais pas. Je ne sais pas.
RépondreSupprimersi si, vas y...
SupprimerEn effet, "le classique" n'est pas le genre le plus prisé, ici, mais je sais que ça fait plaisir à certain (dont moi!) et je t'engage donc à poursuivre à l'occasion (surtout si c'est pour nous proposer un Requiem magnifique, car c'est l'une de mes œuvres préférées, tous styles confondus).
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