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mardi 14 novembre 2017

MINK DEVILLE ~ Cabretta [1977]


L'Histoire m’acquittera car je n'avais que treize ans en 1977. Pourtant, j'avais tenté de prendre de l'avance en achetant mon premier Beatles entre ma huitième et ma neuvième année. Las, pendant la révolution punk, j'en étais encore à essayer de démêler l'extraordinaire écheveau du passé. L'Histoire m'acquittera, mais je m'en voudrais toujours de ne pas avoir découvert Ramones, Heartbreakers, Pistols, Clash ou Damned en temps réel. Pour tout vous dire (et vous allez pouffer), le seul album étiqueté punk que j'achetai à l'époque fut... le premier Starshooter (j'avais prévenu)! Pendant ce temps, Willy et ses potes fomentaient leur propre révolution dans leur coin. Je crois qu'ils s'en foutaient un peu des "one, two, three, four" et de la furia des guitares fonçant avec panache dans tous les murs à proximité, mais ils furent suffisamment finauds pour se laisser porter par la vague. Willy, comme la plupart des grands rock'n'rollers, était un homme à fantasmes, et ce premier album fut mille fois construit et déconstruit dans sa tête avant même qu'il n'accorde sa première guitare. Superbement produit par Jack Nitzsche, on y retrouve une somme merveilleuse d'obsessions allant du rhythm'n'blues uptown au doo wop en passant par le son girls group ou les magnificences du Brill Bulding - le tout enveloppé dans des velours cramoisis et des dentelles affriolantes. Premier volet d'un des plus magnifiques triptyques de tous les temps, il laisse à entendre ce qui existe de plus excitant : de l'élégance mais avec du nerf. Il n'a pas pris une ride et n'en prendra jamais. "I see you walking down the street..." 
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !] 

          
01 - Venus Of Avenue D
02 - Little Girl
03 - One Way Street
04 - Mixed Up, Shook Up Girl
05 - Gunslinger
06 - Can't Do Without It
07 - Cadillac Walk
08 - Spanish Stroll
09 - She's So Tough
10 - Party Girls
MP3 (320 kbps) + artwork


22 commentaires:

  1. C'est marrant, parce que j'écoutais ce WE un titre de lui de Miracle et je me disais que je devrais reécouter plus souvent ses premiers enregistrements.
    Quand on parle de lui, c'est tout le temps de celui-ci ou de Le Chat Bleu. Je trouve que la seconde moitié de sa disco reste pourtant classe.

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    1. Il a connu une période de moins bien, puis a relevé le tir (je suis, par exemple, archi fan de son album de reprises.

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  2. Un classique intemporel en effet !

    77 ? J'y étais !

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    1. Classique, 77, ça me rappelle un commentaire posté, hier!

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  3. Je ne sais pas si ma vision de Willie DeVille est juste: j'ai l'impression qu'il est d'avantage apprécié en France que dans son pays d'origine. M'éléphant-je ? Euh non, me trompè-je ?

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    1. C'est une des grandes fiertés de notre pays, nous avons toujours su reconnaître la valeur d'artistes américains dont le pays se foutait - et ça remonte au jazz.

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  4. Hey, Mister Jim, I can see the shape you're in (de quoi s'en faire un pseudo...)
    Je n'ai jamais véritablement adhéré au culte qu'a généré Le Chat Bleu, ce fut (et restera) donc pour moi un dyptique, deux chefs d'œuvre que j'ai pris en pleine gueule et à l'envers : c'est Magenta que j'ai acheté en premier à sa sortie, j'avais 17 ans.

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    1. Eh oui, quelques années de plus pouvaient faire la différence. Je n'arriverais pas à te convaincre pour "Le Chat Bleu", mais, moi, je l'adore; j'aurais même aimé qu'il soit encore plus "dans les cordes" comme c'était envisagé au départ...

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  5. Ah oui, Willy. Merci ! J'espère que beaucoup vont découvrir...
    Que de souvenirs magnifiques ! Parmi de très nombreux instants de grâce pure :
    L'Olympia avec chemises à jabot, pompadours et rose sur le piano. La très grande classe !

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  6. A ranger dans la catégorie "meilleurs premiers albums" à une époque d'explosions, de bouleversements et d'hyper créativité dans la musique. Willy, c'est la classe absolue, le looser magnifique en même temps que le branleur qui peut se le permettre... Bref un garçon (et un groupe) de talent qui n'a jamais rencontré le succès qu'il méritait. Tant pis pour le grand public et tant mieux pour ceux qui l'ont suivi.
    Pour moi les 2 albums qui ont suivi "Le chat bleu" sont également excellents, la qualité de l'enregistrement et du son compensant une spontanéité un peu moindre.
    Et puis, en 77, j'avais 17, 18 ans et je découvrais sans cesse, Willy m'a mis plusieurs fois KO !
    Gil

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  7. Willy nous manque, quelle classe il avait !

    Sinon comme toi je regrette de ne pas avoir découvert tout ce qui s'est passé en 76 / 77 en direct. 13 ou 14 ans sans grand frère ou grande sœur ni personne dans l'entourage pour t'initier à la musique. On se rattrape par la suite mais ça n'a pas tout à fait la même saveur.

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  8. Ha ha ha Gna gna gna... j'avais 17 ans et j'allais voir Talking Heads à Londres en achetant du thé croyant que c'était pas du thé et que le lendemain... je m'égare. Donc c'est vrai que j'y étais un TOUT PETIT PEU (J'achetais le U.K. pour vous dire), j'ai fini de lire le bouquin de Pacadis, lui il y était à fond mais pour ce qu'il en a écrit.
    A part ça, il a fallu que le EWG nous claque le CHAT BLEU que je pleure sur la moitié des titres.
    On va pas faire de la sociologie sur cette période qui n'en mérite pas tant, certes les discours musicaux étaient pas mal conservateurs (limite réac?) mais cela a permis à des artistes de gagner du temps et de se faire connaître. Mink punk? heureusement que non, par contre quel talent et quel embrassade de genres...
    Et soudain je réalise que je n'ai pas le "live"
    https://www.allmusic.com/album/live-mw0000740566
    Que mon pote nous passe dès qu'il peut... je vous laisse, il y a des urgences qui ne se ralentissent pas!!

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  9. Merci beaucoup mon ami.
    Michel.

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