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vendredi 2 février 2018

Jazz En France - Volume IX : Didier Lockwood [HMC. 2018]



Sans doute faut-il y voir la marque de notre éducation musicale classique, les violonistes de jazz sont nombreux dans notre pays, bien plus qu'ailleurs. Stéphane Grapelli, Jean-Luc Ponty, Dominique Pifarély, mais aussi les moins connus Michel Warlop, Pierre Blanchard, Thomas Enhco, Scott Tixier, Mathias Lévy et André Hodeir qui, soit dit en passant, est plus connu comme compositeur et arrangeur de jazz d'avant-garde. Didier Lockwood partage avec Stéphane Grapelli le privilège d'être connu d'un large public qui déborde de la scène jazzistique. De formation classique donc, Didier Lockwood est venu au jazz sous l'impulsion de son frère Francis. Tout au long de sa carrière, il le retrouvera dans des duos piano-violon ou dans le cadre de formations plus étoffées. Pourtant, ce n'est pas dans le milieu du jazz que Didier fait ses premières armes discographiques, mais, excusez du peu, avec le mythique groupe Magma. Didier retrouvera d'ailleurs Christian Vander en 1981 pour l'album Fusion. En 1978, il grave son premier opus, un disque intitulé Surya. Dès lors, les albums vont s'enchaîner sans interruption jusqu'à la fin des années 90. Le style fusion est omniprésent dans l’œuvre de Didier Lockwood, sans doute même un peu trop. Heureusement ses nombreuses collaborations apportent un peu de variété dans une discographie qui aurait pu, sans cela, frôler la monotonie. Je reconnais que j'ai un peu survolé ce style au profit d'autres enregistrement plus acoustiques ou plus rares, tel que celui effectué avec le chorégraphe indien Ragunath Manet. Une autre originalité de ce morceau est que Didier y joue de la trompette, un instrument qu'il affectionne, bien qu'il y soit moins à l'aise qu'au violon. Astral trip et A Quiet sun sont d'autres raretés, le premier figurant sur un album du franco-américain Bunny Brunel, le second sur un disque de son frère Francis. Enfin, autre disque rare, celui qu'il enregistra en 1989 pour ses enfants, ne comportant, à l'exception d'un titre, que des comptines et des chansons traditionnelles pour le premier âge.
ZOCALO [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
P.S. : un grand merci à Keith qui m'a fourni le morceau de Magma figurant dans ce florilège.


01 - Kobah [Avec Magma]
02 - Astral Trip [Avec Bunny Brunel]
03 - Do Anything You Want
04 - Vieux Pape
05 - A Quiet Sun [Avec Francis Lockwood]
06 - Aldino
07 - Sleight Of hands
08 - Tanganika
09 - Turning Point
10 - Format [Avec Uzeb]
11 - Frère Jacques [Avec Daniel Huck]
12 - Jimmy B-3
13 - Tip Tap
14 - Golden Eagle Dance [Avec Ragunath Manet, Didier Lockwood à la trompette]
15 - Indifférence [Avec Marcel Azzola]
16 - Minor Swing [Avec The Amazing Keystone Big Band, Stochelo Rosenberg, Thomas Dutronc & Marian Badoï]
MP3 (320 kbps) + front cover


11 commentaires:

  1. Juste pour ajouter une anecdote perso sur un musicien que je connais mal, je me suis davantage penché sur un JL Ponty via Zappa et M. Grapelli via Django. Mais c'est par son nom que je tente de réécouter un groupe qui ne m’intéressait pas trop. ODEURS. Pas fan de prime abord, un groupe pastiche alors que j'use encore le premier album de "AU bonheur des dames" Pourquoi je raconte ça ? C'est que j'ai comme amie la "costumière" de ODEURS qui parait-il était passionnant sur scène. Et quand je donnais mon avis défavorable sur la musique de ODEURS, elle s'étonnait en partie au vu des artistes qui les ont un temps rejoint : Manu Katché, Klauz Blaquiz et donc Didier Lockwood. Je ne sais pas s’il y a un titre de ODEURS dans ta sélection ? Mais un jour je ferai l’effort d’ignorer le chanteur – pas excitant – et le style parodique pour entendre peut-être des pointures…

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    1. Le génial Ramon Pipin a participé à l'enregistrement de l'album "The Kid" de Didier Lockwood, mais de l'autre côté de la vitre, derrière la console. Et je ne connais pas d'album de Ramon Pipin où Didier Lockwood tiendrait la partie de violon.

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  2. À propos du morceau de Magma, tu me dois toujours 500 € pour le travail fourni !!!!! :-)
    Beau travail, comme d'habitude, même si je n'ai pas les bonnes oreilles pour l'apprécier à sa juste valeur.

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    1. No soucy. J'ai commencé à mettre de côté les pièces cuivrées. J'en suis à... euh... 3 centimes !

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  3. J'ai déjà dit ici (et pas qu'ici) mon amour pour "odeurs" et pour ramon pipin (et merci encore JJ pour son dernier album) d'ailleurs (je redemande à chaque occasion ^^) si quelqu'un à le deuxième volume du coffret de l'intégrale du groupe (avec du pipin solo aussi dedans) je ne suis pas contre !! (c'est dire si je suis pour)
    Lockwood, un peu comme Ponty et d'autres, c'est le genre de musicien qui me poursuit (ou l'inverse), je ne connaissais pas magma et c'est en voyant son nom que je suis tombé dedans (enfin pas dans tout magma, mais j'apprécie ce groupe), plus tard, en pleine découverte de la musique indienne, j'ai écouté sa proposition avec Manet et c'était vraiment très bien, et tandis que j'étais dans une période "les concerts c'est fini pour moi" (depuis, c'est devenu une réalité, j'ai arrêté mais c'est une autre histoire) quand on m'a trainé voir "jenesaisplusquimaispasarewenotmen?" en première partie (un artiste à la mode sans doute) alors que la star c'était lockwood... et le mec qui descend jouer du violon dans le public, qui est hyper chaleureux sur scène, ça vous redonne foi en la musique (rien que ça), et en prime, je suis d'accord avec Zocalo la carrière de Lockwood vaut aussi, surtout, pour ses collaborations souvent lumineuses, bref un très beau florilège (quelqu'un en doutait ?)

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    1. Entièrement d'accord avec toi Yggdralivre. Je n'ai rien à ajouter sinon que le style fusion me passionne habituellement (Steps Ahead, Weather Report et Uzeb qui est dans cette compile). Mais chez Didier Lockwood, j'ai saturé à un moment. Comme si sa production de l'époque était trop uniforme, comme s'il sortait toujours le même disque, ce qui est finalement assez rare dans le jazz.

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  4. Je ne suis pas particulièrement friand du violon dans le jazz, mais quand la compilation est réalisée par un expert, il y a toujours de quoi se régaler! Merci pour ce nouveau volume.

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  5. Comme disait Bashung, "Un jour j'irai, mais faut m'expliquer". J'ai moi aussi une vision un peu ennuyante de cette musique, sans m'y être un seul instant frottée. Donc la compil' est là pour me montrer que j'avais certainement tort.
    J'ai pas encore écouté celle Petrucciani, je me ferai sans doute les deux dans la foulée.

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  6. Merci de rendre hommage par cette compilation à Didier Lockwood
    - je voulais le faire mais je commence à en avoir ras le bol des rubriques nécrologiques, ça me fout le bourdon.
    Lockwood je l'ai découvert via une redif de concert où andré francis avait passé isn't she lovely (donc période fasten seat belts (ça me rajeunit pas)...
    comment dire, ça m'avait attiré.
    je l'ai vu avec magma je crois que j'avais 16 ans et ce fut un choc, pas lockwood (quoique) mais magma... purée... j'ai suivi ce groupe partout où ils passaient dans mon coin...
    puis bien plus tard avec uzeb à Vienne il a piqué une crise envers l'ingé son qui lui avait sabordé son entrée (ce ballot avait juste oublié de monter la tranche son violon - lui qui ménageait une entrée éblouissante...).

    parmi ses albums j'aime bcp the kid (et celui parallèle de son gratteux kajdan), new world avec holdsworth et tony williams, son live in montreux, je suis dingue de son trio avec escoudé et catherine, de fusion (quel groupe... top, wideman vander), out of the blue me fatigue sauf quand gordon beck attire l'oreille et un de mes chouchous est storyboard car gadd, purée gadd il le pousse (et lockwood y joue aussi du sax alto)...
    la fusion/jazz rock façon lockwood je partage l'avis de redite mais à petite dose de temps à autre j'avoue toujours avoir aimé.
    et ses compos sont de petites perles, en l'état, j'entends, sans forcément leur environnement contextuel.

    il y a qq années le ministère de la culture via mitterand (frédéric) lui a demandé un rapport sur l'état des musiques actuelles et de leur enseignement en france (et du jazz) - ce rapport a été désastreux dans la profession et il s'est pas fait que des amis (par contre, du coup ça lui a servi de tremplin pour monter son école d'élites à Paris, comme quoi... excellente école d'ailleurs.).
    des suites de ce rapport on commence seulement à sortir la tête du marasme de décrédibilisation...
    mais c'est une autre histoire qui aura malheureusement entaché le respect qu'il suscitait jusque là - personnellement je reste attaché à sa musique.

    à écouter home sweet home de son frangin francis... un vrai bonheur. le frangin effacé, dommage...
    mais lui devenu... excellent prof...
    comme quoi.

    encore merci pour ce "florilège", rien de tel pour honorer la mémoire d'une artiste.
    à +

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    1. désolé new world c'est john etheridge...
      ah la mémoire...

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  7. Si vous plait...un nouveaux link!
    Merci!

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