Oui, Joan Baez. On a beaucoup moqué la dame, mais pour des raisons qui ne me paraissent pas toujours très glorieuses. Personnellement, j'éprouve toujours une sincère affection envers ces idéalistes qui sont persuadés qu'une guitare peut tuer les fascistes. Pour autant, je n'attendais pas grand chose d'un nouvel album. En vérité, je ne l'attendais même pas du tout, jusqu'à ce qu'un ami me l'envoie, accompagné de ces quelques mots : "Je viens de faire le test, ce disque tient parfaitement l'écoute après le Wrecking ball d'Emmylou Harris, que tu aimes tant." Comment résister à pareil argument ? L'âge a dû me rendre moins sensible : j'ai attendu la moitié du deuxième titre avant de m'évanouir ! Et puisqu'il est question d'âge, le temps a accompli son sale boulot : désormais, Joan Baez ne peut plus jouer les sirènes en multipliant les acrobaties au milieu des notes les plus hautes (ce qui agaçait fortement ses vils détracteurs), mais quand un mot se fêle en pleine monté, c'est beau et émouvant à en pleurer. Concernant le répertoire, Joan a opté pour quelques valeurs sûres, comme Tom Waits, Mary Chapin Carpenter ou Antony & The Johnsons, mais elle a également misé sur des jeunots à peine connus des spécialistes : Zoe Mulford, Eliza Gilkyson ou Tim Eriksen. Elle s’approprie tous ces merveilleux bijoux avec une grâce infinie. Pour faire bonne mesure, le groupe qui l'accompagne donne dans la boucherie sentimentale ! Ces gars sont si doués qu'ils nous feraient croire que la perfection se laisse draguer par le premier venu. La ruse était délicate : sur la pochette, le sourire de Joan ne nous offre aucun indice sur les profondeurs émotionnelles visitées par ce disque. Seuls ceux qui sont allergiques à la Beauté essayeront d'échapper à cet album fabuleux.
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Whistle Down The Wind
02 - Be Of Good Heart
03 - Another World
04 - Civil War
05 - The Things That We Are Made Of
06 - The President Sang Amazing Grace
07 - Last Leaf
08 - Silver Blade
09 - The Great Correction
10 - I Wish The Wars Were All Over
MP3 (320 kbps) + front cover
Comment dire. J'ai été ado fan seulement de Elvis Costello. Puis j'ai vieilli et évolué vers ce qu'il était plutôt: un musicien attaché à la musique, un peu comme toi, comme vous, je faisais confiance - pas aveugle - mais confiance dans ses attirances. Il est devenu un sacré passeur. Et il a toujours mis en avant cette dame que j'écoutais peu avant. Maintenant elle fait parti de mon univers. Tu sais, je me suis enfin procuré les concerts "Hall Of Fame" un truc où tous les invités ont vraiment pris un coup de vieux. Dans le tas tu en as, cheveux gris ou blanc, bedonnant ou pas, qui au delà du côté pince-fesse, reprennent leurs instruments et leurs chansons et tu sens, ça vibre encore, en tout cas je suis sensible à ceux qui continuent comme ça. Et puis c'est moins la beauté de cette musique que la couleur crépuscule qui pourrait me faire évanouir. Mais je fais gaffe, toujours un œil d'ouvert... Encore tant à écouter. "Day After Tomorrow" était déjà de la même veine... Merde 10 ans d'écart!
RépondreSupprimerSi Neil Young ou Dylan étaient capables de tels exploits, on se remettrait à construire des cathédrales!
SupprimerJe suis passé à côté de "Day after tomorrow", si tu pouvais me dépanner d'un lien, ce serait chou!
C'est comme si c'était... Ha non, c'est fait:
SupprimerJBdat.rar
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Merci, c'est donc super chou!
SupprimerEn toute franchise j'y suis allé un peu en marche arrière....et la surprise n'en est que plus belle.
RépondreSupprimerJe trouve sa voix de plus en plus prenante avec la patine des ans.
Grand merci Jimmy , de toute façon, ton billet ne pouvait que m'inciter à m'y plonger.
Sans les conseils de mon ami, je serais passé à côté, comme j'ai manqué le précédent, il y a dix ans.
Supprimerc'est sympa de partager ça :)
RépondreSupprimerau risque de me faire massacrer, je ne suis pas un grand amateur de Joan Baez, je l'ai souvent écouté en lien avec d'autres et plus souvent j'ai préféré les autres (je ne vais pas les citer tout le monde les connais) ensuite j'ai plus exploré Joni Mitchell en revenant de temps à autres dans les univers de Joan... A l'instar d'Echiré79, je suis allé à reculons dans cette proposition et..; je suis agréablement surpris. Je m'interroge sur l'aspect "monument de la musique" dans notre écoute, j'veux dire si une inconnue sortait cet album, comment le trouverions-nous ? (je ne parle pas en terme de "bon" ou "mauvais" mais de rapport au temps parce que là difficile de faire abstraction du chemin parcouru car ce chemin est aussi le nôtre.)
Jusqu'à présent, je n'étais pas un grand fan, non plus; moi aussi, j'en préférais beaucoup d'autres.
SupprimerSi ce disque était celui d'une inconnue, je le fêterais comme j'ai fêté celui Brigid Mae Power, il y a quelques jours. Je pense que je ne peux pas apporter de meilleure réponse!
Quand même, parfois une chanson et tout bascule. "Sacco & Vanzetti" pas le "Here's To You" qui est superbe mais "The Ballad Of Sacco And Vanzetti" qui me clou au mur... Il n'y a plus qu'a me coller une affiche rouge sur le visage. Oui, trop d'emphase? Mais quand on vénère les airs d'Opéra Italien.
RépondreSupprimerJe comprends, le film, vu très jeune, a chamboulé mon existence et à façonné ma façon d'envisager la justice et la politique...
Supprimer... c'est Linton Kwesi Johnson qui apparait après décompression ?!???
RépondreSupprimerMerci , elle n'a plus sa voix d’antan mais ça devrait être sympa quand même.
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