Après la parution d'un tel album, dans un monde qui tournerait à peu près rond, les Rihanna et les Beyoncé de tous poils devraient retrouver le bar à strip-tease qu'elles n'auraient jamais du quitter... Or donc, Dan Auerbach (Black Keys, pour ceux qui vivraient au fond d'une grotte) a craqué sur la voluptueuse chanteuse et bassiste des garagistes Shannon & The Clams et à commencé à méchamment fantasmer à l'idée de la pousser à enregistrer un album de soul (un vrai, avec tout le merveilleux toutim que cela sous entend). Dans un premier temps, doutant de ses capacités (on croit rêver), la gamine refusa avant, finalement, de se laisser embringuer dans cette fabuleuse histoire... Question zicos, l'affaire ne s'est pas exactement jouée à l'économie : on retrouve, ici, des pointures qui enluminèrent, jadis, certaines des plus délicieuses œuvres du gars Elvis comme de la môme Dusty - et ils nous font la totale. Ce disque respire le magnifique fond de marmite de la proverbiale sorcière. Tout y passe : la soul du Sud comme du Nord, les relents girls groups, les mexicaneries suaves, l'Amy touch et je t'en passe en veux-tu en voilà ! Et tout ça sans que jamais l’exercice de style ne soit effleuré. Mais le plus important est ailleurs : dans la plume délicate et dans l'extraordinaire timbre voilée de cette diva capable de nous offrir, sans forcer, d’innombrables secousses d'amour dans son scenic railway émotionnel suintant la grâce et les parfums rares...
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Golden Frames
02 - Bring Her The Mirror
03 - Broke My Own
04 - Leather, Metal, Steel
05 - Freddies 'n' Teddies
06 - Love I Can't Explain
07 - Cryin' My Eyes Out
08 - Goodbye Summer
09 - Cold Pillows
10 - Lord Of Alaska
11 - I Might Consider
12 - Make Believe
13 - Coal On The Fire
MP3 (320 kbps) + artwork
Merci , je viens de lire la chronique de l'album du mois Rock & Folk.ça à l'air cool.
RépondreSupprimerEt ça l'est!
SupprimerLa qualité de son dernier album "Onion" avec ses palourdes + ta critique claire et limpide,... je prends les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes.
RépondreSupprimerbon, je pars quelques jours au Portugal (joli, mais chaud, mais joli :) ) et voilà que ça cause musique portugaise ! et que ça envoie du Shannon Shaw l'air de rien... sans déconner, faut prévenir la prochaine fois, je rajeunis pas et un coup comme ça, ce n'est plus sans conséquence.
RépondreSupprimeralors... comme parfois, je profite de l'endroit pour poser une question.
cet album est bon... là dessus je n'ai rien à dire, enfin j'veux dire c'est une évidence.
Après, on trouvera toujours des grincheux pour expliquer qu'on faisait déjà ça avant et que ça ne change rien musicalement, que c'est ringard, déjà vu blablabla.
donc, l'album est bon.
mais je m'interroge plus sur l'imagerie et sa diffusion. Il y a un savoir-faire américain (enfin je trouve ça plus anglo-saxon) qui consiste à dire "j'ai enregistré à tel endroit, avec tels musiciens, produit par machin dans le studio de truc" qui donne un cachet à l'ensemble et qui fait partie de l'argument de vente. Je pense au dernier de Nicki Bluhm (je vous en avais causé une fois, il n'y avait pas de courant d'amour, ce que je comprends, mais là elle sert mon propos ^^) qui divorce, quitte la scène côté ouest pour aller dans une autre ville, dans un autre studio, trouver un autre son et produire un album résolument plus "soul" (et plus "polissé" aussi mais je ne dis pas ça en mal) sur les thèmes de la rupture et de la reconstruction. Dans les deux cas, le changement d'image me paraît lorgner (pas forcément de la part des artistes, je pense aussi aux chroniqueurs) du côté Amy Winehouse, histoire de ne pas louper la pépite vocale à la mode. Or une fille comme Samantha Fish qui sort "chills & fever" y'a quoi, un an (un peu plus un peu moins) qui l'amène à changer son posture sonore (moins de guitare blues, plus axée sur la voix), propose des reprises de chansons moins connues mais tout aussi soul des années 60, une production moins "superstar" mais pas dégueu, on en parle moins. Je ne dis pas que Shannon est survendue (ça serait nier ses qualités vocables et artistiques) je dis juste qu'il y a un côté "ce produit répond aux attentes, on peu cocher la case" chez les journalistes spécialisés qui me dépasse un peu. Entre ça et l'underground pour l'underground, je me perds un peu parfois. Entendons-nous bien, je parle ici d'un mouvement de marketing de fond qui formate l'imaginaire, je ne parle pas du partage d'avis sur blog avec ce que cela suppose de subjectivité et de convivialité. Juste, cette impression de "la nouvelle pépite vocale" des médias me gonfle. je pensais (naïvement) qu'avec internet cette tendance disparaîtrait, j'en suis pour mes frais (je re-précise, que l'album est bon et me plaît hein ^^) Y (qui ne prend même plus la peine d'essayer de comprendre comment il pourrait de nouveau s'enregistrer sous son pseudo ^^)
Les noms de musiciens ou de producteurs ont toujours fait vendre. Personnellement, ça ne m'attire pas tant que ça, mais, ici, il faut tout de même admettre qu'ils assurent, les papys. Pour autant, comme je l'ai écris, ce qui est particulièrement excitant avec cet album, c'est qu'il s'agit de titres originaux et d'une voix qui fait merveille, alors qu'elle sort complètement de sa zone de confort. Pour paraphraser quelqu'un que tu n'aimes pas beaucoup au sujet d'Amy Winehouse: il n'y a là rien de nouveau, si ce n'est des chansons magnifiques qui n'existaient pas.
Supprimerce n'est pas parce que je n'aime pas que je ne vais pas être d'accord par principe et, pour le coup, je suis assez d'accord. En prime, il n'y a pas le côté "aseptisé" que l'on pourrait attendre de ce genre de production (ce que je reproche au dernier de Nicki Bluhm par exemple, qui sort aussi de sa zone de confort mais avec un plus gros matelas ^^). Juste, l'aspect "grosse locomotive" de la production et des articles qui appuient aux mêmes endroits amènent à préparer l'oreille à un produit et, de fait, on juge en fonction d'une attente créée de toute pièce. Je ne sais pas si je suis clair sur ce point, et dans l'absolu on s'en fout l'album est bon, c'est juste sur les attentes et l'imaginaire que je m'interroge. Difficile de ne pas juger un livre à sa couverture quand tout pointe dans la même direction.
SupprimerJe comprends, mais une flèche peut afficher: "Paradis", si ça empeste le souffre, tu piges vite qu'elle était mensongère!
SupprimerChouette votre échange avec la chronique j'ai fini par décider d'au moins écouter et Shannon Shaw et Nicki Bluhm. Je pense que la petite phrase sur l'enfer m'a de plus accroché. Jimmiy! Le roi de la formule, ce qui m'a fait penser que sentir le souffre pourrait rassurer certains sur la définition du paradis.
SupprimerLe débat sur les arguments pour accrocher l'auditeur (acheteur?) il faut être tolérant, pas facile de placer son artiste dans la masse. Et c'est plutôt sympa de voir des artistes - pas jeunes - s'être fait un nom comme accompagnateurs. Je me souviens, Elvis du "King Of America" qui lui aussi avait été chercher des "pointures" et l'a fait savoir.
très belle formule JJ ! (même si en vérité, ici on semble du genre à chercher l'enfer et à se méfier du paradis ^^)
SupprimerDevant, je conseille bcp plus les "nicki bluhm and the gamblers" (surtout le premier) ou son album de duo avec son ex-mari (c'est court et charmant) le dernier reste trop neutre à mon goût (en revanche sur sa chaîne YT il y a un de ses derniers concerts de dispo, c'est sympa pour se faire une idée). Sinon, j'ai connu Lester Bangs trop tôt je pense, du coup j'ai tendance à aimer l'exagération assumée, une forme de mauvaise foi écartelée entre volonté de trouver un idéal esthétique et amour farouche pour la gaudriole et l'hyperbole, du coup me taper des chroniques de mecs qui ne font que recopier les dossiers presse et qui se croient rock avec ça, ça doit me gonfler plus que de raison (surtout quand on a accès à des blogs comme celui-ci).
Je n'encourageais pas à les lire, juste à les comprendre. Lester Bangs - et quelques autres - c'est tout le paradoxe, passionnant à lire mais pas tant que ça "passeur de plat". Mais je suis injuste, je me fonde sur son super papier "Metal Music Machine" de Lou Reed. Je pense même qu'il y a davantage de premier degré que la volonté de faire le malin.
SupprimerDes noms, il y en a plein sur le disque de Daltrey, mais qu'est-ce qu'on s'ennuie. C'est tellement propre, qu'on se demande s'il n'aurait pas du glisser une paire de patins à l'intérieur du boîtier!
SupprimerLe soucis de Lester, c'est qu'il s'emportait souvent avant de s'offrir une deuxième écoute...
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord et ça rejoint le propos de Devant sur le côté "premier degrés" mais il me semble qu'en plus de son égo et de la conscience de sa plume, il y avait un amour torturé, des emportements tout autant que la volonté de croire (à défaut de parvenir à construire) en une esthétique possible. Du coup, je trouve ça presque touchant de naïveté parfois et moins poseur que ceux qui ont suivi. Mais c'est juste un avis basé sur ma façon de découvrir le tout (musique et lester). J'ai pas mal d'exemples sur la presse bd ou littéraire où les gars s'enflamment pour se faire mousser autour d'oeuvres et d'auteurs qu'ils n'ont pas lus, et j'ai la même impression autour de la critique musicale (je crois que c'est Laurent De Wilde qui avait remarqué une fois que les dits critiques ne parlaient finalement que très peu musique - au sens technique du terme). Il y a de vrais connaisseurs mais souvent pontifiants plutôt que vulgarisateurs.passeurs et les pigistes payés au lance-pierre (ou en stage). Bref, j'm'emporte moi ^^ Jusque le Shannon j'ai presque eu l'impression de l'avoir écouté rien qu'en lisant les avis dans la presse et c'est dommage. Y
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SupprimerC'est pourquoi je n'aime pas trop offrir de longues chroniques trop complètes et que je préfère les brefs billets comme une fenêtre ouverte...
Supprimeret ça te réussi très bien !!!
Supprimeren même temps tu offres l'espace à d'autres parfois plus bavards (et non moins intéressants), ce qui est parfait !
...
d'ailleurs... on cause écriture...
on se lirait bien un petit feuilleton, non ?
Je n'arrive pas à trouver ni le temps ni l'énergie, mais je vais y consacrer une partie de mes vacances.
Supprimercette nouvelle me rend heureux ! J'veux dire vraiment !
Supprimerparce que c'est agréable de te lire mais aussi parce que souvent j'ai trouvé la motivation à mes propres projets en te lisant. Ecrire une bd à plusieurs mains en plus de la reprise d'étude n'est pas un boulot de folie mais cela demande de travailler en dehors de sa zone de confort (de la mienne en tout cas) du coup te lire régulièrement ça voulait dire qu'il était possible de le faire (sans tout le côté bullshit "quand on veut, on peut" moralisateur libéral à la con).
Y
Bonjour les Z'Oreilles,
RépondreSupprimerVl'a bien longtemps que je n'ai pas eu le temps de vous lire et je retrouve avec un réel plaisir vos propositions.
Kronos, je prends tout de suite ainsi que Shannon et je vois et écoute le reste plus tard.
Ah oui!! Un grand merci pour la franche rigolade de la reprise de Billie Jean... Waouhh
Sinon dans mes Z'Oreilles en ce moment
http://5against4.com/audio/_Levi,Mica/2015-04-11_Mica_Levi_-_Greezy_(WP).flac
Mica Levi à suivre une très grande, une Génie.
Bon vent.
Merci beaucoup pour ce partage.
SupprimerQuelle découverte, l'album pop féminin du moment pour moi. J'adore Merci d'éclairer mes soirées avec tes découvertes :-()
RépondreSupprimerServiteur !
SupprimerHey, mais je ne savais pas que Shannon sortait un disque sans les Clams. Shannon Shaw + soul + Auerbach, il faudrait être maso pour ne pas tenter ça. Merci pour l'info Jimmy.
RépondreSupprimerShe certainly has a colorful personality, I will give her that.
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I have not listened to anything of her's before. But I will give it a go.
RépondreSupprimermeet and greet Manchester
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