Avec ce Bad Mouthin', le génial Tony Joe White abandonne pour un temps son merveilleux swamp pour taquiner les racines du blues. Ce nouvel album ne vous sautera pas immédiatement à la gorge, il s'agit d'un disque essentiellement acoustique et très intimiste qui réclame d'être bien infusé. Si vous savez être un tout petit peu patient, sa magnificence s'offrira alors et saura couler délicieusement sur quelque plaie demeurée ouverte... Magnifique.
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Bad Mouthin'
02 - Baby Please Don't Go
03 - Cool Town Woman
04 - Boom Boom
05 - Big Boss Man
06 - Sundown Blues
07 - Rich Woman Blues
08 - Bad Dreams
09 - Awful Dreams
10 - Down The Dirt Road Blues
11 - Stockholm Blues
12 - Heartbreak Hotel
MP3 (320 kbps) + front cover
Audrey avait raison dans son commentaire d'un "Viagem a Portugal". On manque souvent de courage pour aller découvrir des musiques qu'on ne connait pas. Ou mal. On hésite à sortir de sa zone de confort musical et on reste sur la discographie des artistes qu'on connait depuis l'enfance. Je rencontre souvent des gens qui ont la soixantaine, voire plus, et qui n'écoutent que ce qui se faisait quand ils avaient 14 ans. Toujours les mêmes Led Zep, Pink Floyd et AC/DC.
RépondreSupprimerA l'époque où les gens se débarrassaient de leurs vinyles pour passer au CD, j'étais surpris de voir toujours les mêmes disques. Les mêmes Cat Stevens, les mêmes Genesis, les mêmes Véronique Sanson.
Pour moi, c'est exactement l'inverse. J'aime découvrir des artistes dont je n'ai jamais entendu parler. Ou lorsque ceux que je connais sortent de leur style de prédilection, au risque quelquefois de se planter. Alors cet album de Tony Joe White, je vais l'écouter avec gourmandise.
D'accord avec toi : faut tout essayer dans la vie (enfin peut-être pas le fist fucking !!!), mais il ne faut jamais renier ses origines. Si tu écoutes du Slayer aujourd'hui, c'est parce qu'un jour tu t'es laissé tenté par Led Zep !
SupprimerZocalo, Ce n'est peut-être pas la porte la plus évidente pour entrer dans son œuvre (il a offert tellement de grands disques), mais c'est toujours mieux que de demeurer dans le couloir!
SupprimerKeith, je me demande ce que je choisirais si on m'obligeait à faire un choix entre le fist fucking et Slayer!
SupprimerIl y a là pour appâter les ignares tels que moi quelques classiques du blues dont on est curieux d'entendre les revisitations...
RépondreSupprimerIl faut absolument que tu t'offres un disque de ses meilleures années: cet homme est un maître!
SupprimerLe(s)quel(s) par exemple ?
SupprimerJe vais m'en occuper prochainement...
Supprimeryop,merci... mais pas tout de suite. Biscotte au détour d'un Monk me voilà reparti dans le djazz... oui, je sais c'est le mal, je fais donc tourner les 33t (en me disant que ma maigre "collection" autour de ce style l'est bien trop... maigre... a vot' bon coeur) et de Miles à Archie en passant par Donald j'ai un peu de mal à m'en défaire... vous allez me dire que du djazz au blues y'a pas loin... certes mais je sais aussi que si ce bon vieux tony joe parvient à réussir ce coup (et je n'en doute pas) j'vais finir par vouloir écouter plein de blues et... bref, voyez l'topo. du coup j'vais attendre un peu... mais je conseille (dans le genre acoustique, reprise et blues) "CrossBorder Blues " sorti au même moment (ou pas loin) et qui est très sympa itou.
RépondreSupprimersur la musique qu'on aime, je comprends que l'auditeur revienne à ses premières amours car, après-tout, on greffe plus de souvenirs marquants à l'époque de ces découvertes et on a envie de revivre par échos associatifs et puis comme on a du mal à s'attacher au monde, on finit par avoir l'impression que "c'était mieux avant" car ce monde on le comprenait et qu'il tournait plus autour d'une musique qui était la notre. Mais bon, cette musique c'était aussi la curiosité et le pied dans la porte du conservatisme et ça, ils sont trop nombreux à l'oublier,à se cacher la tête dans le sable et à assimiler toute découverte à un effort (ou au fameux "c'est pas d'l'musique c'est du bruit"). Perso, je suis passéiste sur pleins de trucs sans doute parce que j'ai grandi dans Nirvana en passant tout à fait à côté car je brûlait ma jeunesse au son d'hendrix et de quelques autres et que ce décalage me fut sans doute salutaire, je fus un vieux con assez jeune ce qui me permet aujourd'hui d'avoir l'excuse de la sénilité curieuse (ou un truc du genre). Bon je retourne sur Archie qui fait du free au panafrican festival...
(merde, en vrai ça fait chier... il me tente ce tony joe... ^^)
Ygg
hein ?
Supprimeroui, je m'auto-réponds... faut croire que je laisse de plus en plus libre champ aux voix dans mon crâne.
Bref, j'étais là, à refuser le blues et le marécage pour d'obscures raisons djazzique.
Je m'installe, je sors le zhong et du dong-ding, je cale un roman et le dernier keith jarrett en sourdine... déjà écouté cette nuit, je me disais que quand il est de bonne humeur (ça dure depuis quelques années) le keith swing pas si mal. je termine le roman et j'entame un James Sallis... les connaisseurs se disent alors "le con" et ils ont raison (comme souvent). Parce que Sallis se base sur la vie de chester himes pour son personnage principal et situe son action à... La Nouvelle Orléans. comment voulez-tu (oui, j'ai encore du mal à tout bien démêler les fils diégétiques qui s'entrechoquent, enfin en terme de politesse) que je résiste à ça. j'ai refermé le livre et j'ai foutu Tony Joe sur la Platine.
voix d'outre tombe, tapotement du pied, guitare ravageusement velours.... et cette reprise de boom boom plie tout en deux... il reprend le truc qui ne se reprend pas et il jette une quantité de besogneux aux vides ordures.
tuféchié tony joe... j'vais être obligé de continuer Sallis et d'aligner le dernier buddy guy.
heureusement... il reste de l'eau chaude !
Ygg
Je ne sais pas comment tu te débrouilles: la journée est suffisamment longues pour écouter plusieurs disques dans des genres différents!
Supprimerha mais j'ai tendance à me disperser (ça se sent, je digresse ^^) du coup j'essaie de "creuser" un genre (au sens large) de temps à autre pour avoir le plaisir d'y revenir :)
SupprimerYgg
Une voix veloutée d'outre tombe, une guitare aux riffs lents répétés, l'harmonica agonisante, des percussions sommaires, des reprises de blues légendaires et des compos originales tout aussi prodigieuses.
RépondreSupprimerLa version d' "heartbreak Hotel" est hallucinante, sinistre mais hypnoptique, on en redemande.
J'aimais déjà son "swamp rock" mais là pour un album 100% blues, Tony Joe tape dans l'authenticité, les racines. Magistral de noirceur et de douceur.
Merci, tu as été plus prolixe que moi: cet album m'a tellement scotché que je n'osais plus rien en dire!
SupprimerPour moi TJW est à ranger dans la catégorie ''Boss'', où n'entreront jamais que quelques uns.
RépondreSupprimerPas beaucoup de faux-pas dans sa trajectoire. Cette voix ...
Thanx JJ for this one
Dans la série ''c'était mieux avant'' on a encore un peu de temps devant nous, j'ai entendu dire qu'en 2018 certains écoutaient encore Beethoven (oui mais attention, version Von Karajan !)
Ils sont nombreux à l'avoir imité (et même des bons), mais il demeure "le Boss", en effet.
SupprimerNombreux aussi sont ceux qui prêtaient allégeance au bonhomme, je crois me souvenir que Fogerty n'avait pas peur de l'avouer.
SupprimerHier soir je regardais MASH pour la cent unième fois et toujours avec le même plaisir lorsque je découvris que la tente de campagne qui servait de repère à "oeil de lynx" et ses acolytes avait été dénommée "The swamp". Cela m'a fait penser inévitablement à Tony Joe White. Alors lui c'est le Panthéon direct sans passer par la case promotion d'honneur !
RépondreSupprimerCette guitare qui résonne comme un caillou jeté dans le marais (T'as vu le son qu'on peut tirer d'une stratocaster Everet ?), ce jeu d'harmonica sobre et posé digne des vieux bluesmen , je vous parle pas de sa voix sublime et intacte et surtout des compositions classées hors catégories période Monument et Warner commises par ce colosse de la musique américaine.
Alors quand j'ai vu la chronique de JJ ce matin ça a fait péter tout les boutons nacrés de ma chemise en jean.
SO YOU DIG IT SWAN ?
DUKE
Les coffrets Monument ou Warner sortis il y a quelques années m'ont fait bon usage: j'arrivais plus à en sortir tellement c'est génial.
Supprimer@Duke : je t'attendais sur la Strat. Moi je les aime comme sur la photo, débranchées ...
SupprimerMais c'est vrai, TJ a tout bon, même le son de gratte.
Je pense avoir presque tous les albums du Tony Joe et depuis au moins 10ans qu'il nous refait le même avec des reprises qu'il a déjà reprises tant de fois je me dis qu'il est tant d'arrêter...et puis je replonge quand il nous propose une nouveauté. A présent qu'il chante en infrabase ça change un brin. Rien de bien nouveau mais on sait que c'est un vrai fénéant alors...merci
RépondreSupprimerQuand c'est si bon, moi, j'ai toujours envie d'en reprendre!
SupprimerEn même temps lorsque tu as trouvé une formule magique comme la sienne, à quoi bon chercher à se renouveler, c'est la même chose avec JJ CALE (prononcez DJAY DJAY m'enfin!) ou Chuck BERRY et c'est peut être une forme d'intégrité artistique.
RépondreSupprimerJustement cet album comme nous le fait remarquer JJ est différent car plus dépouillé au niveau de l'orchestration, plus blues en fait.
Duke
Exactement !
Supprimer'en suis encore à toujours savourer le Gene Clarke. Donc, je vais le mettre de côté, parce que le descriptif que tu en fait (et les commentaires de tout le monde) me dit qu'il va me plaire. Mais je reste pour l'instant dans l'ambiance portugaise de l'ami Zocalo et ton Gene Clarke (et le Macca, un peu par paresse parce qu'il est sur la même clés USB, mais il m'emballe moins).
RépondreSupprimerMais TJW fait partie des artistes que je connais un peu mais pas assez et qui, à chaque fois, m'enchantent. La pochette, par contre, là on se dit qu'on est passé à une musique de Grand-père... Digne toujours, mais bon, à un moment, ça fait plus rêver.
Actuellement, je suis dans un désarrois amoureux total: alors, si la pochette de ce disque ne fait pas rêver, l'intérieur, au moins, m'aide à ne pas sombrer.
SupprimerEn général , j'aime bien Tony Joe White et vu les commentaires dithyrambique , je me disais ça va être du bon ! Et là , je me demande si on a tous écoutés le même disque , c'est linéaire , monotone , ennuyeux , pas de quoi s'extasiées (John Lee Hooker aussi tapé du pied et c'était autre chose), par contre pour s'endormir c'est super . J'exagère un peu mais il ne faut pas l'écouter après l’excellent dernier album de Billy F Gibbons "The big bad blues". Ceci dit merci quand même du partage , je le réessayerai peut-être plus-tard .
RépondreSupprimerCe disque est loin d'être linéaire, monotone ou ennuyeux! Comme je l'ai écrit, il ne saute pas tout de suite à la gorge, il est plein de finesse, il faut prendre le temps de les découvrir.
SupprimerMerci cela va me donner l'occasion de découvrir. Super blog
RépondreSupprimerJe reviendrai très prochainement sur Tony Joe... Merci pour le compliment, ça fait plaisir.
Supprimer"Boom boom" est traité un peu à la J.J. Cale... je laisse ce lent poison infiltrer mes oreilles...
RépondreSupprimerDjay Djay était un grand fan du Tony.
SupprimerMerci beaucoup, lo escuchare tantas veces como haga falta, no sera la primera vez que dicho ejercicio pague grandes dividendos.
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