"Je ne t'ai jamais dit, mais nous sommes immortels..." Or donc, un lundi matin humide et frileux, on se retrouve à écouter un nouvel album d'Alain Bashung. Evidemment, ça fait tout drôle (je ne suis pas certain que ce soit l'adjectif le mieux approprié)... Les artistes refusent de mourir - même sur scène. Dans les couloirs du purgatoire, ils implorent encore le droit de pousser une énième chansonnette... Tenter un billet sur un tel disque, c'est un peu comme écrire sur du sable... A la réalisation, Edith Fambuena a fait du joli boulot : tout est sobre et digne (c'était important). Tous les participants (auteurs, musiciens...) ont donné le meilleur d'eux-mêmes et l'album (essentiellement acoustique) ne souffre pas de la comparaison avec le magnifique Bleu pétrole. Surtout, la voix de Bashung est claire et profonde, émouvante comme aux plus belles heures. "La douceur tombera comme une coulée de plomb. On se relèvera la nuit sur le balcon pour mettre nos âmes à l'abri..."
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
01 - Immortels
02 - Ma Peau Va Te Plaire
03 - La Mariée Des Roseaux
04 - Elle Me Dit Les Mêmes Mots
05 - Les Salines
06 - Montevideo
07 - Les Arcanes
08 - Seul Le Chien
09 - Les Rêves De Vétéran
10 - Un Beau Déluge
11 - Nos Ames A L'Abri
MP3 (320 kbps) + front cover
J'aime ce que tu en dis, j'ai entendu des critiques qui préféraient débattre sur le mercantilisme à profiter des artistes disparus, j'entends le débat, mais il faut écouter aussi ce disque pour ne pas condamner à tout prix, je reconnais l'influence d'un contexte (Cantat) mais pas au point de refuser d'écouter. Je me souviens du plaisir à polémiquer avec un ami sur les mérites de Daho VS Bashung, je sais stérile mais passionné et ça m'a fait réécouté le monsieur, en positif, je suis encore sous le charme de "Sur Un Trapèze". Cet album m'a touché, le contexte y est aussi pour quelque chose mais en ajoutant les retrouvailles de ce chant si rupture, un peu comme Lou Reed quand il chante "à côté" Et il y a des strophes "Je t'aimais tellement mieux quand t'allais mal" J'ai été dire par ailleurs comme cette phrase faisait mal. Ce disque a trouvé une place chez moi en tout cas.
RépondreSupprimerLe mercantilisme me dérange surtout quand le disque est mauvais, ce qui n'est pas le cas, ici. Le vers que tu cites a été écrit par Daniel Darc (et c'est bien meilleur, à mon avis, que la plupart de ses propres chansons post "Crève-coeur").
SupprimerMerci !
RépondreSupprimerC'est un plaisir!
SupprimerBon... ce disque posthume a déjà fait couler beaucoup d'encre et, semble t'il, tout ne serait pas indispensable... mais le mot "irrésistible" n'aura que rarement été aussi pertinemment employé...
RépondreSupprimerDifficile de résister, en effet. En tous cas, de mon côté, je n'ai pas du tout été déçu. Ce disque m'a bien secoué.
SupprimerP.S. : tu devrais écouter l'album de Josephine Foster, il est magnifique (et ça m'a beaucoup énervé qu'il reçoive si peu de commentaires!).
SupprimerVoici un album qui rend ses lettres de noblesse aux éditions post-mortem. Nous sommes ici à l'opposé du business à la Joseph Jackson (père de Michael). Tout n'est que respect, justesse, pudeur. Bravo Edith. Personne n'aurait fait aussi bien.
RépondreSupprimerIl en va de même pour ton message !
SupprimerP.S. : tu devrais écouter l'album de Josephine Foster, il est magnifique (et ça m'a beaucoup énervé qu'il reçoive si peu de commentaires!).
SupprimerJe n'aime pas te voir avec l'esprit chagrin Jimi... Et je manque peut-être quelque chose... On y va !
SupprimerMerci, c'est fort aimable - et elle va te faire beaucoup de bien!
SupprimerD'habitude, je suis plutôt allergique à ce genre de "produits", mais après tout ce que j'ai pu lire sur ce disque me pousse à le mettre dans ma musette… et puis, c'est quand même Bashung, LE Bashung, merde !!!
RépondreSupprimerUn colossal merci
Oui, c'est quand même Bashung, et même s'il y a des histoires de pognon derrière, on s'en fout, parce que le résultat est à la hauteur du personnage.
SupprimerOuais, en fait Jimmy est un fan de Jean Jacques GOLDMAN sauf qu'il n'a pas voulu le citer par pudeur. Il voulait en fait écrire au début: "Quand la musique est bonne, BONNE, BONNE!".
RépondreSupprimerPlus sérieusement, la mort de Bashung est certainement celle qui m'a le plus touchée et je crois que c'est le seul auquel il m'arrive encore de penser en pensant à un manque (pour les autres, ce sont des regrets). J'aimais tout en lui y compris le fait qu'il commettait des erreurs. Je n'attends pas grand chose du disque, juste le plaisir de réentendre sa voix et me dire qu'il nous l'envoie de tout là-haut.
Et ce que je trouve incroyable avec lui, c'est qu'il a disparu alors qu'il continuait d'être créatif et de faire des disques admirables (à un âge où beaucoup se taisent ou se répètent). Rien de parler encore de lui, je sens l'émotion arrivée. Tout simplement parce qu'il ne me paraissait pas inaccessible. En fait, il était un peu le grand frère que je n'ai jamais eu.
J'espère qu'on aura un tel disque de Bowie (même qu'il s'appelera White Star avec la même pochette que son dernier mais en couleur inversée).
Attention, mon sens de l'humour a tendance à rétrécir lorsqu'il est question de Jean-Jacques Gogolman! Si tu n'attends rien de ce disque, tu vas encore l'aimer davantage. Tu as tout à fait raison, il fait parti de ces rares anciens qui nous ont quitté, alors qu'ils n'avaient pas encore tout dit.
SupprimerP.S. : tu devrais écouter l'album de Josephine Foster, il est magnifique (et ça m'a beaucoup énervé qu'il reçoive si peu de commentaires!).
D'un autre côté, j'ai dit que je n'attendais rien, mais la première chose que j'ai faite, c'est de me précipiter pour le récupérer et l'écouter...
RépondreSupprimerOui, Josephine Forster, je vais l'écouter aussi cette semaine. Mais ta présentation, la pochette et les titres de la chanson m'ont donné l'impression que je savais à l'avance de quoi il en retournait. C'est pas bien, je sais, mais c'est malheureusement souvent que je ne me trompe pas. Cela dit, rien dans tout ceci ne prévaut la qualité de la musique, on est d'accord. Mais j'aime être surprise, parfois un peu bousculée dans mon confort. Or je doute fort que je le serai avec ce disque. Il est sur la clé USB à côté du Bashung, donc je tachera de te dire ce que j'en pense une fois que je l'aurai écouté. Promis.
Au contraire, je pense qu'il y a quelques titres (surtout au début de l'album) qui pourraient te bousculer...
Supprimerj'ai grand mal à me détacher de la rencontre manquée avec Dominique A. "Tout sera comme avant".. "L'imprudence"... c'est comme esquiver le débat d'une telle sortie. Fuir un peu. J'avais toujours imaginé la version Bashung de "Immortels".. ce qu'elle aurait pu être sur l'album bleu.. étrange sentiment de l'entendre sur les ondes.
RépondreSupprimerCeci dit Edith est une grande artiste très discrète.
...et pas moins les autres auteurs des chansons en amont.
RépondreSupprimerOui, tout cela est assez... déroutant.
SupprimerLes deux forces de cet album, ce sont la voix de Bashung, toujours immense, et ses textes. La musique, c'est quasiment un habillage sonore de démo. Donc rien de transcendant. On peut passer.
RépondreSupprimerC'est un disque paradoxal, car Bashung a été très entouré pour les compositions, et en même temps il est là, seul. Avec cette voix d'entre les vivants. Comme un roc. Insurmontable. C'est puissant ce sentiment. Malade puis mort, et en même temps terriblement vivant en nous.
Bref tout l'inverse de l'album posthume de Johnny, qui a voulu signer sa fin avec du rock 'n' roll de supermarché. Bashung, lui, était déjà dans les limbes. Dans le vortex du sentiment achevé de la mission accomplie.
Les textes, plutôt que ses textes, mais c'est vrai qu'il avait un rare talent d'appropriation... Merci pour ce très beau message.
SupprimerFinalement ils sont rares les artistes vocaux de ce calibre. il en existe des tonnes qui... en font des tonnes, qui confondent la puissance, les effets avec l'interprétation. L'air de rien ils sont peu à parvenir à avoir une identité vocale aussi forte, à être des artistes "uniquement" sur leurs voix. Bashung qui chante ça devient du Bashung, avec (Audrey le fait remarquer) des expérimentations, des erreurs. Forcément sa mort récente en a fait un objet de culte médiatique et les portraits ont oublié de parler de ses échecs, de ses moments sans succès.
RépondreSupprimerDe fait, effectivement, "rien de transcendant"... mais en même temps tout fut-il transcendant ?
personnellement, je ne l'attendais pas et je n'avais pas vraiment envie de l'entendre non plus... mais bon... la voix suffit et emporte le morceau. L'album me semble fait avec respect.
Ygg
C'est vrai que c'est rare d'imposer une telle personnalité en ayant aussi peu écrit.
SupprimerBeau mais triste comme un dimanche anglais.
RépondreSupprimerImmortelle formule: "c'est beau, mais c'est triste, mais c'est beau!" Et puis, les dimanches anglais ne sont plus ce qu'ils étaient...
SupprimerJe pense que vous sous-estimez le travail d'appropriation des textes. Ce n'était pas qu'un interprète. Il coupait, modifiait beaucoup les textes qu'on lui proposait. Ce n'est pas lu l'auteur de départ, mais à l'arrivée, ce qu'il chante était aussi un peu son travail.
RépondreSupprimerEt d'ailleurs, c'est ça qui est génial avec lui. On a l'impression que c'était lui qui était à l'origine de tout alors que non. Mais quand on dit que les autres écrivaient la musique également, même chose. Il déstructurait tout et expérimentait beaucoup pour qu'à la fin tout ce travail soit sa vision à lui.
Bashung, sur bien des points, me fait penser à Miles Davis (toute proportion gardée), qui n'écrivait lui aussi pas grand chose en termes de musique et qui, au final, produisait à la fin du Miles Davis.
Tu as tout à fait raison, même que moi je n'aurais jamais accepté qu'on tripatouille mes textes! Je l'aurais envoyé écrire, ce paresseux!
SupprimerConcernant Miles, c'est très différent, quand même, vu que c'est très courant dans le jazz de travailler sur des standards, jusqu'à les rendre parfois méconnaissable...
Bonsoir
RépondreSupprimerJe ne comprends pas, je n'arrive à décompresser les fichiers !!! Y a t-il un mot de passe secret bien caché ???
Non pas de mot de passe, peut-être que ton logiciel aurait besoin d'une petite mise à jour?
SupprimerMerci beaucoup de ta réponse. J'ai changé de logiciel finalement et de toutes façons papa noel m'apportera le vinyl... et félicitations pour ton blog avec un très bon choix de musique, parfois curieuse, amené par une très bonne critique
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