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mercredi 15 avril 2020

THE RUBINOOS ~ From Home [2019]



Voilà encore une chouette bande de vieux gamins volontairement coincée dans l’espace-temps et qui se fiche à-peu-près autant du changement des courants ou du ressac des vagues que de leur première paire de Converse Chuck Taylor All Star. Une fois, pour ne pas mourir idiots (tu parles !), les Rubinoos ont laissé Todd Rundgren (pourtant pas le plus maladroit des branquignoles) faire mumuse avec ses jouets synthétiques sur un de leur disque : étrangement (mon œil !), c’est celui qui sonne le plus daté. Leur truc aux gars de Berkeley, c’est ce que Pete Townshend (vous connaissez peut-être !), au mitan des années soixante, a baptisé power pop, c’est-à-dire un déluge de mélodies (le plus souvent en accords majeurs) mais avec de la puissance, du nerf. Sur From home, le bien nommé, point de bidouillages à la mode de chez Todd, c’est Chuck Prophet (le bien nommé également !) qui a rameuté la bande pour son propre label et qui a produit le délicieux objet. « Le simple fait d’entendre ces types chanter à quatre voix dans une même pièce me donne le frisson. » « La collaboration a été très agréable : c’est un hyper actif, donc, avec lui, il s’agit de ne pas flemmarder. C’est drôle : c’était un gamin que je voyais traîner dans les magasins de guitares de San Francisco ou de Berkeley, et je découvre, des années plus tard, qu’il a joué dans un groupe nommé Green On Red, que je ne connaissais pas, et qu’il mène une carrière solo depuis trente ans. Je n’en suis pas revenu. » Voici pour l’échange de politesse. Ce nouvel album ne dépareillera pas leur superbe discographie : les os et les gosiers sont loin d’être endommagés et on y entend nos charmants derviches tourner autour du soleil en faisant tintinnabuler les guitares et en roucoulant comme aux plus beaux jours. Tous les artistes un tant soit peu honnêtes vous le diront : il est beaucoup plus difficile (et risqué, car la niaiserie n’a de cesse de rôder pour se faire enrôler) d’essayer de créer de la lumière que de se vautrer dans les méandres de la mélancolie. Ce disque a quelque chose de magique, il est capable de vous désemmurer pour vous projeter sur une plage de sable fin où défile joyeusement un affriolant groupe de majorettes en bikini balançant leurs bâtons en direction du plus beau photométéore que vous n’avez jamais vu !  
Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]  

            
01 - Do You Remember ?
02 - January
03 - Do I Love You
04 - Phaedra
05 - How Fast
06 - Heart For Sale
07 - Honey From The Honeycombs
08 - Rocking In Spain
09 - Masochist Davey
10 - Miss Alternate Universe
11 - Pretty Close
12 - Watching The Sun Go Down
MP3 (320 kbps) + front cover

 

23 commentaires:

  1. J'ai découvert le groupe la semaine dernière, avec l'article de R&F. Une belle énergie euphorisante.

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    1. Tu auras donc remarqué que les citations proviennent de l'interview menée par notre ami Nicolas.
      Et c'est exactement le genre d'énergie dont nous avons besoin en ce moment.

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    2. En tout cas, ça fait plaisir de te retrouver sur les rails..

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    3. Merci, je suis également heureux de vous retrouver, toujours fidèles au postes, et, vu la conjoncture, ça aide à penser à autre chose (et quelle chose!).

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  2. C'est exactement ce dont il nous faut en ce moment.

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    1. La phrase est bizarre (sic), mais c'est l'idée!

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    2. On sent chaque jour le stress qui monte, alors autant s'évader agréablement...

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  3. J'aime bien les Rubinoos, cela me rappelle les Modern lovers parce que je les ai découvert en même temps vu qu'ils étaient sur le même label Beserkley et j'aimais bien les nouveaux labels et les nouveaux groupes à cette époque.
    Mais il y a un truc qui me plait pas dans leur interview, c'est cette façon de bâcher les groupes de la scène Hippie de Frisco comme Grateful dead et Quicksilver qui "massacre" Mona de Bo Diddley... dans ce cas tu peux dire la même chose des Doors et de milliers de groupes qui ont adapté les standards du blues et du RnR. Bon OK les Rubinoos, mais restez humbles les mecs comme Chuck Prophet ou les Groovies qui n'ont jamais eu besoin de débiner les autres pour se faire mousser.
    Evidemment NU en remet une couche avec son sous titre.
    Mais s'il continue de m'énerver, je vous envoie le Dave Pick's vol 33 du Dead de 77 en 3CD et vous allez voir qui c'étaient les patrons en live à cette époque!

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    1. Jon Rubin il aurait du passer par ici, on lui aurait expliqué qui c'est Chuck !!
      (Ungemuth je suis sûr qu'il passe par contre, pour piquer des idées...)

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    2. Duke, je comprends ton ressenti, mais j'ai trouvé que ce n'était pas bien méchant; ça tient plus de la vanne que de l'agression. Pour le Dead ou autre chose, tu sais que la porte de la maison est toujours ouverte.

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    3. Everett, Ungemuth est un grand fan du Chuck depuis toujours, il l'a rencontré plusieurs fois et admet qu'il lui a beaucoup appris. Nous sommes "amis" sur Facebook et chaque fois que je lui ai transmis des infos (sur Nico tout particulièrement), il m'a toujours répondu chaleureusement.

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  4. Chuck, tout ce qu'il touche il le transforme en or, en tout cas à mes oreilles.
    Ce disque là ne faillit pas à la règle. Et s'il réussit c'est sûrement grâce à son talent mais plus encore grâce à son approche, toujours la même, celle d'un fan. Chuck est un fan éperdu et je vous recommande, une fois de plus, son site et principalement sa newsletter, un bonheur sans cesse renouvelé.
    Autre règle, évoquée ici-même y a pas longtemps : les powerpoppers font TOUJOURS le même disque. Les Rubinoos comme les autres, et on aime çà !
    Après une très très dure journée ce petit post est apaisant, thanx JJ.

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    1. L'approche fan est toujours importante à mes yeux, même si ce ne sont pas toujours les meilleurs producteurs. Là, on sent bien qu'il laisse respirer le groupe sans chercher à s'immiscer à tout prix. En même temps (et je crois que tu partages mon point de vue), je n'ai jamais vraiment compris (sauf quelques cas à la Spector) l'intérêt d'un producteur; pour moi, si un groupe ne sait pas comment il veut sonner, il y a problème! A mon sens, un bon ingénieur du son est plus important. Éventuellement, le producteur peut aider à servir de relai avec celui-ci... J'espère que les prochains jours seront plus calmes pour toi.

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    2. Suis entièrement d'accord.
      Oui ça va se calmer, merci JJ.

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  5. Je n'ai pas pu résister: j'ai commencé l'écoute de cet album par "Rocking in Spain"...

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    1. Il paraît qu'ils ont beaucoup de fans au Japon et en Espagne, je pense qu'ils ont voulu rendre hommage à ce dernier pays...

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  6. Le blog caixinha de musicas est tombé au champ d'honneur. Je vais le regretter, j'y trouvais des choses que je ne connaissais pas d'ailleurs, notamment du fado masculin.

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    1. Si son auteur refait surface, je veux bien qu'il prenne contact.

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  7. Double merci. Double car à l'époque je les avais ignoré, faut se souvenir qu'à l'époque il fallait acheter les disques ou avoir un pote qui en faisait autant. Surtout qu'en cas de bon disque chacun le voulait, les K7 c'était bien mais... mais les Rubinoos en 77 une sacré belle occasion ratée. Je me rattrape. Le miracle technologique me permet d'alterner le premier et le dernier, une hérésie pour les respectueux, et du coup je préfère me dire qu'en 77 déjà il sonnait 21eme siècle. Bon je plaisante, un peu comme les grands moments des Wings, des chansons pop et vitaminées. Le destin, les années défilant vite en 79 je me paie les SINCEROS ... je précise ça car dans le genre les RUBINOOS auraient été bienvenus.
    En + j'aime me plonger de temps en temps dans ce genre "power pop" (vive les tiquettes!!) genre que j'écoutais peu ado finalement, une époque où l'attitude était (presque) aussi importante que la musique

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    1. Dans l'interview, citée plus haut, le chanteur raconte comment ils ont vécu leur heure de gloire en première partie de la tournée d'un certain Elvis C.

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  8. La pochette donne le ton, ça promet d'être cool. Et le titre me rappelle ce morceau des Troggs que j'aime beaucoup.

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    1. Personnellement, je la trouve presque trop évidente, cette pochette (Tiens, il paraît que les Strokes sont de retour!)...

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