ARCHIVES

mardi 30 novembre 2021

GREEN ON RED ~ Gas Food Lodging [1985]


J'ai eu vingt ans au milieu des années 80. C'était une période pour le moins louche. Tandis que le sadique Top 50 essayait de nous fourguer des abominations comme aucune période n'en avait jamais entendu (je ne m'abaisserais pas à fournir le nom des criminels), les petits frères des punks multipliaient (depuis quelques années, déjà) les chefs-d’œuvre au fond du souterrain (de velours, si vous y tenez). Il fallait en profiter, cela n'allait pas vraiment durer... On n'oublie pas ces choses-là. Je revois parfaitement la tête de mon vendeur préféré. A peine entré dans son antre, il me tendit cette pochette avec le sourire du gars qui sait qu'il a gagné d'avance. "Voix de canard facétieuse entre Bob Dylan et Tom Verlaine; duo de guitaristes digne de Television et orgue lysergique pour faire bonne mesure. Je te l'emballe ou tu veux le consommer sur place?" Il en avait trop dit, il me fallait l'écouter dans mon fauteuil favori. Je lâchai mon petit fric avant de regagner ma chambrette ventre à terre... Le gars ne m'avait pas survendu l'objet. En effet, à la première écoute, j'eus l'impression d'écouter le copain d'étagère de Marquee moon - en sensiblement plus nerveux et balayé par des bourrasques d'orgue. Les titres s'enchaînaient sans un seul faux pas et sans s’essouffler. C'est une expérience fabuleuse de découvrir un grand disque encore tout frais. C'est une expérience magnifique de le réécouter des décennies plus tard en étant parcouru des mêmes frissons.

Jimmy JIMI [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire!]     

 
01 - That's What Dreams
02 - Black River
03 - Hair Of The Dog
04 - This I Know
05 - Fading Away
06 - Easy Way Out
07 - Sixteen Ways
08 - The Drifter
09 - Sea Of Cortez
10 - We Shall Overcome
11 - Gas, Food, Lodging [Single A-Side, 1985]
MP3 (320 kbps) + artwork

    

28 commentaires:

  1. Réponses
    1. Le monde semble de plus en plus boursoufflé, mais certainement pas ce disque!

      Supprimer
  2. Le monde ne tourne plus rond, Everett n'est pas encore passé pour défendre ce disque! Où va-t-on?
    C'était pas mon truc dans les 80's. Ca l'est plus depuis 10 ans. Mais je n'ai pas encore un rapport intime avec ce disque. Je connais plus The Killer inside me.
    Mais c'est effectivement une bonne raison de réviser longuement ce disque dont je n'ai pas l'impression d'avoir encore fait le tour. A dire vrai je l'avais récupéré en début d'année mais sans avoir pris le temps de m'y plonger comme il le méritait. Ca tombe bien, j'étais en train de réviser les Mazzy Star en me disant qu'il fallait que je trouve autre chose. Ben, voilà, tu as trouvé à ma place.
    Si je devais faire une petite critique, ce serait la façon de chanter de Dan Stuart, mais c'est aussi une partie du charme du groupe.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois qu'Everett a toujours préféré Chuck en "solo"... Green On Red et Mazzy Star ont eu le même batteur, le regretté Keith Mitchell, cela fait une bonne transition... Personnellement, j'ai toujours eu un petit faible pour les chanteurs à voix de canard enroué (Tom Verlaine n'était pas exactement Ian McCulloch non plus!)

      Supprimer
  3. Le copain d'étagère de "Marquee Moon" ?!? J'essaye dare-dare !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En matière d'échanges entre deux guitaristes, je ne vois pas plus ressemblant...

      Supprimer
  4. Mon Jimmy Jimi, tu es vraiment un marchand de tapis : avec une telle chronique, comment veux-tu qu'on ne se précipite pas sur cette offre ?
    Je te hais, je te hais, je te hais... déjà que je n'ai plus de place sur mon disque dur. Bon, aller, je supprime un film de cul pour caser cette galette !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas un marchand de tapis ordinaire, je suis un marchand de tapis volant, et il me semble que ça ne se trouve pas à tous les coins de rue... Pourquoi stoker des films cochons, il y a suffisamment de sites de streaming, il me semble!

      Supprimer
  5. C'est vrai qu'il fait partie de ceux qui dans le grand trou noir des années 80 (disent ceux qui ont vécu les vivifiantes et exploratrices années 70) n'ont pas perdu leur force et se réécoutent avec plaisir. Cette année là je n'écoutais plus grand chose de neuf, finissant les études et bâtissant mon futur, je ne l'ai (re)découvert que bien plus tard , juste attiré par un morceau "death and angels"sur une obscure compil qui était dominée par Television !
    Vintage sans ride.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les années 80 étaient loin de ressembler à un grand trou noir, il fallait juste faire le tri entre le bon grain et l'ivraie...

      Supprimer
  6. Je suis passé aussi à coté de Green on red. A partir de 1985 il fallait vraiment faire le tri tellement le rock était devenu médiocre.
    J'ai raté quelques pépites ainsi les Replacements, Husker Dü sauf les Pixies. Le fruit était bien mur, les Rappers n'ont eu aucun mal à le faire tomber et ils ont eu raison. Quand on découvre un disque à posteriori je crois qu'on n'en garde pas la même saveur. C'est vrai que les voix font penser à Television et ça me plait surtout lorsque les guitares sont aussi à la hauteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous sommes tous passés à côtés de certains groupes. A l'époque, il n'y avait pas Internet, il fallait passer à la caisse; c'était plus difficile de suivre!

      Supprimer
  7. En pensant guitares, et à cette époque 80, j'ai découvert avec plaisir le groupe SQUID, album Bright Green Fields , paru il y a quelques mois. Vraiment bon et classe, et un air de Talking Heads , ou en plus récent Art Brut, et un "vrai" chanteur, des arrangements de haut vol. Regarde le clip en clin d'oeil video "Narrator" bien représentatif de l'album.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup pour l'information et le lien. Je vais y jeter mes deux oreilles!

      Supprimer
  8. un petit lien c'est pas mal non plus
    https://www22.zippyshare.com/v/xcxPUdJO/file.html

    RépondreSupprimer
  9. Vraiment doués les jeunes, les guitares j'en compte trois ! et les références sont encore plus nombreuses (Talkin' heads, Pink floyd... Post punk) le problème c'est de s'en défaire ( des références) ce qui est presque impossible maintenant. Je suis un peu moins fan du chanteur, il force un peu le trait alors que les guitares et le rythme funk nous entrainent dans un univers de transe proche du Krautrock (référence encore ...)
    Le problème des jeunes musiciens d'aujourd'hui c'est qu'ils ont accès à trop de musiques. Je rêve de la version Amish d'une secte de bébé musiciens privés d'internet auquel on ne ferait écouter que des classiques du blues de la country et du Rock n roll fifties et de la grande musique classique avant de les relâcher dans la nature ?? mais si tu commences par écouter les Beatles et tout le reste, c'est foutu.
    Merci pour le tuyau

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On la vue avec ce jeune groupe qui portait costard et ne jurait que par le maximum r'n'b sur son premier album, puis est passé au veste en jeans et au boucan de Detroit quelques mois plus tard en découvrant le MC5! Aujourd'hui, on a trop souvent l'impression que les groupes offre leur propre compile de l'histoire du rock: un titre rockab', un autre psyché, encore un autre country etc. Et, parfois, tout ça mélangé dans un même titre. On dirait d'immenses ratatouilles, malheureusement indigestes la plupart du temps!

      Supprimer
  10. Tu le vends bien ! Vais écouter ça tout de suite ! Merci beaucoup pour la suggestion !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne raconte pourtant pas grand chose... mais j'essaye d'installer un climat!

      Supprimer
  11. Hey hey, j'arrive un peu à la bourre, sorry.
    Et tout à fait Jimmy (& Audrey), je préfère l'ami Chuck en solo, je me faisais d'ailleurs la réflexion que c'était pas commun chez des lascars comme nous (si vous le permettez) de préférer nos rockers murs plutôt que jeunes. Bon c'est pas clair mais je me comprends, vous aussi sûrement.
    C'est marrant j'ai reçu y a deux jours la première newsletter ''nouvelle formule'' de Chuck, que je recommande à tous, il y parle de sa jeunesse de livreur à vélo, job qu'il quitta en montant dans le bus pour son premier tour avec GOR ...
    En attendant c'est pour des groupes comme celui-ci qu'a été inventé le terme séminal, moi j'vois ça comme ça.
    Et merci pour le rappel JJ, on a passé y a longtemps la troisième dose mais ça fait du bien par où ça passe.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne lis pas la newsletter de Chuck, mais nous sommes "amis" sur Facebook, et je me régale (entre autres) de ses présentations d'albums.

      Supprimer
  12. Green On Red... The Dream Syndicate... Rain Parade... The Long Ryders... Del Fuegos..... They helped me to pass away the eighties... Do you think it's little? Dan Stuart and Steve Wynn two greatest ones!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. There were a few more. This decade was not so bad when we knew how to sort it out.

      Supprimer
    2. Yeah you're right!! But I couldn't name them all!

      Supprimer
  13. In fact, the 80's were not especially worst. The 90's and the next decades were the same, I think. It's just beause the 60's and 70's were unique.

    RépondreSupprimer
  14. Pour ce qui est de Squid, je confirme, c'est très bon, avec aussi des influences de The Fall et LCD Soundsystem. On a failli le chroniquer à la place de Dry Cleaning. L'un des meilleurs nouveaux groupes à guitares de l'année

    RépondreSupprimer
  15. Dans mes albums préférés de Green On Red (en + de "Gravity Falks" & de "Gas Food Lodging") figure aussi le très Stonien "Here Come The Snake", une merveille !!! C'est vrai il n'y a plus que le duo Dan Stuart - Chuck "Billy The Kid" Prophet mais c'est un chef d'oeuvre indispensable. Je reste toujours scotché sur la beauté du morceau "D.T. Blues", une perle du Prophet.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu oublies de citer "The Killer inside me" qui est peut-être mon préféré...

      Supprimer