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lundi 21 novembre 2022

DoM ~ Mashups [C. 2022]


Ce DoM est totalement frappadingue, mais on ne va pas s'effaroucher pour si peu, cela est déjà arrivé à bien des génies avant lui... Notre ami chante et joue de la guitare, de la basse ou du piano au sein d'un excellent duo qui s'adonne au doux exercice de la reprise: Le Cirque Volant (que j'espère vous présenter un autre jour). Malheureusement, le voilà bien déconfit quand nous est imposé le confinement de 2020. Privé de son camarade de jeu, il décide de se livrer à un nouveau passe-temps pour apprenti sourcier: le mashup. Interrogeons Wikimachin sur ce mot barbare: "Le mashup aussi écrit ou appelé mash-up, mash up, mesh, blend, bastard pop/rock ou collage, est un genre musical hybride. Le mashup est une chanson créée à partir d'une ou deux autres chansons pré-enregistrées, habituellement en superposant la partie vocale d'une chanson sur la partie instrumentale d'une autre." Toc, toc, toc: esprit de Frankeinstein es-tu là? Notre chouette copain n'est ni ingénieur du son ni D.J., mais son expérience en groupe lui en a suffisamment appris sur les techniques d'enregistrement et le mixage pour s'aventurer sur cette nouvelle voie. Pendant que le fiston de George Martin s'amuse à faire sonner les Beatles comme Oasis (un comble!) pour essayer d'escroquer notre jeunesse en perdition, notre hurluberlu préféré pousse le délire beaucoup plus loin - et le résultat est nettement plus jouissif. Ne reculant devant aucun sacrilège, il créé des monstres hybrides qui ressemblent à la Mona Lisa de la pochette de ce florilège (le bougre a déjà enregistré plus de 600 collages ésotériques!). Certains carambolages demeurent assez sages, comme lorsque les Doors s'acoquinent avec les Stooges ou qu'ils sont issus de chansons d'un même groupe, mais quand la fièvre le prend, le DoM peut inventer des orgies lucifériennes: Chuck Berry qui nous offre sa fameuse duck walk avec le créateur de La Danse des canards ou Kraftwerk qui usine en compagnie de Black Sabbath! Je vous l'annonce sans tortiller: vous allez drôlement plus vous éclater qu'en écoutant votre chanteur préféré s'égosiller sous sa douche sur le CD 5 de je ne sais quelle Supermegadeluxeedition. C'mon let's go! 

Jimmy JIMI


          

01 - DoM - Tower Of The Wild Side (Leonard Cohen vs Lou Reed)
02 - DoM - The Goo Goo Muck Feels Good (James Brown vs The Cramps)
03 - DoM - When The Roadhouse Breaks (The Doors vs Led Zeppelin)
04 - DoM - What Wonderful Twin Peaks (Louis Armstrong vs Angelo Badalamenti)
05 - DoM - I Wanna Be Your Rebel (The Stooges vs David Bowie)
06 - DoM - Come Together In Cargo Culte (The Beatles vs Serge Gainsbourg)
07 - DoM - Shook Up Pour Moi (Elvis Presley vs Plastic Bertrand)
08 - DoM - Kids With Guns In Brixton (The Clash vs Gorillaz)
09 - DoM - Lively Up Yourself, Pink Panther! (Bob Marley vs St Germain)
10 - DoM - Hall Of War Pigs (Black Sabbath vs Kraftwerk)
11 - DoM - Close To Love (The Cure vs The Supremes)
12 - DoM - Spellbound Sanctuary (The Cult vs Siouxsie And The Banshees)
13 - DoM - Don't Look Back In Canon (Oasis vs Johann Pachelbel)
14 - DoM - Toxic Town (The Specials vs Britney Spears)
15 - DoM - Papa Was A Freak (The Temptations vs Chic)
16 - DoM - Get It On The Steppin' Stone (The Monkees vs T. Rex)
17 - DoM - Benny Hill Bop (Ramones vs Ronnie Aldrich)
MP3 (320 kbps) + artwork


                 

mercredi 19 octobre 2022

WAYLON JENNINGS ~ Dreaming My Dreams [1975]


A ma connaissance, il n'existe pas de réunions au sommet entre musiciens. Ainsi, les futurs membres des Specials, de Madness, de Selecter et du Beat ne se sont jamais donnés rendez-vous dans un pub de Camdem Town ou de Coventry pour décider qu'il était grand temps de remettre le ska et le rocksteady au goût du jour. De la même manière, je doute que Waylon Jennings ait jamais fixé de rencart, au fond d'une grange désaffectée, à Johnny Cash, Merle Haggard, Mickey Newbury ou George Jones pour leur annoncer que c'était bien mignon les kermesses de Nashville avec rodéos et costards à paillettes mais que ce serait peut-être le moment de se rebeller en remettant un peu de cœur, de sueur, de larmes et de sang dans la country... Un petit malin qui aimait les chouettes étiquettes va nommer cette affaire le outlaw movement, soit une country pour hors-la-loi qui dédaignera les gigues avec lancés de Stetson mais n'hésitera pas à lorgner vers le rock si le cœur lui en dit. En musique, on ne comprend pas toujours tout du sens des courants - et c'est ça qui est le plus beau... Pendant mon adolescence, en pleine nouvelle vague, il était à peu près aussi mal vu d'écouter de la country que de s'enfiler le triple live de Yes, j'ai donc accumulé un sacré retard. Mais, un jour, par un doux après-midi d'automne, mon disquaire préféré fit tourner I'm so lonesome I could cry (1949) de Hank Williams dans son échoppe. Ô rage! ô désespoir! à lui seul le titre en disait plus long sur les langueurs monotones que l'intégrale des poèmes gothiques de Robert Smith! Patiemment, j'ai reconstitué toute l'histoire jusqu'à tomber sur ce Dreaming my dreams dans lequel le gars Waylon espère ne plus se tromper et vivre pour tout voir. Certains n'hésitent pas à dire qu'il s'agit du disque le plus romantique de tous les temps. Je ne vais pas m'amuser à vérifier aujourd'hui! Ce qui est certain, c'est qu'en matière de cœur, de sueur, de larmes et de sang, notre homme a mis la dose, mais sans une once d'esbroufe, rien que de la classe à l'état pur.  

Jimmy JIMI 

01 - Are You Sure Hank Done It This Way
02 - Waymore's Blues
03 - I Recall A Gypsy Woman
04 - High Time (You Quit Your Lowdown Ways)
05 - I've Been a Long Time Leaving (But I'll Be A Long Time Gone)
06 - Let's All Help The Cowboys (Sing The Blues)
07 - The Door Is Always Open
08 - Let's Turn Back The Years
09 - She's Looking Good
10 - Dreaming My Dreams With You
11 - Bob Wills Is Still The King
MP3 (320 kbps) + artwork 
 

jeudi 13 octobre 2022

MUNLY & THE LUPERCALIANS ~ Kinnery Of Lupercalia ; Undelivered Legion’’ [2022]


 

"What makes him do It ? Does Döder make him do it ?"
Vous allez souffrir.
Ce disque sera votre pire cauchemar. Tout ce que vous détestez est dedans, un melodica, un banjo, un baril de lessive (déjà faut en trouver un…) ou des boîtes en ferraille comme percussions, un piano plonk-plonk (ouais, il est désaccordé) le tout unplugged bien sûr, essaie d’électrifier un melodica on va rire deux minutes.
Y a aussi un flot incessant de paroles menaçantes, à tout le moins, et tiens-toi bien des yodels en veux-tu en voilà. T’en veux pas ? Tant pis pour toi, y en a.
Au milieu de tout ça des trucs dont la seule utilisation humainement imaginable serait la sonorisation d’un dessin animé tchécoslovaque des années 70. "Attention Pierre, le Loup, le Loup !"
Ah rien qu’à voir vos tronches à l’écoute du barouf je me marre. Bah ouais je les vois vos tronches.
Et vu comme je m’applique à vous le vendre vous êtes forcément en train de l’écouter hahahaaaaar… non ?
Ceci-dit faudra penser à me remercier de ne vous infliger que la version digitale de l’affaire (comme si j’avais le choix…). L’objet est d’abord sorti en vinyle rouge, sang de bœuf plus exactement, oxenblood in english, et nombreux sont les cas rapportés d’auditeurs qui ayant écouté le disque en regardant fixement sa pochette ont vu leurs dents s’allonger, leur vue baisser, des sabots leur pousser vous savez où puis leur enveloppe corporelle terrestre exploser dans leur salon. C’est dingue. Faut dire que sur ces trucs auto-produits les mecs oublient parfois le sticker censé te prévenir que va y avoir des problèmes.
Bon allez, on fait quoi maintenant, un peu d’histoire, d’ethnologie, de géographie ? On reparle de Pierre et le Loup ? Le Loup qui a essayé de manger votre petit chat ? Vous inquiétez pas Rebecca s’occupe de tout.
Rebecca c’est bien la seule trace d’humanité que vous trouverez dans ces 40 minutes, un comble pour une vétérinaire.
Assistante vétérinaire en fait, c’est sûrement pour arrondir ses fins de mois qu’elle fait de la musique avec son fiancé Jay Munly, alias Munly, alias Munly-Munly, alias Munly J Munly, alias Munly the 32rd. Rebecca et Munly ont fait les beaux jours d’environ 80 groupes différents, j’exagère à peine. L’avantage c’est que leurs membres étaient les mêmes, je réduis à peine.
Là il ne leur en reste que 3 si je sais compter. Et comme à chaque fois Pentacoast et Cessna sont dans le coup. On l’entend pas trop ici le Slim, j’aime bien son contre-point vocal habituel mais là il est trop occupé à taper sur des trucs pour chanter. Dwight lui à lâché sa guitare, mettez-vous à sa place y avait un melodica qui traînait par là… Enfin, y a quand même un peu de guitare mais j’ai du mal à discerner qui en joue. Y a aussi un truc qui ressemble à une basse mais si ça se trouve c’est un synthé ce qui ferait que je vous raconte des conneries depuis le début. On va faire comme si de rien n’était.
Les 4 loustics j’les avais vus dans une autre de leur formation, l’illustre DBUK. On devait être 25 dans la salle, cette salle où plus tard Duke me traîna voir les Supersuckers. Autant dire que rien à voir. DBUK live je vois pas comment qualifier ça autrement qu’une expérience. Pour continuer à vous emmerder je vous mets un lien Youtube un peu plus bas. A mon humble avis (et après quelques visionnages) Munly & The Lupercalians live c’est encore plus grave, et je dis pas ça pour vous retenir, vous pouvez partir quand vous voulez.
Mais vous allez rester hein, dites-moi ? Non parce que j’ai gardé le meilleur pour la fin, ce serait trop bête que vous manquiez l’info. Qui va suivre, vous inquiétez pas. Et on parlera bien sûr du SCAC, je dis ça pour les impatients. Le SCAC aussi j’les ai vus live, y en a une trace chez Marius et comment dire, le SCAC c’est pas pareil, live le SCAC c’est une expérience. Haha. Mais revenons plutôt à ce qui nous amène ici, un peu de critique musicale. Mais non, j’déconne.
Il sera maintenant question de géographie. Alors oui Denver bien sûr mais en fait non : Lupercalia. Lupercalia c’est le nom du bled, quant à Kinnery c’est un truc du genre "la communauté". Nos zèbres (y en a pas beaucoup dans le Colorado des zèbres, heureusement diront certains) ont donc imaginé de toutes pièces cette communauté où il fait bon vivre surtout quand on est un animal détraqué, une plante tordue, un hominidé foutraque ou un croisement des trois, névrosé de préférence. Bien légitime la névrose, on ne saurait leur reprocher à ces pauvres heu… gens, déjà faudrait trouver la tête puis les oreilles pour être sûr que le message passe, c’est pas gagné. 
Ce qui est gagné par contre c’est le gros lot que le voici le voilà, t’as beau ne pas y croire la grande nouvelle est tombée pas plus tard que y a pas bien longtemps : ce disque n’est que le premier d’un triptyque Lupercalien !
Les deux autres, vous l’aurez deviné (là je sais pas si je vous surestime pas un peu), sortiront sous les bannières respectives SCAC et DBUK.
Oui oui, vous avez bien lu.
Non non, là je déconne pas.
Sans déconner, je déconne pas.
Et comme à chaque fois que j’y pense, j’en pleure de joie.
A grosses larmes.
Faut que je vous laisse.
Everett W. GILLES
P.S. : DBUK live c’est ici
 

01 - Ahmen
02 - Ben Asher
03 - Dôder
04 - Jehu
05 - Mahout
06 - Mattie
07 - Polpot
08 - Scarebeast
MP3 (320 kbps) + front cover 
 
 

vendredi 30 septembre 2022

AMERICAN SPRING ~ Spring [1972]


Je me souviens de mon premier disque des Beach Boys, c'était un florilège un peu foutraque des premiers succès du groupe. J'ai toujours adoré les "Plagistes" dans leur première période. Je persiste à croire qu'il n'y a rien de plus difficile que d'offrir de la bonne musique joyeuse... Je me souviens d'avoir mis trop longtemps (et j'en éprouve encore quelque honte) avant d'acheter Pet sounds. Naïf petit bonhomme, je ne parvenais pas à croire qu'un chef-d’œuvre pouvait se dissimuler sous ce titre et cette pochette légèrement niais. Evidemment, je me suis mis des claques après avoir écouté les 15 premières secondes de Wouldn't it be nice (qui porte si magnifiquement son titre)! Il ne faut jamais cesser de se méfier des gens qui ne possèdent pas cette incommensurable merveille en au moins trois ou quatre exemplaires (quatre, c'est mieux)... Par contre, j'avais totalement oublié (et je n'en suis pas fier) ce délicat petit joyaux. Vous le savez, les extraterrestres ne dorment jamais. Or donc, Brian Wilson, entre l'enregistrement de Surf's up et de Holland (excusez du peu!) mis en marche sa géniale machine à fantasmes pour créer cet écrin pour Madame et sa sœurette. Deux sirènes alanguies au bord de la plage ne pourraient manquer d'être du meilleur effet. Cela ressemble exactement à ce que vous pouvez imaginer: une cathédrale de sable (compliqué de grosses poignées de poussière d'étoiles) sous une lune écarlate. Montez le son, il ne fait pas chaud! 

Jimmy JIMI


01 - Tennessee Waltz
02 - Thinkin' 'Bout You Baby
03 - Mama Said
04 - Superstar
05 - Awake
06 - Sweet Mountain
07 - Everybody
08 - This Whole World (Beach Boys cover)
09 - Forever (Beach Boys cover)
10 - Good Time (Beach Boys cover)
11 - Now That Everything's Been Said
12 - Down Home
13 - Shyin' Away
14 - Fallin' In Love
15 - It's Like Heaven
16 - Had To Phone Ya (Beach Boys cover)
MP3 (320 kbps) + artwork
 

lundi 26 septembre 2022

COWBOY JUNKIES ~ Songs of the Recollection [C. 2022]

 

Le bon peuple a tendance à pester contre le nombre d'albums de reprises qui ne cesse de croître et contre cette foutue nostalgie qui semble tout gouverner, désormais. On peut comprendre, mais c'est oublier un peu vite que le rock'n'roll est né d'une reprise, que les pionniers n'hésitaient pas à se couvrir entre eux et qu'au début du Swinging London il ne sortait guère que des disques de reprises. En vérité, j'aime autant écouter des reprises que les albums melting pot de tous ces jeunots qui, d'un titre à l'autre, passent allégrement du psyché au punk et du hard au disco avec la même dangereuse désinvolture (on ne peut leur en vouloir, ils se sont créés une discothèque virtuelle en cliquant au petit bonheur la chance sur Internet). Comme souvent, comme toujours, le problème est ailleurs - et il s'appelle tout simplement le talent. N'importe quel musicien un petit peu compétent saura vous expédier une reprise, mais réussir à respecter la version d'origine tout en conservant sa propre identité demande un tout autre savoir-faire. A ce jeu-là, les Cowboy Junkies ont peu d'égales - et je n'échangerais pas leur version de Don't let it bring you down contre les 25 (ou 26 ou 27, je ne sais plus) derniers albums de mon meilleur ennemi. Et je suis heureux de pouvoir réécouter des chansons telles que Five years, Ooh Las Vegas, No expectations ou Seventeen seconds comme si elles venaient de sortir du four pour la première fois et que mes oreilles n'en étaient pas légèrement lassées. 

Jimmy JIMI


01 - Five Years
02 - Ooh Las Vegas
03 - No Expectations
04 - Don't Let It Bring You Down
05 - Love in Mind
06 - The Way I Feel
07 - I've Made Up My Mind To Give Myself To You
08 - Marathon
09 - Seventeen Seconds
MP3 (320 kbps) + front cover
 

lundi 19 septembre 2022

LOU REED ~ Words And Music, May 1965 [2022]


C'est donc ici, en mai 1965, que Lou Reed, avec l'aide de John Cale, fomentera la révolution... A l'époque, il tentait de subsister en enregistrant sur commande des copies de l'air du temps pour des compilations bas de gamme. Mais il sent que le vent se lève et qu'il est temps d'entrer véritablement dans la danse. I'm waiting for the man et Heroin trouveront leur place, deux ans plus tard, sur le premier album du Velvet Underground ; Pale blue eyes devra patienter jusqu'au troisième, tandis que Men of good fortune ne se livrera qu'à la parution de Berlin. D'autres encore resteront inédites jusqu'à aujourd'hui. Ces émouvantes versions épurées, Lou Reed se les enverra à lui-même par la poste, et l'enveloppe demeurera scellée pendant plus de cinquante années! Vous parlez d'une découverte! Toutankhamon peut retourner se faire emmailloter! Laurie Anderson ne pouvait conserver ce trésor pour elle seule et elle nous offre donc ce drageoir aux épices qui risque de faire couler bien des larmes. Les âmes sensibles sont priées de ne surtout pas s'abstenir.

Jimmy JIMI             


 

01 - I'm Waiting For The Man
02 - Men Of Good Fortune
03 - Heroin
04 - Too Late
05 - Buttercup Song
06 - Walk Alone
07 - Buzz Buzz Buzz
08 - Pale Blue Eyes
09 - Stockpile
10 - Wrap Your Troubles In Dreams 
11 - I'm Waiting For The Man (Alternate Version)

COOL 223 

lundi 12 septembre 2022

GERARD MANSET ~ Le Crabe Aux Pinces D'Homme [2022]


Vite, une cuvette ! J'ai envie d'insulter, de crier et de pleurer mais avant ça, il faut que je régurgite rapidement ! Non, Monsieur Manset, vos admirateurs n'ont pas boudé vos deux précédents disques parce que vous y racontiez des histoires à travers des "concept albums" mais parce qu'ils étaient extrêmement mauvais - et celui-ci s'avère du même tonneau de liqueur frelatée. Ce "Crabe aux pinces d'hommes" (passons sur ce titre inepte) ne contient pas l'ombre d'une chanson ni le reflet d'une véritable mélodie. Tout au long (il m'a paru interminable) de ce machin informe, on a l'impression de dérouler un vieux papier peint bas de gamme... La moindre des déférences quand on est en panne d'inspiration, c'est de soigner la présentation. Ici, l'instrumentation est abominable : boîte à rythmes paraplégique; cuivres en plastique; orgue dégoulinant; guitare rappelant les pires heures du hard FM... Toute cette immonde quincaillerie se mêle et s'entremêlent dans un vilain chaos. Evidemment, chanter au milieu de ce bourbier n'est pas chose aisée. Les années ont fait perdre une octave au vieux bougre, mais ça ne l'empêche pas d'essayer des falsettos encore plus ridicules que ses tentatives, pourtant bien gratinées, de "talk over". Les textes pourraient sauver la mise. Hélas, dès qu'une phrase nous accroche (malgré les redites qui frôlent l'auto parodie), elle est écrabouillée par une rime téléphonée ou ridicule. "Ridicule", voilà deux fois que j'utilise l'adjectif, et je crois qu'il résume assez bien l'ensemble de cette œuvre complaisante et grotesque. Malgré ce qu'en dit l'adage, je crains qu'il ne puisse tuer. 

Jimmy JIMI 


01 - Dans Un Pays De Pain D’Epices
02 - Le Crabe Aux Pinces D’Homme
03 - L’Espérance
04 - Pantera
05 - Marilou-Marilou
06 - Sandales noires
07 - Laissez-Nous
08 - Une Histoire D’Amour
09 - Mais Elle Est Là
10 - La Fontaine De La Vérité D’Amour
MP3 (320 kbps) + front cover

mercredi 7 septembre 2022

D'AILLEURS STRAITS...


Suite des chroniques du Vieux Khôn... Pas plus tard que ce matin, au moment d'aller prendre le train, je suis tombé sur une affiche: "The Dire Straits Experience en concert au Zénith de Paris". Comme vous pouvez l'imaginer, je ne suis pas exactement un grand fan de ce groupe, mais je me dis quand même dans ma petite tête: "Tiens, les gars n'étaient pas séparés depuis des lustres? Certainement une énième reformation pour l'amour de l'art!" Arrivé au boulot, l'affaire continue de m’interroger, c'est surtout le mot "Experience" que je trouve louche. Je demande donc de l'aide à notre ami Google. Figurez vous qu'un certain Chris White (dont je n'avais évidemment jamais entendu parler), saxophoniste ténor et flutiste de son état, et qui n'a joué que sur un album tardif du groupe et quelques tournées, s'est mis en tête de former The Dire Straits Experience, un tribute band, quoi. Jusque là, rien de bien extraordinaire. Ce qui me sidère quelque peu, c'est que les bougres ne jouent pas dans des salles des fêtes mais parviennent à faire une tournée des Zénith de France avec des places allant de 42 à 78 euros! Il me semble que ça en dit long sur notre époque, tellement nostalgique et dépressive que des gens sont capables d'aller voir la copie, là même où ils voyaient l'originale, il n'y a pas si longtemps. "Eh, mec, t'es allé voir The Dire Straits Experience? C'était chouette, non? Chris White en personne m'a dédicacé mon CD de Communiqué, il joue pas dessus, mais c'est pas grave, de toute façon, c'est qu'une copie."

Jimmy JIMI              

lundi 5 septembre 2022

WILCO ~ Cruel Country [2022]


Wilco, comme tout un chacun, nous propose désormais de réécouter ses chefs-d’œuvre d'antan en version "Deluxe". J'avoue me sentir moyennement disposé à plonger des heures dans un bain d'enregistrements live. Je préfère rejouer leur dernier disque, déjà replet, puisqu'il s'agit d'un bon gros double album à l'ancienne. La Covid et les périodes de confinement sont passées par là et les artistes (les vrais) ressentent un véritable besoin de s'exprimer. Autant l'écrire tout de suite, ce Cruel country (à double sens) m'a bouleversé comme trop peu de disques ont su le faire ces dernières années. Il n'est pourtant pas si facile d'accès. Ses longs morceaux lents donnent l'impression de se promener sur une plage déserte au couché du soleil. C'est très beau, mais ça peut rapidement donner envie de s'enrouler dans la nostalgie et la mélancolie. Ici, Jeff Tweedy et ses amis regardent leur pays et le monde actuel au fond des yeux et se risquent au jeu dangereux de l'amour/haine. La magnificence des mélodies et des enluminures font office d'espoir...

Jimmy JIMI    


 

01 - I Am My Mother
02 - Cruel Country
03 - Hints
04 - Ambulance
05 - The Empty Condor
06 - Tonight's The Day
07 - All Across The World
08 - Darkness Is Cheap
09 - Bird Without A Tail - Base Of My Skull
10 - Tired Of Taking It Out On You
11 - The Universe
12 - Many Worlds
13 - Hearts Hard To Find
14 - Falling Apart (Right Now)
15 - Please Be Wrong
16 - Story To Tell
17 - A Lifetime To Find
18 - Country Song Upside Down
19 - Mystery Binds
20 - Sad Kind Of Way
21 - The Plains
MP3 (320 kbps) + front cover

     

jeudi 1 septembre 2022

PIERRES QUI MOUSSENT...


Il paraît que les Rolling Stones étaient sur les routes, cet été. Sans Brian Jones évidemment. Sans Mick Taylor bien sûr. Sans Bill Wyman ou Ian Stewart non plus. Et désormais sans Charlie Watts. Les musiciens seraient-ils donc tous interchangeables? A l'occasion, il faudrait le demander à Jean-Jacques Burnel. Dans cinq ou dix ans, nous ne sommes pas à l'abri d'une tournée sans Mick Jagger ou Keith Richards. Finalement, tout cela n'a plus beaucoup d'importance. Les vieux viennent s'offrir une tranche de nostalgie comme on allume un jukebox aux disques rayés, certes, mais porteurs de tant de souvenirs. Les jeunes (la rumeur persiste à dire qu'ils viennent en nombre) se déplacent comme on va au musée ou au parc zoologique. Ils ne s'attendent certainement pas à vivre une révélation (heureusement pour eux): au zoo, on voit des vieux tigres tourner mélancoliquement dans des cages, pas de jeunes fauves en liberté prêts à vous déchirer le cœur. Le moment le plus important, c'est celui où ils se filmeront avec leur téléphone portable en train de reprendre le refrain de Satisfaction au milieu de la foule. A la sortie, ils achèteront un T-shirt pour leur petite sœur; ça remplacera celui des Ramones. Les Stones, comme les autres, ne se sentent même plus obligés d'enregistrer un nouvel album inepte pour organiser une tournée: c'est toujours ça d'économisé. N'allez pas croire que j'oublie mon chouchou, le gars Ron Wood. Il se repose un peu avant de retourner en piste avec son pote Rod Stewart pour une tournée des Faces. Finalement, tout cela n'a plus beaucoup d'importance... sauf à nous faire sentir si incroyablement vieux. 

Jimmy JIMI               

lundi 25 avril 2022

THE LYRES ~ Lucky seven [C. 2017]


 

Le disquaire de Madrid avait eu le bon goût et la gentillesse de joindre un petit bonus à la commande d’une réédition du magnifique quatrième album de Télévision Personalities : The Painted world. Le CD scotché dans son plus simple appareil indiquait : Lucky seven / The Lyres sur Munster Records. C’était mon jour de chance, effectivement, mais quelle idée de connecter les TV Personalities et les Lyres et de tomber pile sur le clampin qui adore les deux. Cet événement devait m’inciter à un travail d’introspection avancé sur le sens que je  devais donner à cette incohérente fuite en avant discographique. Le jour suivant, un de mes acolytes  avouait en dévoilant notre set list à base de covers des Groovies et consorts à un jeune gratteux talentueux : "Tu sais, on n’écoute pas ça tous les jours, d’ailleurs personne ne connaît vraiment ces morceaux... comme cela on peut faire croire qu’ils sont de nous,  malin !" Le bougre n’en connaissait effectivement aucun à par Harlem shuffle et encore à cause de la version des Stones qui n’arrive pas à la cheville de celle de Bob and  Earl. OK me suis-je dit, il veut recruter le jeunot en évitant de nous faire passer pour une bande de Cromagnons comme les Troggs, mais comment va réagir le puceau à l’écoute de ces perles ? Pendant que mon pote fanfaronnait en expliquant qu’il écoutait plutôt de l’americana, j’avouais piteusement que mon spectre musical était plus étendu que cela. La semaine suivante, notre jeune Mick Taylor qui avait potassé le répertoire me lâchait après avoir giclé le solo de Strychnine : "putain, j’adore ce morceau !" Tu parles ! c’est du rock garage, la honte ! Mais pour moi, c’est juste du rock'n'roll qui me fait le même effet que Be bop  a  lula  ou Johnny B. Goode. Dans le dernier numéro de Rock & folk, le magazine de vieux qui fait croire qu’il s’adresse au jeunes, j’ai trouvé que Nick Kent n’avait pas très bonne mine, affublé d’un bonnet de nuit, il semble pantoufler dangereusement dans un appartement rococo minimaliste couvé par le regard  bienveillant de Ian Curtis et Charlie Manson placés sur la devanture de sa petite bibliothèque. "Le rock n’oscille plus, il stagne… John Lydon est un connard, Lou Reed n’est pas sympa , Iggy est cool" et de nous (re)servir la sempiternelle fable du punk rock qui terrasse le prog boursouflé et le rock californien cocaïné. Alors que c’est totalement faux, tous les Supertramp, Queen, Toto, Fleetwood Mac, Eagles, Yes, Genesis, ELO Foreigner... et j’en oublie tellement ils étaient nombreux et je ne parle pas du disco qui était à son pic, n’ont jamais vendu autant de disques qu’à cette époque et continué de prospérer dans les années 80 alors que le punk était déjà moribond en 1978. Bref on n’apprend pas grand-chose de nouveau sauf que Sticky fingers est un chef-d’œuvre parce que  TOUTES les chansons de l’album sont des chefs-d’œuvre ! Alors là,  je tire mon chapeau à N.K. pour cette brillante analyse partagée. Rachel Nagy des Detroit Cobras viens de nous quitter. Une vie en rock pour dame Rachel ! Sonnez trompettes, résonnez haut bois, moussez binouzes en hommage à la déesse trash des reprises improbables! Pour dénicher des covers aussi pointues, il n’y avait guère que les Cramps, mais c’était avant Internet. A propos d’Internet me voici converti au téléchargement illégal à base de séances de masturbation quotidiennes. Hier, j’ai rentré Street rats de Humble Pie et le troisième album de Jojo Gunne : Jumpin’ the Gunne (disque du mois de juin 1973 dans Best) que je trouve très bien et que je vais commander en vinyle chez le revendeur le plus compétitif. Je dois être  complètement con de faire ça, mais je ne peux pas m’en empêcher. On t’as dit que c’était GRATUIT ! t’es bouché ou quoi ?! Avec la hausse du pétrole, les vinyles sont hors de prix, mais c’est aussi devenu un placement spéculatif comme les vieilles grattes; je viens de découvrir que l’album Maybe tomorrow des Iveys (Pré Badfinger) pressé par Apple en Italie que j’avais dégoté pour moins de 30 francs dans un bac à promos valait maintenant plus de 700 € Ouah ! En plusmon exemplaire est mint, vu je ne l’ai pratiquement jamais écouté. Je vais devoir réévaluer le niveau artistique de cette pépite au regard de sa nouvelle valeur marchande. Best ressort en version trimestrielle apprends-je en feuilletant Les Echos, la feuille de choux très Rock ‘n’roll. L’investisseur suisse qui possède les droits du magazine Playboy pour l’Europe a décidé de relancer la célèbre marque en confiant la direction artistique du journal au double félon Patrick Eudeline qui avait  jadis prêté allégeance à l’ennemi R & F. Le concept reste assez fumeux puisque le magazine se présente comme un mook (traduire magazine-livre) à collectionner et d’un site internet gratuit servant de vitrine à un concours de radio crochet en version papier ! Le propriétaire David Swelaens-Kane (ne pas confondre avec Citizen Kane) nous explique : "les entrepreneurs sont les nouvelles rock-stars, pour moi Elon Musk est le nouveau Bob Dylan..." Quel crève-cœur pour tous les inconditionnels de Best dont je fis parti. Heureusement, Dita Von Teese est en couverture et peut être sur le poster ? L’important étant de créer des synergies avec le magazine Playboy pour respecter le business plan. Je serai à votre place, je m’empresserai de casser mon livret A pour tout miser sur ce nouveau canard qui va rapporter gros. Le rock est tombé dans un vide intersidéral, ce n’est pas Hawkwind qui peut nous le ramener. Jump blues, rockabilly, rythm'n'blues, rock'n'roll, british beat, freakbeat, garage punk, classic rock, hard rock, boogie rock, southern rock, country rock, soft rock, space rock, krautrock, glam rock, pub rock, punk rock, new wave, psychobilly, power pop... tout cela, c’est juste la même crème glacée à la chantilly à sucer goulûment en remuant la tête ou le postérieur, puis vous revenez le lendemain et vous demandez un nouveau parfum au crémier. Zappa, il me flanque mal à la tête  parfois,  Nico me fout les jetons, mais aujourd’hui je n’ai plus aucun groupe à vomir ni à aduler, le rock est devenu aussi triste, que la tête de Nick Kent. Lester Bangs disait que le rock'n'roll était une blague, un tas de conneries, un accident de l’histoire. "Cette blague ne pourra jamais se dessécher car c’est la super vanne la plus forte, la plus coriace, la plus INVINCIBLE de toute l’histoire." Mais les choses ont fini par se gâter justement après le punk quand certains se sont mis à penser que cette connerie pourrait être de l’art (Merci Mr. Bowie pour votre grand génie), le rock s’est écartelé, les bas du front sont partis dans le métal et le reste  du troupeau s’est éparpillé dans de multiples chapelles célébrant des cultes hérétiques. Le rock alternatif / indépendant, mais c’est quoi ce concept à la manque ? Alors quoi ! vous ne voulez plus devenir des rock-stars, vous rouler des liasses de billets, lever des poupées carosséees  comme  des Lamborghinis, descendre des soupières de champagne, surfer des montagnes de poudre et vous faire arnaquer par des managers véreux ? Pfff, vous préférez Kraftwerk à Jerry Lee ? Et les kids ? Vous avez pensé aux kids ? Ils sont où les nouveaux Rubettes et Osmond Brothers ? Vous croyez qu’ils vont se mettre à écouter la même musique merdique que leur vieux ? Et les fêlés en tout genre, ils sont tous enfermés à l’asile ? Faut vous remettre au LSD au plus  vite ! Alors, en attendant le retour IMPROBABLE de la super-vanne, une petite lampée du Mono Mann Jeff Connoly qui sait manier le tambourin et le Farfisa  avec ses Lyres, c’est juste du garage (beurk!) mais ça fait du bien. Slurp !!!

THE DUKE [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire!]

 


 

 

01 - How Do You Know? [Live]

02 -  It's All Right [Live]

03 - How Do You Know?

04 -  Don't Give It Up Now

05 -  Buried Alive

06 - High On Yourself

07 -  What A Girl Can't Do

08 -  Help You Ann

09 - I Really Want You Right Now

10 - Someone Who'll Treat You Right Now

11 - I'll Try Anyway

12 - She Pays The Rent

13 - Not Looking Back

14 - You Won't Be Sad Anymore

15 - Here's A Heart

16 - We Sell Soul

MP3 (320 kbps) + front cover

COOL 220